Stop #6
Stop #7
Stop #8

En traversant le Montana, l’Idaho et l’Oregon (Journey #7), le décor se métamorphose plus d’une fois, des sols plats et fertiles aux élévations arides des montagnes glaciaires, en passant par les forêts humides. Ces territoires sont parcourus depuis des siècles par les bisons, depuis bien avant que l’homme blanc n’y ait posé les pieds. Le bison américain sauvage est réduit à quelques centaines d’individus aujourd’hui…


Jour 20 : Smith Rock State Park

Au réveil, Smith Rock, considéré comme l’une des 7 merveilles de l’Oregon, nous accueille soleil aux lèvres. Ici, on peut compter 300 jours de soleil par année. À go, on s’en va explorer!

Au creux de sa vallée, on pourrait facilement s’imaginer une scène type du “Far West” ; une dualité entre conquérants natifs et d’ailleurs.

Ce sont plutôt les conquérants des falaises qui s’y trouvent aujourd’hui. Plus on avance dans le parc, plus on découvre le terrain de jeu d’adeptes d’escalades. Les falaises de tuf et de basalte sont idéales pour l’escalade de tout niveau de difficulté et de tout type : sportive, traditionnelle et de blocs. Avis aux amateurs de vélo de montagne, le parc dévoile quelques sentiers visiblement attirants pour la descente! Cyclistes routier, jetez un coup d’oeil à l’itinéraire : Sisters to Smith Rocks Scenic Bikeway, ce n’est pas mal du tout!

Durant la randonnée, on croise quelques escaladeurs téméraires. Même si ça ne semble pas facile, l’idée de s’initier à l’escalade nous passe immanquablement à l’esprit! On s’imagine la liberté ressentie en hauteur. Pour le moment, on se régale dans le moment présent, équipés seulement de nos jambes.

Air frais plein les poumons, on part vers Bend, une charmante petite ville de l’Oregon, rejoindre notre tout aussi charmante rédactrice en chef, Catherine Métayer. Elle sera des nôtres l’instant de quelques jours pour vivre l’aventure en VR et assurer la distribution en temps réel.

À Bend, Catherine M. nous accueille dans la maison qu’un ami lui a gentiment prêtée pour l’occasion. Réunis, on soupe ensemble autour d’une bonne bouteille de vin, bien méritée!


Jour 21 : À la rencontre des communautés

Catherine M., J-D et Elise frappent aux portes de Sunnyside SportsPowder HouseThe copper Pot Coffee and BotanicalsSpoken MotoGear PeddlerFly and FieldStillwater Fly Shop et Forge humanity, pour distribuer le magazine à ceux qui voudront bien le partager à leur communauté. Pendant ce temps, Julien et moi restons à la “maison” pour faire la lessive et surtout, avancer la rédaction en ligne et la postproduction vidéo!

Au souper, on en profite pour faire le point :

“ —  Cath M. : on a visité de très intéressantes personnes aujourd’hui à travers la distribution, notamment Amy, l’une des fondatrices de Forge Humanity qui partage notre philosophie de par leur offre peu commune. La petite boutique a pour mission de vendre uniquement des marques dont les profits sont remis à des causes sociales et environnementales. On pourrait les interviewer!

On appelle Amy pour lui proposer de la rencontrer.


Jour 22 : Forge Humanity & Mustangs For The Rescue

10:00 am, Amy et Tiphane, fondatrices de Forge Humanity, nous accueillent à leur boutique, avec du mousseux et de la bière brassée localement.

“— Ici, à Bend, on reçoit nos invités comme ça, il n’est jamais trop tôt pour célébrer!”

All right! On accepte sans riposter le gros pot Masson de mousseux. Leur ton humoristique nous met à l’aise instantanément.

Derrière l’ambiance décontractée qui règne dans la boutique et l’esthétisme des lieux se cache une mission réfléchie.

Amy et Thiphane accompagnées de Maximus et Foster, leurs deux chiens, nous expliquent l’essence du projet :

“ — Amy : Forge Humanity a été fondé avec l’idée que nous ne pourrions pas être en mesure d’aider tout le monde, mais tout le monde peut aider quelqu’un.”

Thiphane : De ce fait, tout ce qu’on trouve dans notre magasin est lié à une cause. En achetant un produit, les consommateurs peuvent encourager une cause locale ou internationale. Par exemple, en achetant un sac Esperos, un pourcentage de chaque vente est remis au projet Nobelity, un organisme à but non lucratif qui travaille à combler les lacunes en éducation au Kenya. Ils ont construit plus d’une centaine de classes jusqu’à présent.

Amy : d’autres marques remettent à des causes environnementales. Je pense notamment à United By Blue. Pour chaque produit vendu, ils enlèvent une livre de déchets provenant des océans et cours d’eau. Jusqu’à présent, je crois qu’ils ont organisé plus d’une centaine de nettoyages dans 26 états!”

Pour Amy et Tiphane, redonner à la société, petit à petit, est au coeur de leurs valeurs. Avant de quitter, Amy et Tiphane nous offrent un produit de leur marque maison. Elles nous mentionnent que tous les profits vont à un organisme proche de leurs cœurs: Mustangs To The Rescue. L’OBNL a pour mission de sauver les chevaux en détresse physique et comportementale due à la négligence, et abus de certains propriétaires, mais également d’apporter un soutien à ces derniers pour l’éducation de leurs bêtes.

Amy et Thiphane nous encouragent à rencontrer Kate Beardsley, “la femme qui parle aux chevaux”.


Un après-midi au ranch, avec Kate

Au ranch, c’est tout sauf des chevaux en détresse qui viennent à nous. Réhabilités, ils semblent plus confiants que jamais, bénéficiant d’un réapprivoisement positif à l’humain. Cela peut prendre du temps, mais Kate réussit à s’adapter et à comprendre chacun d’entre eux. Elle comprend tellement bien leur instinct, qu’elle les aide à regagner leur nature sauvage, celle que l’humain a essayé de dresser parfois maladroitement.

Kate dédie sa vie aux chevaux, elle demeure d’ailleurs sur le ranch, dans un VR. Humble et modeste, elle assurait seule, les frais du ranch, notamment en essayant de vendre ses photographies. Jusqu’au jour où quelqu’un l’a convaincu de s’enregistrer comme OBNL. Elle peut depuis bénéficier du soutien de sa communauté qui l’aide à porter sa mission.

Une grande mission que nous tenterons d’honorer à la manière B-SIDE…


Jour 22 : Portland

Arrivés à Portland, ville réputée pour sa forte communauté de plein air, ses divins cafés et microbrasseries artisanales, on poursuit notre distribution chez Portland GearMontbell PortlandTanner Goods PortlandBridge & Burn FlagshipSnow Peak PortlandNext Adventure et Mountain Shop.

En soirée, on se dirige chez Poler Stuff pour notre lancement! L’équipe de chez Poler nous accueille avec de la bière brassée localement. Quelques personnes se déplacent pour se procurer le magazine. Avec le retour d’Eliane parmi nous et l’arrivée de Catherine M., on profite de la soirée pour festoyer entre nous, prendre le temps de discuter.

On se permet même une petite soirée arrosée de vin en canette, oui oui, du vin en canette, au son de vieux succès des années 80, question d’oublier qu’on dormira à 7 dans le VR ce soir!


Jour 23 : une dose de verdure SVP!

Au réveil, on se dirige aux chutes Mulltnomah, à 30 minutes de Portland, pour une randonnée rafraîchissante. On prend le premier sentier aperçu. La nature est luxuriante, l’humidité ravive nos peaux fades des nombreux kilomètres parcourus sur la route.

Au retour au VR, on réalise qu’il y a un autre accès plus bas. On découvre la chute principale. Eliane nous informe que c’est une des chutes les plus photographiées sur Pinterest, probablement dû à son accessibilité déconcertante… Le lieu est en effet bondé de gens qui prennent un selfie et repartent.  Bien honnêtement, on préfère mériter un point de vue que de le gagner aussi facilement accoudés à d’autres passants!

Du moins, l’attraction amène des gens dehors, mais si l’on se contente de capturer des images de nature sur son téléphone intelligent, peut-on dire que c’est un véritable contact avec la nature? C’est une question qui, à l’ère des réseaux sociaux, nous touche tous de près ou de loin.

Demain, nous délaisserons les Canyons arides, les forêts humides et les cafés, pour nous diriger dans la poudreuse de l’État de Washington!

Stop #9

Jour 24 : Des forêts humides à la poudreuse de Washington

En l’instant de quelques heures, la mousse verte des forêts de l’Oregon (Journey #8) laisse place aux jolis flocons. Plus on avance vers le nord, plus les routes s’enneigent et les voitures ralentissent. Certains s’arrêtent pour mettre des chaînes sur leurs pneus. On les dépasse, confiants d’avoir connu pire au Québec !

La route est magnifique avec ses sapins et ses sommets enneigés. On prend la première sortie, qui semble mener à un parc. Aujourd’hui, on a décidé qu’on irait jouer dehors ! On s’arrête à l’entrée du Parc national du mont Baker-Snoqualmie. Le mont fait partie du long parcours des crêtes du Pacifique, un sentier de randonnée long de 4 240 km, allant de la frontière mexicaine à celle canadienne. D’ailleurs, c’est le sentier qu’emprunte Reese Witherspoon dans le film Wild !

En montagne, il y a de quoi rendre fous les amateurs de poudreuse, tellement il y a de la neige. En chemin, on croise quelques heureux marcheurs et skieurs hors piste. Leurs sourires francs et leurs jouent rouges nous donnent l’impression que la magie de l’hiver s’est emparée d’eux. Pareillement pour nous, on devient de vrais enfants : on se pousse dans la neige, on se lance des boules de neige, on fait des 360 °. Avec la tombée de la nuit qui s’amène, on se « tape » un petit jogging jusqu’au VR. Sur le chemin du retour, on s’arrête pour saisir l’ambiance mystique de la forêt sous le regard de la lune. On dirait presque une scène de la télésérie Stranger Things !

Attendus pour souper à Seattle, chez les parents d’un ami de Catherine M., on revient vers le sud, choyés de cette invitation généreuse. Cathy est une éditrice à la retraite et Joseph, un vidéaste. On échange longuement avec ce couple autour de grandes questions sociétales, artistiques et politiques, autour d’une bonne soupe chaude. On réalise la chance qu’on a d’être reçus de la sorte, par des gens qui ne nous connaissent même pas. Une raison de plus qui nous convainc que l’humain est fondamentalement bon.

Jour 25 : Distribution à Seattle

À nos habitudes, une partie de l’équipe part à la conquête de commerces intéressés à distribuer notre magazine. The Elliott Bay Book CompanyKoboFilsonTides & Pines et Read All About It nous prennent des copies !

Seattle a beaucoup à offrir, mais nous devons regagner le Canada dès ce soir pour se diriger à Squamish, où nous passerons la nuit.

Jour 26 : Journée de pêche avec Michael Barrus et Spencer Daniel

Au réveil, c’est une fois de plus une belle surprise qui nous attend. Stationnés au pied de la montagne, on se dégourdit rapidement pour prendre l’air. Aujourd’hui il ne fait pas froid, il fait « frette », mais ce n’est pas la température qui va nous empêcher de pêcher dans une des plus belles rivières de la région, un endroit gardé secret, où Michael et Spencer se perdent pendant des heures pratiquement tous les jours durant la haute saison. Les deux amis ont l’habitude des aventures. En surf comme à la pêche, il leur arrive toujours quelques malchances qu’ils accueillent en rigolant.

« On a même baptisé notre duo Les Fiascoho, en l’honneur du saumon coho, mais surtout pour nos sorties de pêche malchanceuses. Au fond ça nous importe peu, on se fait bien du fun avec ça ! »

Est-ce qu’on sera plus chanceux aujourd’hui dans nos prises ? On n’en sait rien. On partage nous aussi l’idée que le contact à la nature et aux gens qui la respecte a plus de valeur que le nombre de prises rapportées.

« Au-delà de l’action de capturer un saumon, il faut l’étudier, comprendre son environnement, être à l’affût des changements des saisons. Chaque jour, j’apprends. C’est un monde infini de connaissances à acquérir qui me motive à rester curieux intellectuellement, à ne jamais rester confortable. » — Michael Barrus

Michael accorde une grande importance au fait de sortir de sa zone de confort et de s’abreuver de connaissances pour s’épanouir. Californien d’origine, il a déménagé ici, en Colombie-Britannique, notamment pour sa nature sauvage inexplorée, mais également pour ses études en recherche appliquée sur l’impact de la consommation de drogues sur l’humain. Michael est également photographe à ses heures. C’est d’ailleurs l’une de ses photos que nous avons choisies pour la couverture de notre première édition. Dans ce même numéro, Michael nous partage également l’une de ses aventures de pêche.

Parlant d’aventure, J-D, Spencer et Michael se lancent à l’eau pour commencer une séance de pêche à la mouche. Le soleil plane sur leurs lignes en mouvement, un panorama qui nous rappelle la chance qu’on a d’être ici. Elise, Eliane et moi en profitons pour marcher le long de la rivière. Une drôle d’odeur se glisse à nos narines. Bien voyons, ça sent le vieux poisson mort ! Comme de fait, en avançant sur la grève, on découvre une centaine de saumons morts dispersés le long de la rivière. N’en connaissant pas l’explication, on se dit d’emblée que ce n’est pas normal, qu’il doit y avoir quelque chose de toxique dans l’eau, une forme de pollution qui les fait mourir. Plus tard, Spencer, J-D, et Michael nous apprennent que c’est tout simplement la fin de leur cycle de vie.

« Le cycle de vie des saumons du Pacifique commence par la ponte de milliers d’œufs dans le fond d’une rivière ou d’un lac. Le mâle et la femelle effectuent un incroyable voyage à contre-courant pour retourner pondre sur le lieu de leur naissance (jusqu’à 2000 kms vers le Yukon !). Lors de cette remontée, ils subissent une transformation physique importante et meurent après leur reproduction. »

Sur le chemin du retour, des aigles à tête blanche passent au-dessus de nos têtes et des cerfs se fondent dans la forêt sous nos yeux. Ces moments de grâce vécus avec Spencer et Michael tissent des liens entre nous. On profite de l’occasion pour souper ensemble, à Vancouver, dans un restaurant de sushis.

Jour 27 : Vancouver, t’es belle, mais t’annonces la fin

8:00 am, un de nos derniers matins à bord de Raymonde, notre VR. On aurait beaucoup aimé revenir avec elle, d’ouest en est, mais elle est attendue par d’autres campeurs… On réserve donc nos billets d’avion, pour demain. Un peu dernière minute me direz-vous, mais c’est à l’image de notre roadtrip. On ne pouvait rien planifier au-delà de 24h, mais à chaque fois, nos rencontres et allées spontanées ont porté leurs fruits.

La journée file à une vitesse démesurée. Malgré tout, avant notre départ, on réussit à développer des relations intéressantes avec des commerçants interpellés par notre mission : OLD FAITHFULNeighbourhood Quality GoodsMuch and Little, Vancouver Special, Alpine StartMatchstick (Fraser & Kingsway).

Nous avons le réel sentiment que la communauté B-SIDE s’agrandit autour du désir de renouer avec la nature d’une manière respectueuse de l’environnement. Un message qui dépasse largement les frontières, les générations, et les différents créneaux du plein air.

Outre la distribution, notre but était de créer des rapprochements entre les membres du nouveau mouvement qui se dessine autour du plein air. À petite échelle, il semble que nous avons réussi en mettant de l’avant la curiosité novatrice, l’ingéniosité responsable et les instants de bravoure des gens que nous avons rencontrés au passage. D’autre part, nous nous sommes liés d’amitié avec ceux qui partagent le même schème de valeurs que nous, et qui le mettent en œuvre à leur manière dans leur mode de vie.

C’est autour d’une table à Vancouver, prosecco à la main, qu’on procède au dernier « chin » d’équipe, émus du chapitre de vie que nous avons partagé ensemble.

Demain, le retour au Québec nous attend, mais l’aventure B-SIDE ne fait que continuer.

Écrit par : Catherine Bernier
Édité par : Catherine Métayer
Crédits photo : Catherine Bernier, Eliane Cadieux

À bord : Jean-Daniel Petit (fondateur), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (rédactrice, photographe), Elise Legault (productrice), Eliane Cadieux (designer) et Catherine Métayer (Rédactrice en chef).
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