Dans la lentille de Yan Kaczynski

À propos de la beauté brute de la nature

PHOTOS Yan Kaczynski

Yan Kaczynski est photographe d’aventure et environnementaliste.

Son travail cherche à montrer la symbiose qui existe entre les humains et leur environnement, autrement dit à nous amener à ne plus les voir comme deux entités séparées. En le repérant visuellement, Kaczynski tente de rétablir ce lien — sa manière, aussi, de favoriser la survie de l’environnement naturel.

Ses photos, comme son travail de l’imagerie aérienne, font preuve d’authenticité, prêtant toujours une attention singulière à la beauté brute de la nature. Sa créativité, son dévouement et ses collaborations avec un groupe sélect de clients découlent toutes d’ailleurs de ces valeurs profondes.

Selon Yan Kaczynski, tout tourne autour des liens qu’on peut tisser entre l’humain et le reste du monde. Il s’agit donc pour lui de partager les effets bénéfiques de la nature par des expériences immersives en plein air, une aventure à la fois.

 

Qu’est-ce qui t’a mené vers la photographie?

Du plus loin que je me souvienne, mon grand-père paternel avait toujours sa caméra près de lui, et ça m’a certainement (inconsciemment) influencé. La caméra, à elle seule, était un objet bien curieux pour l’enfant que j’étais. J’ai grandi en regardant ses photos, et celles de mon père, côte à côte sur les murs de sa maison à Varsovie. Jeune adulte, mon père faisait beaucoup d’escalade et d’alpinisme; j’ai eu la chance de découvrir ses aventures par ses diapositives. Il a pris parmi les plus belles photos d’aventure que j’ai vues à ce jour.

Comment le voyage influence-t-il la photo, et vice-versa?

Le voyage demande beaucoup d’ouverture. On ne peut pas se pointer quelque part et photographier comme on le veut sans être attentif à son entourage et, pire, sans s’être informé sur l’endroit et les sujets qui s’y trouvent. Le voyage a eu un impact sur mon processus créatif et sur mon ardeur au travail. Ça m’a apporté plus d’empathie, plus de curiosité. J’aime apprendre à connaître les gens et les paysages que je prends en photo. J’aime entrer en contact avec ce qui m’entoure.

Est-ce qu’il y a une aventure, ou un endroit, qui est resté gravé dans ta mémoire plus que les autres?

Très récemment, j’ai été émerveillé par l’hospitalité et l’incroyable générosité des habitants du Gilgit-Baltistan, une région montagneuse du nord du Pakistan. Mais certains endroits des régions nordiques du Canada sont les plus beaux et les plus inspirants que j’ai vus. J’ai fait une expédition d’alpinisme sur l’ile de Baffin quand j’étais adolescent. C’était une expérience immersive, très forte en émotions, et dans un des lieux les plus sauvages du pays. J’ai eu la même impression en voyant la Côte-Nord, au Québec, et dans nord de la Colombie-Britannique et du Yukon.

Que cherches-tu à saisir chez les sujets que tu choisis?

Les émotions, c’est certain! Mais ça vient seulement avec une certaine authenticité, et ce n’est pas facile à trouver de nos jours. Si les gens se sentent concernés par les émotions qui apparaissent dans une de mes photos, on peut espérer que ça crée un lien. C’est ensuite possible, par le partage, que les gens répandent les valeurs que j’associe à la photo.

Qu’aimerais-tu communiquer aux gens qui regardent tes photos?

J’espère que mes photos communiquent mon amour pour les êtres humains et la nature. À mon sens, il ne faut pas les voir comme deux entités séparées. J’espère toujours rétablir ce lien à travers mon travail — c’est ma manière à moi, aussi, d’aider à assurer la pérennité de notre environnement.

Aimerais-tu nous parler d’une initiative sociale particulière? Un organisme qui te tient à cœur?

On n’arrête pas le dire, et c’est parce que c’est vrai : le futur, c’est la jeunesse. J’ai vu ce que les camps de vacances peuvent faire. On crée des expériences immersives dans la nature pour favoriser un vrai changement — immédiat, positif, concret — chez les enfants. J’ai travaillé d’arrache-pied pour créer l’image de marque d’un camp d’été au Québec qui s’appelle Kéno. L’endroit permet à de jeunes enfants de faire l’expérience d’une véritable vie de camp, des escapades d’un week-end jusqu’aux expéditions d’un mois en canot le long des rivières les plus sauvages de la province. Il y a des enfants qui reviennent chez eux avec plus d’habiletés et de maturité que leurs parents. J’espère vraiment que ce genre de camps ne disparaitra jamais.

 

Quels sont les comptes Instagram qui t’inspirent le plus?

@jerometanon
Ses photos argentiques en haute montagne sont incroyables. C’est vraiment rafraichissant de voir de la photo de sports extrêmes aussi originale.

@leohoorn____
Tout ce qu’il fait a une ambiance forte, presque cinématographique. Ses photos de versants enneigés de l’Alaska sont remarquables.

@renan_ozturk
Parce que son sens de la narration est incomparable.

 

_________________

Où trouver Yan?

@yankaczynski / yankaczynski.com / vimeo

 

Partagez cet article

Ne manquez jamais un numéro

Deux numéros par année

25% de réduction sur les numéros précédents

Livraison gratuite au Canada

Infolettre

Pour recevoir les dernières nouvelles et parutions, abonnez-vous à notre infolettre.