Campagne

Campagne: étendue de pays plat et découvert, en opposition par exemple à la forêt, à la montagne ou à la ville. Somme toute, c’est une description assez large. Mais il n’en reste pas moins que ces fermes, ces champs et ces «rangs de campagne», nombreux au Québec, stimulent notre imaginaire et nous donnent envie d’avaler des kilomètres de route. Si les trajets suivants se font bien en roadtrips, nous vous conseillons plutôt de les parcourir sur deux roues, question de vous mettre au diapason des paysages.

Cantons-de-l’Est

Accord villages-vignobles

Paysages ondulés, vélo et vins nature

La réputation des Cantons-de-l’Est n’est plus à faire. La région offre des panoramas qui cadrent parfaitement avec l’image mentale que l’on se fait de la campagne bucolique: des routes et des rangs qui sillonnent des vallons verts où les récoltes sont variées et luxuriantes. Que vous veniez des alentours, de Montréal ou de coins plus éloignés, les attraits sont multiples et les villages, pittoresques à souhait.

Dans la région administrative de l’Estrie, près d’un emploi sur huit figure dans l’industrie agricole ou agroalimentaire: c’est donc dire que l’on y compte de nombreux producteurs — de vin et de cidre, notamment.

Le vélo est d’ailleurs le moyen de transport idéal pour visiter les vignobles. Si vous choisissez de parcourir la région en véhicule à moteur, désignez un chauffeur.

Au départ du village de Saint-Armand, donc, vous pouvez stationner votre voiture près de l’hôtel de ville. Si vous souhaitez amorcer votre journée par une promenade à pied, sachez que cette municipalité abrite le refuge d’oiseaux migrateurs de Philipsburg. Enfourchez ensuite votre vélo, et commencez par le très tranquille chemin de Saint-Armand. La descente vers Frelighsburg est grisante, et la vue plongeante sur le clocher, très jolie. Le chemin de Joy Hill porte bien mal son nom avec de nombreux faux plats trompeurs, mais le retour demande moins de motivation!

Voici quelques arrêts chouchous de l’équipe BESIDE:

Au vignoble Pigeon Hill, à Saint-Armand, on crée des vins biologiques en biodynamie. C’est un arrêt hyper intéressant pour gouter à des produits vivants et uniques. L’.entreprise s’en tient à de petites quantités, ce qui lui permet de conserver de hauts standards de qualité. Essayez le rosé, surtout en période de canicule.

Louise Dupuis et Christian Barthomeuf, fondateurs de Le Clos Saragnat à Frelighsburg, sont les créateurs du cidre de glace, en plus d’avoir élaboré un vin de paille qui ajoute à la renommée du vignoble. Le Clos Saragnat est aussi considéré comme un exemple d’adaptation aux changements climatiques au Québec.

Val Caudalies, vignoble et cidrerie à Dunham, a proposé le tout premier vermout (doux ou sec) au Québec. L’entreprise se spécialise dans les produits «de glace» — cidre et vin, donc — et les vendanges tardives. Vous pouvez piqueniquer sur place et cueillir, en saison, des raisins et des pommes.

UNION LIBRE, cidre & vin, à Dunham, est le premier producteur de cidre de feu (cidre concentré grâce à l’évaporation de l’eau par la chaleur). Produit équilibré, moins sucré que le cidre de glace, et plus alcoolisé: vigilance, donc, au moment de déguster. Gardez en tête que vous reprenez la route!

Voici des ressources pour compléter votre trajet avec d’autres vignobles:  La Route des Vins et Les Vins du Québec.

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Le conseil de Jonah: Notre collaborateur, journaliste et marchand de vin Jonah Campbell, a un faible pour les vins à fermentation spontanée du Domaine Les Pervenches, à Farnham. Mais comme le vignoble n’est pas ouvert pour la dégustation et que ses produits sont souvent écoulés, il conseille de consulter son site — pour les trouver en boutique ou les acheter à la caisse.

Centre-du-Québec

Roadtrip d’automne, profil agrotourisme

Récoltes, piqueniques et couleurs flamboyantes

Si, pour vous, Victoriaville ne rime qu’avec poutine ou Bleu Jeans Bleu, il est temps de quitter votre zone de confort. Double programme automnal: visites de producteurs de tous horizons et vélo de route sportif dans les Appalaches.

Chaque automne ont lieu Les Balades gourmandes. Différents trajets sont proposés pour vous permettre de rencontrer des producteurs qui ouvrent leurs portes pour l’occasion. Miel, petits fruits, fromages, ail, légumes: environ 100 exposants participent chaque année à l’évènement, qui tombe pile au moment où les couleurs automnales sont au mieux. Profitez-en pour vous procurer les ingrédients d’un piquenique grandiose, et installez-vous sur le bord de la rivière Nicolet pour les déguster.

La véloroute des Appalaches fait partie des plus beaux circuits au Québec. Faites-vous aller les mollets dans les rangs de campagne pendant la saison la plus éblouissante de l’année.

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Le conseil de Pierre-Philippe: Le musicien et compositeur Pierre-Philippe Côté vous conseille de vous rendre jusqu’à La Grange Pardue, coop brassicole située dans la charmante municipalité de Ham-Nord, pour profiter d’un coucher de soleil sur la vallée environnante. Vous pouvez y apporter votre piquenique et utiliser les barbecues disponibles sur place!

Lanaudière

Circuit cyclable des iles de Berthier

Vélo, ornithologie et beignes à l’ancienne

De la région de Lanaudière, on a tendance à visualiser uniquement les montagnes et les forêts. Pourtant, on peut trouver de splendides paysages de campagne près du fleuve. La meilleure manière d’en profiter, c’est à vélo.

Le circuit cyclable des îles de Berthier, ce sont 80 km qui sillonnent la campagne et les villages de la région de Lanaudière. Le circuit traverse Saint-Ignace-de-Loyola, La Visitation-de-l’île-Dupas, Saint-Barthélemy, Maskinongé, Saint-Cuthbert, Sainte-Geneviève-de-Berthier et Berthierville.

Un service de bateau passeur est disponible pour les cyclistes entre La Visitation-de-l’Île-Dupas et Saint-Barthélemy, ce qui en fait un point d’accès pour visiter les iles de l’archipel du lac Saint-Pierre — classé réserve mondiale de la biosphère par l’UNESCO.

Sur l’ile du Milieu et l’ile de la Commune, vous trouverez trois sentiers d’interprétation de la nature qui longent des marais et des marécages pendant 9 km. Plus de 200 espèces d’oiseaux ont été dénombrées sur place. Les sentiers font partie du territoire de la Société de conservation, d’interprétation et de recherche de Berthier et ses îles (SCIRBI), et sont considérés comme un paradis pour les ornithologues amateurs.

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Le conseil de Juliette: À Berthierville, notre collègue Juliette suggère de chercher la boulangerie Délices d’Antan (que vous pourrez repérer à l’odeur) pour y manger des beignes aux patates. Autant que vous voulez: il faut bien récompenser les kilomètres parcourus à vélo!

Bas-Saint-Laurent

Virée florale le long de la 132

Flore, produits locaux, art contemporain

En voiture, tous! Direction 132, dans le Bas-Saint-Laurent, pour un programme d’observation et d’identification de la flore québécoise.

Premier arrêt, l’ile Verte. Pour vous rendre, embarquez sur le traversier de la ville de L’Isle-Verte (oui, c’est mêlant). Une fois arrivé, partez à la découverte des paysages et des plantes sauvages de l’ile. Les rives sont couvertes d’espèces végétales de bord de mer, dont la mertensie maritime, l’iris à pétales aigus, la gesse maritime et les incontournables bosquets de rosiers sauvages. Pour les randonneurs moyennement expérimentés, tentez une balade dans la partie sauvage de l’ile, tout au long de la rive nord qui fait face à l’estuaire du Saint-Laurent.

À votre retour sur la rive sud du fleuve, continuez votre route jusqu’au parc national du Bic. Le parc comprend sept écosystèmes forestiers exceptionnels inventoriés par le ministère des Ressources naturelles — un lieu idéal pour des randonnées. À noter pour les familles, le parc intègre maintenant des géocaches le long d’une boucle de 10 km dans le parc. Au Bic, vous pourrez aussi faire l’observation de phoques, d’oiseaux de proie et d’eiders à duvet lors de vos promenades en sentier ou en kayak de mer. À votre sortie du parc, en passant par Rimouski, faites un arrêt à la Brûlerie pour un café torréfié sur place.

À 300 km au nord-est de la capitale nationale, à Grand-Métis, se trouve un véritable musée à ciel ouvert. Les Jardins de Métis sont parmi les plus nordiques en Amérique du Nord et valent amplement la distance à parcourir pour pouvoir s’y balader. Le temps s’y arrête, tout simplement.

Elsie Reford, horticultrice avant-gardiste, a créé les Jardins entre 1926 et 1958 autour de ce qui était au départ un camp de pêche. Aujourd’hui, c’est environ 3 000 espèces et variétés de plantes qui s’y trouvent. Le site est divisé en une quinzaine de jardins distincts et est considéré comme un lieu historique national au Canada. En plus des jardins, le site accueille chaque année des expositions d’art contemporain et des artistes en résidence. Des œuvres sont dispersées sur le site, à travers les jardins.

Cet été, son restaurant, Villa Estevan, sera fermé, mais un bistro-buvette et une épicerie éphémère seront situés à l’entrée des jardins. Vous y trouverez des produits dérivés des jardins, du pain, des mets pour emporter et des paniers gastronomiques. En plus, bières et vins locaux peuvent être consommés sur place — le plan piquenique parfait, donc.

Si vous préférez reprendre la route sans vous attarder, considérez un arrêt en fin de journée sur la terrasse du Ketch, microbrasserie située aux abords du fleuve dans la municipalité de Sainte-Flavie. Ou arrêtez-vous pour une guédille au homard (ou crevettes de Matane) à la cantine Sainte-Flavie, à déguster sur le quai du village.

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Conseil de Catherine: Notre collaboratrice-photographe Catherine Bernier, originaire de Sainte-Flavie, conseille un arrêt au Centre d’art Marcel Gagnon pour voir les sculptures de l’artiste installées en bordure de fleuve. Un paysage qui change au gré des marées.

Montréal + Laurentides

Cyclotourisme de Montréal à Oka

Vélo, ferme florale, fromagerie

De nombreux parcours cyclables sont possibles à partir de Montréal et il n’est pas nécessaire de parcourir des centaines de kilomètres en voiture pour atteindre de belles routes pour mouliner doucement. Le trajet vers Oka se fait aisément en une journée et plusieurs options d’itinéraires existent.

Deux boucles super agréables débutent à partir de la gare de Deux-Montagnes. Vous pouvez vous y rendre en train, avec votre monture, ou stationner votre voiture sur place. Le premier circuit, plus facile et d’environ 50 km, se fait sur piste cyclable et dans le parc d’Oka. La deuxième option, plus costaude (84,5 km) est un parcours plutôt plat à Montréal et l’ile Perrot, et plus vallonné une fois arrivé près d’Oka. Ce dernier requiert un tour de traversier entre Oka et Hudson sur la rivière des Outaouais. Une pause bien méritée qui vous permettra de reprendre votre souffle avant d’enfourcher votre monture à nouveau.

Pendant le parcours, vous aurez la possibilité de faire de multiples arrêts, dont un à l’Abbaye d’Oka. Le parc de l’abbaye recèle de nombreux sentiers de vélo de montagne. Vous pouvez même louer un vélo sur place, si vous voulez expérimenter cette activité! L’endroit est une escapade en soi et peut faire l’objet d’une sortie séparée. Achetez sur place de quoi parfaire votre piquenique. Vous trouverez des fromages et des produits de l’abbaye dans le magasin.

Littéralement à quelques minutes de l’abbaye se trouve Labonté de la pomme, où vous pourrez acheter des produits de la miellerie et du verger.

Pour piqueniquer et vous dégourdir les jambes, considérez les champs de la Maison Lavande à Saint-Eustache ou l’un des nombreux vergers de Saint-Joseph-du-Lac.

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Conseil de Maxime: Pour le souper, l’artiste de Saint-Joseph-du-Lac Maxime Lacourse recommande le menu à emporter de La Pomponette à Oka, un restaurant gastronomique tenu par le couple Jean-Michel Pigeon et Lucie Gustinelli, tous deux chefs.

Montérégie

La route des cidres en automne

Cidreries, vélo, randonnée

Facile de «boire local» en Montérégie, surtout en automne. Cette année, prenez le temps de découvrir cette région tout près de Montréal et trop souvent délaissée.

La Route des cidres, qui s’étend sur 130 km, offre la possibilité de visiter les producteurs et de gouter leurs produits. Dans cette région qui compte une cinquantaine de vergers, vous aurez l’embarras du choix. Quelques options:

Cidrerie Michel Jodoin, dont la réputation n’est plus à faire, et son voisin Vignoble et cidrerie Coteau Rougemont, perché à flanc de montagne et muni d’une belle terrasse où flâner. Vous pouvez opter entre le Domaine de Lavoie, le Domaine de Cartier-Potelle, la Cidrerie et Distillerie C.E.Petch (qui cultive des pommes depuis 1920!), la Cidrerie Du Minot ou encore la Ferme Black Creek, qui cultive des pommes à cidre au tanin spécifique. Pensez à jeter un œil aux produits de la Cidrerie Chemin des Sept, qui combine des méthodes traditionnelles à une vision novatrice pour offrir des cidres expérimentaux hyper intéressants.

À Rougemont toujours, le verger de l’Abbaye cistercienne est ouvert au public: piqueniquer ou simplement marcher à travers les pommiers est un bonheur en soi.

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Le conseil de Juliette: Notre collègue Juliette suggère aux sportifs de parcourir la région en vélo via le circuit des Trois Monts. C’est une boucle de 91 km avec quelques bonnes montées et qui vous mène aux trois sommets montérégiens; mont Saint-Bruno, mont Saint-Hilaire et mont Rougemont.  

Outaouais

Vallée de la Gatineau

Vélo, randonnée, tourisme gourmand et culture autochtone

À Gatineau, ne ratez pas l’occasion d’aller au Soif, bar à vin de la Québécoise Véronique Rivest, primée 2e meilleure sommelière au monde à Tokyo en 2013. Sur place, une terrasse, une salle intérieure et des options pour emporter. Sinon, faites un crochet vers Ottawa (à vélo ou en voiture, c’est selon) pour manger au délicieux resto Datsun, qui propose un menu take out. Vous pourrez ainsi passer devant le Parlement et le Musée des beaux-arts du Canada, à défaut d’y entrer!

Dans le parc de la Gatineau, situé à quelques minutes du centre-ville de la ville du même nom, vous trouverez le lac Pink. Empruntez le court sentier qui le ceinture pour observer le lac méromictique — adjectif caractérisant un lac dont  les eaux du fond et celles de surface ne se mélangent que très rarement. La prolifération d’algues lui donne une couleur émeraude magnifique.

De là, rendez-vous au domaine Mackenzie-King (toujours sur le territoire du parc de la Gatineau) pour une balade tranquille en nature dans les sentiers champêtres.

Suivez la Promenade de la Gatineau pour vous rendre jusqu’au charmant café-bar-dinette Palmier, à Chelsea. La Fab, centre des arts et coopérative de solidarité, est ouvert les samedis de juin et reprendra son horaire normal en juillet pour promouvoir les artistes de la région.

Plus haut sur la route, dans la municipalité de Gracefield, a lieu tous les vendredis de la saison estivale le marché agricole Les Saveurs de la Vallée. Parfait pour s’approvisionner en produits frais, locaux et de saison.

Pour ceux qui souhaitent explorer la région en mode aventure, consultez la carte de la Véloroute des Draveurs, qui s’étire sur 72 km entre la municipalité de Low et celle de Farley, juste avant Maniwaki. Pour les amateurs de vélo de montagne, la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau renferme plusieurs options adaptées à votre niveau d’aisance.

À Maniwaki, le Centre culturel de Kitigan Zibi présente des expositions, des artéfacts, des tableaux et des photographies sur la culture et l’histoire algonquines. Le centre offre des ateliers et des démonstrations d’artisanat et de cuisine en plein air, en plus d’offrir des ateliers de sensibilisation à la culture autochtone. Il y est question d’enjeux historiques, culturels et contemporains des Kitigan Zibi Anishinabeg et des Premières Nations.

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Conseil de Catherine: La suggestion vélo de notre collaboratrice Catherine Lefebvre est d’enfourcher votre monture à partir du Centre des visiteurs du parc de la Gatineau (stationnement P3) et de vous rendre jusqu’au belvédère Champlain. Au retour, passez par Chelsea. Le dénivelé est proportionnel au niveau de ruralité.