Long weekend (ou courte semaine) dans Lanaudière

La journaliste et photographe Léa Beauchesne nous propose un itinéraire lanaudois qui combine abbaye, chutes naturelles et cidres fermiers.

Texte et photos—Léa Beauchesne

En partenariat avec Tourisme Lanaudière

Dans le cadre de

– Jour 1 –  

Outre les tartes St-Donat et quelques sites d’escalade, je ne connaissais pas grand-chose de la région de Lanaudière. C’est remplie de curiosité que je suis partie découvrir ce coin du Québec.

Ayant quitté ma petite forêt portneuvoise à l’aube, je m’arrête d’abord dans le sud de la région de Lanaudière, une plaine agricole faisant partie des basses-terres du Saint-Laurent. À une douzaine de kilomètres au nord du fleuve, c’est un coin qui recèle bien des trésors. Avant de me lancer à la découverte du terroir, j’entre dans Joliette. Cette municipalité forgée par un clergé plutôt avant-gardiste surprend par son offre culturelle et gourmande et se découvre très bien à pied. La faim se fait vite sentir et, la vie faisant bien les choses, on tombe naturellement sur la Brûlerie du Roy, la toute première maison de torréfaction à s’implanter dans Lanaudière. Sandwich et café à la main, déambulez sur le boulevard Manseau (qui n’a de boulevard que le nom) ou rendez-vous à l’un des multiples espaces verts qui enjolivent les alentours.

Après une sieste au son de la rivière L’Assomption, on se dégomme les yeux au Musée d’art de Joliette. Certain·e·s diront, avec raison, que c’est un musée en région et non de région. Depuis sa construction en 1974, ce petit bijou se réinvente continuellement tout en poursuivant sa mission première, celle d’ouvrir le monde de l’art à la communauté. La réouverture des musées amène une vague de légèreté pour l’équipe du MAJ. Sous le thème En dialogue, des artistes comme Carl Trahan vous invitent dans leur univers tout en mettant de l’avant des œuvres de la collection du Musée. Si vous êtes de passage un samedi, profitez de Patio 145, un DJ set créatif sur la superbe terrasse!

Musée d'Art de Joliette

Après les yeux, il faut nourrir la panse. Le directeur du Musée, Jean-François Bélisle, a recommandé le bistro L’Âtre, avec raison. Julien, le proprio du resto, a mis la main dessus. Avec une cave de plus de 500 bouteilles, il est sans aucun doute le plus grand collectionneur de vins nature de la région. Assoyez-vous au bar, commandez les choux de Bruxelles grillés et la polpette puis laissez-vous guider par le sommelier. Si vous avez tout votre temps, passez une nuit dans le coin et profitez de la soirée jusqu’au bout. Si la nature vous appelle, il est l’heure de prendre la route pour Mandeville.

Natur’Eau Spa

Les kilomètres sont doux (et un peu cahoteux) jusque dans ce village parsemé de jolies maisons canadiennes. On prendra le temps de le découvrir davantage demain; pour le moment, c’est direction Natur’Eau Spa pour deux nuits. Après un arrêt provision au Bonichoix, on avale les derniers kilomètres en forêt et on atteint le site, d’une absolue tranquillité. Chalets et petites habitations intimes s’intègrent discrètement au décor. On finit la journée en rêvassant devant le feu…

Vignoble Saint-Gabriel

– Jour 2 –  

En préparant le déjeuner dans la cuisinette, on organise la journée. Grandes hésitations  entre enchainer les activités ou ne rien faire d’autre que rien. Il serait dommage de ne pas profiter du spa et de son décor naturel exceptionnel. En contemplant le massif forestier au loin, je me laisse envelopper par le chaud et le froid, par l’eau et la vapeur. Après s’être bien détendu dans les effluves citronnés de la iourte, le corps demande à bouger. Parmi les options de randonnées, je choisis les incontournables Chutes-du-Calvaire. Tranquille en matinée, le site devient vite achalandé lors des chaudes journées d’été. Faites le tour complet ou profitez simplement de l’ambiance du cours d’eau. De retour vers Mandeville, le casse-croute Le P’tit Ranch vous attend. L’endroit n’ouvre pas tous les jours, pour mon plus grand malheur de critique de poutine — vérifiez l’horaire avant de vous y rendre.

Chutes-du-Calvaire
Vignoble Saint-Gabriel

Si la journée ne vous a pas encore filé entre les doigts, l’heure de l’apéro doit certainement approcher! À quelques minutes de Mandeville, le Vignoble Saint-Gabriel est un endroit idéal pour piqueniquer. Passez à la boutique pour une dégustation, ajoutez une assiette du terroir si vous êtes d’humeur gourmande et admirez les champs de vignes biologiques. La copropriétaire, Johanne, raconte que le choix du bio s’était imposé naturellement puisque Paul, son partenaire dans la vie et dans le projet, ne tolérait pas les intrants chimiques. En plus des classiques propres aux vignobles, le couple offre aux visiteur·euse·s un réseau de sentiers et une exposition de tracteurs antiques «qui peuvent tous démarrer au quart de tour». Les vanlifers peuvent se permettre le petit verre de plus, puisque le site est partenaire Terego.

Qui sème récolte!

– Jour 3 – 

Pour les gourmand·e·s (tout le monde?), Lanaudière s’avère une excellente destination. Si vous avez envie comme moi de faire le plein de produits locaux, prévoyez une glacière pour conserver les délices que vous amasserez. Pour vous aider à choisir les endroits à visiter, la région offre plusieurs itinéraires dédiés aux plaisirs de la table.

Je commence la tournée à l’Abbaye Val Notre-Dame, à Saint-Jean-de-Matha. J’aurais pu y passer une journée entière: sentiers, champ cultivé en permaculture, activités de cueillette forestière, boutique gourmande… Les lieux, d’une sublime tranquillité, sont la demeure des moines d’Oka, installés dans ce bâtiment unique créé spécialement pour eux par l’architecte Pierre Thibault en 2009. En temps normal, les moines offrent également un service d’hôtellerie pour des retraites silencieuses. Cet exutoire prisé doit être réservé près d’un an d’avance, l’expérience étant limitée à quelques personnes à la fois.

Abbaye Val Notre-Dame
Abbaye Val Notre-Dame

Après un arrêt à la boutique de l’Abbaye, il n’y a que quelques kilomètres à franchir pour atteindre la Ferme Vallée Verte, une entreprise familiale maintenant dirigée par les frères Gadoury. Avant de mettre la main sur un cheddar à l’ail noir, un yogourt fermier aux framboises et un gros sac de fromage en grains, on peut passer dire bonjour aux vaches nourries aux végétaux bios cultivés sur place, étendues sur leur banc de sable.

Qui sème récolte!
Qui sème récolte!

Le fromage, ça donne soif! Coup de chance, le verger Qui sème récolte! est tout proche, avec ses cultivars spécialement choisis pour la création des cidres élaborés par les propriétaires, Nathalie et Jean-François. Nathalie prend le temps de me faire visiter le site. Partout à l’horizon, les pommiers travaillent fort pour faire pousser les précieux fruits qui ont résisté au gel tardif. La beauté du site et la passion de la propriétaire se reflètent dans les produits vendus au magasin: équilibrés, aromatiques, avec ou sans alcool. On profite des tables installées au verger pour un piquenique du terroir ou on roule 15 petites minutes jusqu’au Parc régional des chutes Monte-à-Peine-et-des-Dalles pour s’ouvrir l’appétit avec une randonnée avant d’ouvrir son baluchon devant le soleil couchant.

Gollé Goulu
Gollé Goulu
Michel - Gollé Goulu

Avec les dernières lueurs du jour, il faut songer à se rendre au Gollé Goulu, du côté de Saint-Côme. Le site majestueux est lové au cœur d’une vallée dans laquelle se déploient un espace maraicher et une forêt mixte. Différentes petites habitations construites avec soin se cachent à la lisière du bois ou sous son couvert. Si le confort de la tente vous suffit, optez pour l’un des terrains de camping sauvage parfaitement (et minimalement) aménagés. Au fil des années, Michel et son équipe ont développé des sentiers, un petit lac pour la pêche et un joli champ qui fournit tout ce qu’il faut pour concocter des paniers de fruits et légumes. L’autocueillette de pommes de terre est même possible en saison. La nuit sera paisible.

Mont Ouareau

– Jour 4 – 

L’un des lieux que j’avais le plus hâte de visiter est la Forêt Ouareau. Ce parc régional de 150 km2 peut être découvert en mode randonnée, canot, vélo ou encore escalade. J’opte pour un sentier de 6 km, les Contreforts, qui longe le lac puis des parois d’escalade avant de remonter vers les caps de roche au sommet. Le vent, la tranquillité, l’effort court et soutenu, les belvédères naturels… l’équilibre idéal!

Avec quelque 650 km de sentiers balisés sur le territoire, les possibilités de balades abondent dans le parc et aux alentours. Grimpez sur le spectaculaire sommet du mont Ouareau ou explorez le secteur moins connu du parc national du Mont-Tremblant se trouvant dans le territoire lanaudois et profitez de l’horizon infini…

microbrasserie Trécarré
microbrasserie Trécarré

Après la randonnée, une petite demi-heure de route vous mènera à la jolie terrasse de la microbrasserie Trécarré. Cette oasis est aussi une excellente option pour le repas, du midi au soir. Une bière aux camerises plus tard, c’est l’heure pour moi de découvrir un autre site particulièrement enchanteur: Kabania.

Kabania

Dès l’arrivée, on troque la voiture pour une brouette dans laquelle transporter les bagages. Un sentier mène jusqu’aux habitations en bois, perchées à différentes hauteurs. Un vaste espace commun est aménagé au cœur de chaque petit quartier d’habitations, qui crée une ambiance «auberge de jeunesse», en plus calme. De là, on peut s’aventurer vers la Forêt Ouareau ou encore descendre en tube la rivière. C’est à Marie-Christine Tremblay qu’on doit la création de Kabania. Olivier et sa famille ont repris le flambeau et continuent de développer ce site magique.

Le lendemain matin, il est déjà temps pour moi de rentrer à la maison. Mon séjour dans Lanaudière aura passé particulièrement vite… J’étirerai certainement ma prochaine visite. Pour prolonger la vôtre, allez voir le site de Tourisme Lanaudière: tout y est joyeusement organisé (activités, hébergement, etc.). Je vous souhaite de faire dans Lanaudière autant de sourires et de jolies découvertes que moi!

Léa Beauchesne préfère les fuites et les grands espaces aux murs et au bitume. Journaliste et créatrice, elle aime jouer avec les images et les mots pour créer des moments hors du temps où l’humain et la nature se rencontrent. Elle n’aime pas s’en faire, sauf pour son environnement. Vous la trouverez le plus souvent possible en montagne, au bout d’une corde d’escalade, sur son vélo ou ses skis, entourée de trop de chiens et d’un seul humain de préférence.

 

Tourisme Lanaudière est une association touristique régionale (ATR) reconnue par le gouvernement du Québec. Organisme sans but lucratif rassemblant près de 400 entreprises et organismes, Tourisme Lanaudière regroupe des gens d’affaires dans l’objectif de faire croître l’économie de la région par le tourisme, en coordonnant l’accueil, le développement et la promotion touristiques.

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