Ailleurs
Long weekend (ou courte semaine) en Outaouais
La journaliste et photographe Léa Beauchesne découvre la région touristique de l’Outaouais à travers ses villages pittoresques et son incroyable terrain de jeu en nature.
Texte et photos—Léa Beauchesne
En partenariat avec

– Jour 1 –
Depuis un lointain voyage de 6e année, je n’avais mis les pieds en Outaouais qu’à quelques reprises, toujours en vitesse. C’est donc en mode découverte et le moins pressée possible que je prends la route pour cette région du Québec que je connais trop peu.
Après Montréal et ses couronnes, les risques de trafic s’amenuisent sur l’autoroute 50, qui relie la métropole à la rive nord de la rivière des Outaouais. Le décor presque rural s’urbanise doucement à proximité de Gatineau.
Dans le centre-ville de Gatineau, je m’arrête chez Les Brasseurs du temps et choisis le croquemadame au menu du brunch de fin de semaine. L’établissement trône aux abords du ruisseau de la Brasserie, qui se transforme en patinoire durant la saison froide. Le nom du ruisseau rappelle une importante tranche d’histoire, du temps de la prohibition, alors qu’on attribuait au Vieux-Hull le surnom de «Petit Chicago». C’est dans le musée brassicole, à même le restaurant, qu’on apprend ça et plein d’autres choses. Dominic, le propriétaire, raconte l’histoire pour la 1 001e fois avec autant d’enthousiasme que si c’était la première.

Tout près de là , le Musée canadien de l’histoire attire le regard. Dessiné par l’architecte autochtone Douglas Cardinal, le bâtiment de grandiose stature se dresse sur la rive de la rivière des Outaouais, juste en face du Parlement du Canada, ses courbes organiques défiant la loi de la gravité. À l’intérieur, le toit de la Grande Galerie rappelle un immense canot traditionnel. De grands mâts totémiques m’imposent le respect alors que je me rends dans la salle des Premiers Peuples. Après avoir admiré des centaines d’artéfacts, je me rends à la salle de l’Histoire canadienne, au 3e étage. Soucieux de présenter l’histoire du Canada en toute franchise, avec ses hauts et ses bas, le Musée a complètement revu cette exposition lors du 150e anniversaire du pays en 2017. Une importante place est faite aux peuples autochtones, de leur arrivée il y a 15 000 ans à la douloureuse période des pensionnats autochtones, jusqu’à l’actuelle tentative de réconciliation. Le Musée présente aussi des expositions venues d’outremer, toujours à saveur historique et superbement installées.


Le volet urbain de mon périple s’achève. Pour prolonger la soirée à Gatineau, un ami d’université me conseille de découvrir la carte sans menu fixe des Vilains Garçons ou encore les délicieuses assiettes à partager du bar à vin Soif. Mais j’ai hâte de me poser aux Lofts du Village, au centre du Square Old Chelsea. À mon arrivée, l’heure dorée enveloppe le magnifique bâtiment, qui accueille les visiteur·euse·s pour de courts ou longs séjours. Les Lofts se déploient entre de grands arbres matures qu’on a pris soin de conserver lors de la construction. À l’intérieur, je m’émerveille (littéralement) devant le style de cet environnement épuré, ponctué par des matières chaleureuses. Tout y est pour qu’on se sente à la maison. Mais en mieux.


– Jour 2 –
Porte d’entrĂ©e du parc de la Gatineau, Chelsea est un petit village situĂ© Ă moins d’une demi-heure au nord de Gatineau, qui se transforme en terrain de jeu pour les gens de la ville durant le weekend. Pour profiter du calme des lieux, on s’y rend absolument en semaine! Chelsea me sĂ©duit au premier regard: accueil chaleureux, bâtiments colorĂ©s en bois, pistes cyclables… je me sens rĂ©solument en vacances.
J’attrape quelques encas à Une boulangerie dans un Village avant de m’arrêter chez Nomades du Parc, où les sympathiques Vincent et Jacob me dévoilent leurs conseils pour bien profiter de la région à vélo. Ce duo d’entrepreneurs tout frais installés à Chelsea offre la location de vélos de montagne en plus de sorties guidées, d’un espace pour relaxer et même d’une station pour nettoyer et bichonner son vélo. Carte à la main, Vincent me crée un itinéraire sur mesure pour mon niveau et mes gouts. Je me lance donc en toute confiance sur les sentiers de cet espace vert de 360 km2. Si la descente vous appelle, rendez-vous au costaud Camp Fortune ou au plus roulant mont Ste-Marie (Vélo MSM).

Après quelques kilomètres de sentier de terre, j’arrive au lac Pink, qui est parfois d’un turquoise magnifique en raison des algues qui s’y forment. Ce fragile écosystème doit être protégé de tout intrus et la baignade y est donc interdite. Pour les chaudes journées, on se rend plutôt du côté du lac Meech, à la populaire plage O’Brien ou un peu plus loin à la plage Blanchet. De là , on met sa planche à pagaie à l’eau (location possible chez Paddlefit), on chausse ses espadrilles pour parcourir le Sentier des loups ou on flâne, tout simplement, les pieds dans l’eau.

Ma petite boucle de vélo terminée, c’est l’heure de casser la croute chez Biscotti & cie, un incontournable du coin, du premier au dernier repas de la journée. Commandez une délicieuse pizza cuite au four à bois et dégustez-la sur la jolie terrasse ombragée ou encore sur la verdure juste en face. J’accompagne ce délice d’une limonade à la framboise.


J’ai envie de farniente. Le Nordik Spa-Nature juste à côté me semble en parfaite adéquation avec mon état. Dès l’arrivée, on plonge dans un univers de détente en nature et de bon gout absolu. Dans la première zone, le silence règne à travers les bains et les différents espaces conçus pour relaxer. En périphérie du site, on se retrouve pour papoter à la piscine panoramique et admirer la vue. Inscrivez sans faute le Nordik sur votre liste de spas à visiter! Parole de fille qui a de la difficulté à relaxer.

Le Spa offre plusieurs options gourmandes super intéressantes, mais je m’extirpe de ma bulle de confort pour me rendre au restaurant Les Fougères. Sacré meilleur chef au Canada en 2019, Yannick LaSalle y crée des assiettes où saisons et saveurs du jardin défilent en parfaite harmonie. Véritable refuge, le restaurant donne l’impression de souper tranquille à la maison, repas incroyable et service irréprochable en plus. Sur chaque table, on trouve un bouquet de fleurs du jardin, composé par Jennifer, copropriétaire de l’établissement. Si vous manquez de temps pour un souper complet, passez prendre l’apéro et prenez quelques minutes pour découvrir le fabuleux jardin derrière le resto.
Pour finir la journée, je décide de chasser le coucher de soleil à la plage Blanchet. Perchée sur une planche à pagaie, j’assiste à la danse des teintes de rose qui peignent le ciel.

– Jour 3 –
Le soleil entre par les portes vitrées de la salle à manger. Je range mes bagages et quitte un peu à regret les Lofts du Village, pour lesquels j’ai eu un gros coup de cœur, tant pour le style et le confort que pour les petites attentions écolos, comme le shampoing en barre.
Je voulais démarrer la journée en grand, mais je me bute à la porte du Café Palmier. Un coup d’œil à l’horaire m’aurait évité le détour. Très bonne raison de revenir dans la région un autre jour que lundi pour déguster le réputé meilleur café du coin!
Les alentours de Chelsea regorgent d’activités en tout genre. Mon copain espérait que je saute en bungee, lui qui a déjà fait l’aller-retour Québec-Chelsea pour ça. Je me contente de prendre une photo floue du site et me dirige plutôt vers la caverne Laflèche, découverte au tournant du 19e siècle par un chasseur du coin. Une heure de promenade sous terre pour s’initier à l’univers souterrain. On apprend comment le site s’est formé pendant des millénaires, comment se comportent les chauvesouris, mais aussi que la caverne a été tristement saccagée alors qu’elle était abandonnée, de 1973 à 1985. D’où l’absence de stalactites et de stalagmites. J’ai adoré voir le petit groupe d’enfants découvrir les lieux comme s’il s’agissait de la plus grande expédition de leur vie.

En route vers Wakefield, je m’arrête au labyrinthe Éco-Odyssée pour une balade en canot. Pour créer ce lieu unique au monde, le proprio Michel Leclair s’est inspiré du castor. Les méandres du labyrinthe marécageux abritent plusieurs espèces d’oiseaux, de petits mammifères et d’amphibiens, tous en harmonie dans cet écosystème marécageux. C’est au crépuscule qu’on en profite le mieux.
Wakefield, aux abords de la rivière Gatineau, est comme une joyeuse guirlande de cafés, de galeries d’art et de boutiques à saveur bohème. Juste en haut du village, un pont couvert offre un joli point de vue sur le cours d’eau. Tout en bas, des groupes de baigneur·euse·s se dorent sur les galets, entre deux saucettes.
Près du village, on trouve bon nombre de fermes et de jardins maraichers, au grand bonheur des restaurateur·rice·s du coin. Tous les samedis de l’été, leurs produits se retrouvent au marché public de Wakefield. Au sympathique Café le Hibou, chaque plat met en valeur ces saveurs locales. J’y avale le meilleur hamburger végé de la décennie!
Wakefield est une parfaite destination pour déguster un café sur une terrasse avec vue sur l’eau… Allez humer les produits naturels à la boutique La Forêt tout en écoutant Michel-André, un des copropriétaires, vous raconter l’histoire de son village, ou découvrez des artistes autochtones chez Khewa. Prenez le temps de discuter avec la propriétaire, Nathalie Coutou, elle-même artiste métisse. Avec sa sensibilité et son énergie, elle nous fait entrer dans son univers et celui des artistes à qui elle offre une vitrine.


Le charme du village et de ses habitant·e·s me fait presque oublier la route du retour. Entre ses vastes forêts, ses plans d’eau et son offre touristique parfaitement en accord avec son décor, l’Outaouais m’a permis de décrocher. Ce séjour en Outaouais me fait encore une fois réaliser que le Québec regorge de régions merveilleuses qui gagnent à être découvertes. Ou serait-ce plutôt nous qui gagnons à les découvrir?
Étirer son séjour
Étirer sa visite vers le nord de l’Outaouais, où les lacs se multiplient à l’infini, avec un périple de canot-camping dans la réserve faunique de Papineau-Labelle… Le rêve! Il y a aussi l’incontournable Parc régional du Lac 31-Milles pour une parfaite déconnexion en nature. Que vous choisissiez de vous installer sur ses rives avec votre campeur ou de vous y rendre en canot pour du camping rustique, couchers de soleil, feux de camp et randonnées seront au rendez-vous. De plus, la Corporation qui administre le Parc investit d’énormes efforts pour faire honneur à sa mission première: celle de protéger ce site d’exception.
Léa Beauchesne préfère les fuites et les grands espaces aux murs et au bitume. Journaliste et créatrice, elle aime jouer avec les images et les mots pour créer des moments hors du temps où l’humain et la nature se rencontrent. Elle n’aime pas s’en faire, sauf pour son environnement. Vous la trouverez le plus souvent possible en montagne, au bout d’une corde d’escalade, sur son vélo ou ses skis, entourée de trop de chiens et d’un seul humain de préférence.
Tourisme Outaouais est un organisme privé à but non lucratif qui regroupe aujourd’hui plus de 500 entreprises membres, soit principalement des PME œuvrant au sein de l’industrie touristique régionale et qui partagent le même objectif: promouvoir l’Outaouais comme destination touristique incontournable!
Never Miss Another Issue

Two issues per year

25% OFF previous issues

Free Shipping in Canada