Staycation à Québec

Découvertes en douceur dans la capitale nationale et les environs.

Texte & photos — Léa Beauchesne

C’est l’heure des vacances estivales. Les vacances de deux semaines qu’on attend depuis nos dernières vacances de deux semaines. Ou les longs week-end qui nous donneront un répit après un stretch intense de boulot. Les vacances à Québec, cette fois. Ce sont celles que nous vivrons cet été. Et ce sera doux.

Voici 7 itinéraires pour profiter de Québec sous différentes formes.

Portneuf: au nom de l’air frais

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À 30 minutes à l’est du centre-ville de Québec, on découvre les premiers vastes champs qui annoncent la région de Portneuf. Sa ruralité est saisissante, vu sa proximité avec le milieu urbain. On découvre les infinies possibilités d’un territoire qui s’étire du Saint-Laurent jusqu’au sud de La Tuque. Entre ses montagnes coupées à angle droit, ses rivières cajoleuses et ses champs luxuriants, Portneuf cache des merveilles sous chacun de ses clochers. À Pont-Rouge, on profite de la rivière Jacques-Cartier au site des Galets et on se rassasie à la Pizzeria Paquet.

On se promène à vélo dans les rangs, à la rencontre des producteurs locaux, comme la Fraisière Faucher. On s’arrête aux Jardins Atsenti Auarata pour découvrir les tisanes et plantes médicinales cultivées avec soin par la propriétaire, Hélène Mathieu. À Saint-Raymond, on descend doucement la rivière Bras du Nord. Lentement, sinon on risque de ne pas voir la chute Delaney et ses méandres, d’oublier de s’émerveiller devant les grands massifs qui l’entourent ou d’admirer cet animal qui s’abreuve dans le cours d’eau.

Accords vélo de montagne et microbrasseries

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On peut facilement passer une semaine complète de vacances dans le parc de la Vallée Bras-du-Nord tellement ce terrain de jeu est riche. Adeptes de vélo de montagne, offrez-vous ce staycation le plus souvent possible. Les néophytes aimeront découvrir la partie sud du secteur Shannahan, et les plus féroces trouveront leur compte dans les Neilsons. Le secteur de Saint-Raymond est lui aussi à découvrir absolument, d’autant plus que la journée se termine inévitablement chez Roquemont Microbrasserie qui vous accueillera, bouette aux pieds. Peu importe le secteur d’où vous revenez, un arrêt chez Ti-Oui s’impose pour récupérer les calories perdues.

D’autres accords à considérer:

Hauts moments en basse-ville

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Véritable cœur urbain de la ville de Québec, les quartiers voisins Saint-Roch et Saint-Sauveur méritent qu’on s’y perde de longues heures. Que ce soit par vous-même ou avec l’aide de pros passionnants comme ceux de Local Québec Visites gourmandes, prenez le temps de connaitre et de gouter ces coins de ville. Ses bâtiments d’une autre époque rappellent des origines tantôt ouvrières, tantôt artisanes, témoin des changements profonds qui ont fait l’évolution du quartier. Aujourd’hui, le secteur abrite un tissu social hétérogène, entre étudiants, jeunes familles et ainés qui l’ont vu se transformer. Ce tissu, c’est La Montagne dorée, épicerie asiatique aux allures incertaines ou l’on fait la file pour des rouleaux impériaux. Ce sont ses commerces phares qui méritent un détour, comme Exo, plus vieux skateshop de la ville. Ce sont ses graffitis, tantôt légaux, tantôt pas.

Ce sont des dizaines de restaurants aux racines un peu rebelles, comme Le Diner Saint-Sauveur. Pour un parfait staycation dans le coin, passez donc dans cette perle de resto de quartier mettre la main sur littéralement n’importe quel de leur plat pour emporter. Un petit Chick’n Waffles, une guedille végé, une bouteille de vin importée et hop, au parc Victoria pour un piquenique entre amis. Ce parc offre une infinité de racoins et d’étendues pour se prélasser, jouer à la pétanque, accrocher une slackline ou se piquer un petit jogging près de la rivière entre deux arrêts gourmands. Si la journée se transforme en soirée, rendez-vous au MacFly pour battre vos amis à PAC-MAN ou au Maelstrom pour siroter un vrai bon cocktail en toute tranquillité.

Autres adresses incontournables de Saint-Roch et Saint-Sauveur

Nourrir son hémisphère gauche

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Les deuils culturels sont ceux qui font probablement le plus mal cet été: pas de spectacle de cirque Féria, ni de théâtre déambulatoire «Où tu vas quand tu dors en marchant?», et pas de Festival d’été de Québec. Les lieux inspirants demeurent quand même nombreux, et c’est un bon moment pour revisiter des classiques comme le Musée de la civilisation. Vous serez peut-être déçu que l’exposition de Boucle d’Or, personnage qui a bercé votre enfance, ne soit plus à l’affiche, mais, promis, les expériences offertes par le musée sont toujours aussi merveilleuses. Plongez-vous dans la révolution numérique avec l’exposition temporaire La tête dans le nuage ou apprivoisez l’univers des 95 000 Autochtones et Inuits qui peuplent le Québec grâce à l’exposition permanente C’est notre histoire.

Si vous n’avez pas mis les pieds au Musée national des beaux-arts depuis sa grande transformation en 2016, courez-y, je vous en prie. Même si la signature architecturale suffira probablement à vous émouvoir, plusieurs œuvres appartenant aux collections permanentes devraient elles aussi nourrir votre hémisphère gauche. Laissez-vous infuser par la douceur angoissante de Lemieux, l’énergie déstabilisante de Riopelle, les rêves surréalistes de Pellan. Si les musées vous intimident, tournez-vous vers la Maison de la littérature. Cette église complètement revampée dans un style épuré vous enveloppe dès que vous y mettez les pieds. Ses immenses fenêtres vous donneront à croire que vous êtes peut-être bel et bien au paradis. Prenez un livre et installez-vous confortablement pour une séance de photosynthèse.

Québec qui n’a pas d’âge

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Je sais, le Vieux-Québec est un lieu pour les touristes venus d’Asie ou d’Europe. Vraiment? Prenez plaisir à marcher sur les traces de votre propre histoire, lentement, lentement. Peu importe l’heure à laquelle vous commencez cette virée, le Buffet de l’Antiquaire vous accueillera pour le repas le plus important de la journée. Au menu: rien qui ne soit traditionnel. Et c’est parfait ainsi. Ici, la clientèle est surtout locale. Demandez au pilote de bateau qui y prend son petit déjeuner juste avant d’amener un autre navire jusqu’aux Escoumins. Quittez le restaurant par la porte arrière pour flâner sur la rue Sous-le-Cap. Juste pour vous évaporer dans ces lieux qui évoquent une autre époque. Inspiré par le pilote, poursuivez votre balade vers le port, rêvez à votre futur voyage en autonomie sur le voilier que vous n’avez pas.

Revenez vers le Petit Champlain, entrez dans les galeries d’art qui s’enchainent au gré des pavés inégaux. Si vous préférez plutôt diner dans le quartier, mettez la main sur un savoureux hamburger du Chic Shack et sur des frites à l’huile de truffes. On dit de l’endroit que c’est l’un des rares restos du quartier qui n’est pas un attrape-touristes. Pour poursuivre l’aventure, remontez vers la terrasse Dufferin, prenez de bon cœur un selfie devant le Château Frontenac, puis descendez dans l’antre de ce lieu témoin de l’arrivée des Français. Le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis abrite une crypte archéologique fascinante où vous pourrez découvrir des vestiges qui vous feront voyager quatre siècles en arrière. L’option sieste sur les espaces gazonnés des fortifications s’avère aussi une excellente option.

Les deux côtés givrés de la Côte-de-Beaupré

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Si vous aimez jouer dehors et découvrir de beaux humains inspirants, la Côte-de-Beaupré vous donnera immanquablement envie d’y emménager à chacune de vos visites. Son pilier central bien connu, le Mont-Sainte-Anne, s’impose comme un incontournable pour l’amateur de vélo de montagne ou de course en sentiers. Mais l’attractivité de la région est loin de s’y limiter. L’une de mes options de staycation préférée inclut absolument le sentier Mestashibo, randonnée qui longe la rivière Sainte-Anne. Les montées et les descentes s’enchainent joyeusement grâce aux détours du cours d’eau.

Photo: Laurence Girard

Pour cette randonnée linéaire, prévoyez deux voitures ou demandez à un gentil inconnu de Saint-Ferréol-les-Neiges de vous ramener à votre point de départ. Un nouveau secteur est également accessible du côté est de l’église de Saint-Ferréol depuis peu, et la rumeur veut qu’il soit aussi chouette que son voisin. Pour les contemplatifs, le Canyon Ste-Anne est accessible par de courts sentiers et vous en mettra plein la vue. Si la faim vous tenaille, c’est qu’il vous faut un burger végé du Shack à Patates. Pour prolonger cette journée de plaisir, arrêtez-vous sur le chemin du retour à la Microbrasserie des Beaux Prés. Sa terrasse avec vue sur le fleuve et ses bières bien équilibrées vous feront oublier sa proximité avec le boulevard.

Photo: Onquata

Wendake: découvrir la culture huronne-wendat

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Je plaide d’emblée coupable ici: j’ai visité des dizaines de sites historiques à l’étranger et me suis intéressée à une flopée d’autres cultures avant de porter une réelle attention aux peuples autochtones qui sculptent notre territoire. À Québec, c’est pourtant très simple d’aller à la rencontre de la Nation huronne-wendat du côté de Wendake. Le site traditionnel Onhoüa Chetek8e est un excellent point de départ grâce à ses visites guidées qui permettent de s’initier aux traditions huronnes ancestrales, comme la maison longue et la hutte de sudation, mais aussi au mode de vie actuel des Hurons dans leur village de Wendake. Pour une visite moins officielle, prenez simplement un moment pour découvrir les trésors des artisans de la communauté, comme les magnifiques pagaies de tremble Onquata, que vous retrouverez ici. Le duo mère-fille formé par Lise et Lara s’inspire de l’art autochtone et de la nature pour créer ces œuvres fabriquées à la main. Pour les gourmands, vous trouverez votre bonheur à la boutique Les épices du Guerrier. Découvrez-y les arômes de myrique baumier et de poivre des dunes, savamment mélangés au sucre de l’érable. Le restaurant La Traite permet de clore la journée de belle manière. Pour une expérience plus intéressante, privilégiez les mets aux ingrédients typiques: le wapiti, le bison, le cerf, la canneberge et la truite fumée à froid. Pour une dose d’air frais, la chute Kabir Kouba vous attend à quelques pas du restaurant.

Trajet farniente et fraicheur en banlieue

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Les canicules s’enchainent, mais ne sont pas obligées de se ressembler. Invitez deux ou trois personnes que vous aimez et enfuyez-vous à l’abri des ilots de chaleur. Parcourez d’abord quelques kilomètres vers l’est jusqu’à L’Ange-Gardien pour rendre visite au Comte de Roussy. Évitez le boulevard Sainte-Anne et optez plutôt pour l’avenue Royale, où le paysage sera beaucoup plus champêtre. Aucun motel, c’est garanti. Bientôt, un charmant kiosque de fruits et légumes avec vue sur l’ile d’Orléans se dessinera sur votre droite. C’est celui de la famille Hébert, agriculteurs et producteurs retournant la même terre depuis 11 générations. Profitez de votre visite pour caresser les chèvres et les lapins, tout en faisant mine d’attendre votre petit dernier.

Bien équipé de vos concombres frais et de vos fraises sucrées, vous êtes prêt pour une escale détente sur le bord de la rivière Montmorency. À travers des icônes de banlieue tel le IGA de Boischatel (le premier entièrement construit en bois) se trouve un petit réseau de sentiers tout juste en amont de la chute. Pour y accéder, remontez simplement l’avenue Royale jusqu’à la rue Montmorency. Les sentiers se trouvent du côté nord du viaduc. Marchez jusqu’au lieu qui vous incite le plus à la baignade et installez-vous confortablement sur les rochers. Toute la fraicheur de la rivière vous attend. Prenez garde au courant!

Et pour encore plus de Québec:

Avis : Le contenu de la section Ailleurs a été soigneusement validé par l’équipe BESIDE. Cependant, comme la situation évolue rapidement, nous ne pouvons être tenus responsables de l’inaccessibilité de certaines activités. Nous vous conseillons de faire vos propres vérifications avant de prendre la route!

 

Léa Beauchesne préfère les fuites et les grands espaces aux murs et au bitume. Journaliste et créatrice, elle aime jouer avec les images et les mots pour créer des moments hors du temps où l’humain et la nature se rencontrent. Elle n’aime pas s’en faire, sauf pour son environnement. Vous la trouverez le plus souvent possible en montagne, au bout d’une corde d’escalade, sur son vélo ou ses skis, entourée de trop de chiens et d’un seul humain de préférence.

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