Comment entretenir son vélo

Notre collègue Stéphane, chargé de projet chez BESIDE Cabins et mécano vélo amateur, nous montre tout ce qu’il faut savoir pour faire notre tune-up printanier.

Texte — Stéphane Bélanger
Photos — Eliane Cadieux

Je suis fasciné par le vélo depuis que je suis tout jeune. À sept ans, je partais déjà de la maison sur deux roues, en quête de liberté. Je m’amusais à traverser les plus grosses flaques de boue et à soulever les plus gros nuages de poussière en dérapant dans la garnotte du parc Marcel-Simard à Saint-Hubert.

Pendant mes études en architecture, le vélo est devenu mon unique moyen de transport. Fatigué de prendre le bus dans la chaleur de l’été, j’ai acheté mon premier vélo de route — un vieux Supercycle ‘86 — dans une vente de garage au coin de ma rue. Devenu apprenti mécano, j’ai décidé de simplifier moi-même mon vélo en enlevant les vitesses. Ma première traversée du pont Jacques-Cartier fut pour le moins épique. Les mois suivants, je l’ai traversé chaque jour, souriant, avec devant ou derrière moi la vue incroyable sur Montréal.

J’ai vécu mes aventures les plus folles et rencontré mes meilleurs amis grâce au vélo (ou carrément sur un vélo). Notre passion conjointe nous a menés à fonder le collectif The Rise il y a une dizaine d’années, qui vient de lancer une toute nouvelle série web: Le Partymaster Tour.

Photo: Keven Rousseau

Aujourd’hui, le vélo n’est pas seulement un moyen de me déplacer, de triper avec mes amis ou de profiter de ma liberté, c’est aussi un outil qui me permet de vivre de manière plus autonome et écologique. Et en temps de pandémie, il s’agit sans aucun doute du meilleur allié pour connecter avec les autres tout en se tenant à distance, soigner sa santé mentale et prendre l’air frais!

À défaut de donner des ateliers sur la terrasse des bureaux BESIDE ce printemps, je vous partage plutôt un guide de mon cru sur ce que vous devez savoir pour faire vous-même votre tune-up printanier et intégrer le vélo à votre mode de vie pour de bon.

 

Huile et bière: l’art de faire son tune-up soi-même

Voici les outils de base et les étapes essentielles pour réviser son vélo au printemps. Je vous conseille d’accompagner le tout d’une petite bière d’après-midi, question de joindre l’utile à l’agréable.

Si votre vélo est resté dehors tout l’hiver et que votre chaine est rouillée et raide comme un bâton, je vous encourage à procéder à l’étape 1 pour ensuite vous rendre dans l’un des ateliers de vélo de votre quartier. Plusieurs d’entre eux ont récemment rouvert leurs portes avec l’aval du gouvernement.

 

— Les outils —

  • Une pompe à pied (avec manomètre)
  • De l’huile à chaine pour vélo (ou de l’huile d’olive si vous êtes mal pris)
  • Du lubrifiant tout usage (de type JIG-A-LOO)
  • Des clés hexagonales (allen-keys)
  • Des clés anglaises (8-10-13-15-17 mm) ou françaises
  • Une bonne vieille guenille
  • Évitez la vice grip à tout prix.

 

— Les étapes —

Faire un nettoyage de base

Nettoyez l’ensemble de votre vélo avec un peu d’eau, du savon à vaisselle et une bonne vieille guenille. Surtout, n’utilisez jamais de jet à pression et assurez-vous de bien le sécher. C’est aussi le bon moment pour en examiner attentivement toutes les parties et s’assurer que vis et boulons sont bien serrés (mais pas trop)!

Assurer la lubrification

A. Huiler la chaine

Huilez la partie «intérieure» de la chaine en tournant le pédalier vers l’arrière.

S’il y en a trop, essuyez l’excédent. C’est un peu comme l’art de la poutine: il faut mettre juste assez de sauce, sinon c’est trop sec ou trop mouillé! Notez aussi que le WD40 n’est pas un bon lubrifiant pour le vélo, mais qu’il peut être utilisé pour nettoyer la chaine avant de la huiler.

Pour les créatifs, voici un truc de grand-père pour nettoyer sa chaine avec des brosses à dents et du ruban adhésif.

B. Lubrifier les câbles

Pour réduire la friction (et ajouter un peu de vie) aux câbles de freins et aux dérailleurs, versez un peu de JIG-A-LOO sur chaque entrée de câble dans la gaine. Faites bien attention de ne pas en mettre sur les jantes ou sur les plaquettes (pads) de frein.

Si vous êtes gaffeur comme mon ami Louis, retournez à l’étape 1.

Vérifier les freins (avant de partir à toute allure)

La vérification se déroule en deux étapes.

D’abord, tenez-vous à côté de votre vélo. Essayez de le faire avancer en appuyant sur les freins. Assurez-vous de vérifier séparément le bon fonctionnement du frein avant et du frein arrière. Si le levier arrive trop près du guidon, cela signifie que le câble a besoin de plus de tension et/ou que les plaquettes de frein sont trop usées.

Si c’est le cas, commencez par les plaquettes.

Vérifiez la quantité de caoutchouc restante en mesurant les rainures (un peu comme un pneu de voiture). S’il n’en reste presque plus, une petite visite à l’atelier de réparation de vélo s’impose.

Si la quantité de caoutchouc sur les plaquettes est suffisante, mais que la manette vous écrase les doigts, votre vélo a plutôt un problème de tension.

Dévissez le barillet de la manette de frein et testez les freins au fur et à mesure jusqu’à ce que le levier soit juste assez éloigné. Si le barillet est déjà dévissé au maximum, il faut ajuster le câble à même le frein à l’aide de la clé anglaise ou française.

Tester la pression d’air des pneus

Cette étape est essentielle pour retrouver la joie de pédaler sans forcer, mais aussi pour prévenir l’usure prématurée et les crevaisons de pneus.

À l’aide de la pompe (avec manomètre), vérifiez la pression d’air.

Plus le pneu est large, moins il a besoin de pression. Plus le pneu est mince, plus il en a besoin. Généralement, pour un vélo hybride (de ville), une pression entre 50 et 60 psi est optimale.

Petit truc: la pression maximale est généralement indiquée sur les pneus.

Pandémie et garde-boues: faire de son vélo un mode de vie

Le vélo n’est pas qu’un passetemps, c’est aussi un moyen de circuler au quotidien. Mais pour l’apprécier, il vaut la peine de l’équiper (pour ne plus jamais avoir d’excuses si on ne l’utilise pas). Voici trois must pour adapter un vélo à la vie en ville.

Les lumières et réflecteurs

Ils sont primordiaux.

Privilégiez les modèles de lumière qui se détachent facilement. Vous pourrez ainsi les glisser dans une poche pendant que vous faites vos courses ou lors d’un 5 à 7 dans le parc. C’est aussi la meilleure option pour éviter de se les faire voler.

Les garde-boues

Des amis qui vous sauvent la vie, à longueur d’année.

Les garde-boues sont faciles à installer. Il en existe pour chaque type de vélo. Il suffit de demander conseil à sa boutique de quartier.

Les paniers

Ils sont beaucoup plus pratiques qu’un sac à dos.

La classique caisse de lait fixée à l’aide de tie-wrap sur un porte-bagage arrière est de loin la solution la plus économique. Toutefois, je préfère l’option un peu plus prémium: le panier à l’avant. De cette façon vous pourrez surveiller en tout temps vos croissants, votre épicerie ou votre bière de microbrasserie.

Encore une fois, parlez-en à votre conseiller. Il vous suggèrera le panier idéal pour les marchandises que vous transportez habituellement.

Stéphane est chargé de projet chez BESIDE Cabins. Bon vivant de nature, il est parfaitement heureux en forêt sur un (de ses quatre) vélo, autour d’une bière avec ses amis à raconter ses aventures (souvent trop en détail), ou bien en partageant une bouffe du Pumpui bien épicée avec sa copine, qui leur rappelle leur expédition à vélo en Thaïlande.

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