Courir par nature

De plus en plus de coureurs préfèrent battre les sentiers plutôt que la route. Un caprice ? Non : une pulsion inscrite dans nos gènes, disent les scientifiques.

TEXTE  Vincent Champagne
PHOTOS  Julien Grimard

En collaboration avec

Quand la coureuse Lecia Mancini s’est lancée dans les sciences environnementales, à l’université, elle se voyait déjà explorer des parcs nationaux, prélever des échantillons d’eau et de sol, collaborer avec des garde forestiers et des guides d’aventure. 

Son bac terminé, elle s’est plutôt retrouvée devant un écran d’ordinateur à collecter des données et à produire des rapports. «J’étais toujours épuisée, frustrée. Je voulais juste être dehors!», confie la Montréalaise, qui a aujourd’hui la fin trentaine.

Elle a alors pris les grands moyens pour combler ce besoin viscéral en devenant factrice pendant deux ans. Monter et descendre des escaliers, marcher 20 km par jour, être à la merci des éléments, tout ça lui a plu.

Celle qui travaille aujourd’hui pour lululemon pratique la course en sentier depuis 2015. Elle a rejoint une communauté qui ne cesse de grandir, rassemblant des personnes de tous âges et de toutes origines. Le succès du Club de trail de Montréal, dont lululemon est l’une des partenaires, témoigne de la vitalité de cette discipline: alors qu’il comptait une vingtaine de membres à ses débuts, en 2014, le club en réunit maintenant plus de 135… et ça continue!

Été comme hiver, les coureurs cherchent à s’entourer d’arbres, de roches, de terre, de ruisseaux, de boue. S’il est évidemment possible —et agréable— de s’élancer sur le mont Royal, la majorité des lieux propices au trail se trouvent à des dizaines de kilomètres de la ville.

Cet appel de la nature, les humains le ressentent intensément. Et il a un nom scientifique, gracieuseté du biologiste Edward Osborne Wilson: la biophilie. Apparu dans les années 80, ce concept évoque l’idée selon laquelle notre besoin irrépressible de prendre l’air serait génétique.

«Pendant des dizaines de milliers d’années, nous avons évolué en tant qu’espèce grâce à des interactions qui augmentaient nos chances de survie», explique le psychologue Peter Kahn, professeur à l’Université de Washington. L’une de ces interactions, primordiale, se faisait avec la nature qui nous entourait. L’humain vivait alors dans la forêt ou dans la plaine, pas dans une ville. Pour assurer sa subsistance, il avait besoin de connaitre les bons fruits, les grains et les animaux. Au fil des millénaires, il a développé une connexion intime avec la nature.

«La nature fait tellement partie de l’humain que lorsque nous la supprimons de notre répertoire d’expériences quotidiennes, notre corps et notre esprit en souffrent. La course en sentier nous permet de nous reconnecter à la nature sauvage qui nous constitue.»

– — Peter Kahn
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Évidemment, l’humain s’adapte à sa nouvelle réalité urbaine, à l’instar de Lecia, qui a arrimé sa carrière à son besoin de respirer le grand air. «Ce n’est toutefois pas parce que l’on s’adapte que l’on va bien», rappelle le psychologue. Troubles cardiovasculaires, diabète, dépression : elles sont nombreuses les maladies induites par la sédentarité dans le monde moderne. En ce sens, la course en sentier est un outil dont la santé publique ne devrait pas se passer.

En sentier, il est impossible de courir à fond. Il faut composer avec la montagne, ses roches et ses racines, observer le sol et surveiller les branches à hauteur des yeux. Contrairement à la course sur route, où il est facile d’entrer dans sa bulle pour en ressortir des kilomètres plus loin, la course en sentier exige une présence au monde de tous les instants.

«Je vide ma tête, je regarde la terre passer sous mes pieds. C’est une méditation.»

– — Lecia Mancini
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Un des grands avantages de la sortie en pleine nature, selon elle, est la déconnexion forcée. «Quand je cours dans les sentiers, souvent le signal ne rentre pas. C’est le seul temps dans ma vie où je peux briser la chaine qui m’attache à mon téléphone. Je suis libre, c’est merveilleux.»

On y sent également un esprit d’équipe très marqué, qui étonne les coureurs venus de la route. On se soucie beaucoup moins du temps que dure une compétition, ce qui laisse place à l’entraide.

Pas étonnant que la course en sentier soit si populaire: elle constitue une réponse à certains maux de notre époque. Plus nos vies seront connectées, plus nous rechercherons cet état de présence à la nature et, par extension, à notre nature humaine.

Plus nous la fréquenterons, plus nous l’aimerons. Et plus nous voudrons la protéger.

Vincent Champagne est journaliste. Il est le fondateur et le rédacteur en chef du magazine Distances+, consacré à la course en sentier. Il aime courir dans les montagnes.

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LIBÈRE TA COURSE

Pour lululemon, la course est une pratique de pleine conscience qui a bien plus à voir avec la présence et l’intention qu’avec la vitesse, la performance ou les calories. Inspirée par les recherches en laboratoire et les témoignages de la communauté, l’entreprise, à travers les expériences qu’elle met en place, nous invite à nous poser la question: comment pouvons-nous lâcher prise et laisser notre esprit courir librement?   

lululemon.com

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Dans le cadre du défi 40 | 80 de lululemon, qui incite les membres de sa communauté à compléter 40 km ou 80 km de course en sentier durant les deux premières semaines de janvier, notre journaliste Vincent Champagne nous présente ses 3 trajets préférés près de Montréal: 

Longueur: 11 KM Niveau de difficulté: facile Dénivelé: moyen
Longueur: 9 KM Niveau de difficulté: facile Dénivelé: faible
Longueur: 11 KM Niveau de difficulté: difficile Dénivelé: important

Découvrez les 3 itinéraires sur le compte Strava de lululemon: 

 

MONT ROYAL
OKA
SAINT-HILAIRE

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Cet article a été publié dans le numéro 05.

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