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BESIDE the road

A Coast to Coast Roadtrip to Reinvent Magazine Distribution

Stop #1

Rimouski, Bas-Saint-Laurent

550 km pour connecter
1600 magazines à distribuer

À bord: Jean-Daniel Petit (fondateur), Eliane Cadieux (directrice artistique, designer graphique), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (créatrice de contenu) et Elise Legault (productrice).

La veille du grand départ, Jean-Daniel et Julien ont pris possession de ce qui allait être notre “chambre d’hôtel roulante” pour plus d’un mois ; un beau VR de 21 pieds. À leur arrivée au royaume des véhicules récréatifs, Raymonde les attendait chaleureusement pour la visite officielle, avec une liste de ses recommandations personnelles de campings. En novembre, disons que c’est moins évident. Merci, Raymonde! Les gars l’ont tellement apprécié qu’ils lui ont donné une note de 8 étoiles sur 5 pour le service à la clientèle et depuis ce jour, le VR porte son nom. Rien de moins.

Jour 1 : Le grand départ

Montréal, centre-ville 9:00 : les 1600 magazines sont bien rangés dans tous les recoins, on peut enfin filer vers notre première destination : Rimouski. À notre arrivée, on s’arrête au Parc national du Bic, juste avant le coucher du soleil pour apprécier les paysages vallonnés de la région et capturer quelques images près du fleuve. En visitant les différents secteurs du parc, on aperçoit une famille de chevreuils, à quelques mètres de nous. Le parfait cadeau d’accueil avant de reprendre la route pour Sainte-Flavie, mon village natal (25 minutes de Rimouski). On en profite pour se stationner chez mes parents qui sont très heureux de nous accueillir. Réjean et Nicole nous attendent avec une macédoine de légumes, des patates au four et un poisson tout droit sorti du fleuve et bien des histoires à raconter. Mon père, originaire de Cap-Des-Rosiers, en Gaspésie, leur a même raconté que dans son jeune temps, ils (la famille de 16 enfants) dormaient sur de la paille. Disons que ça remet les choses en perspective : on n’a aucune raison de se plaindre pour notre confort durant le prochain mois!

Jour 2 : à l’eau avec Jean-Christophe Lemay

Entre sa quête de surf en eau froide et sa passion pour la vie marine se cache une relation empreinte de sagesse et de respect pour son environnement.

J’ai connu Jean-Christophe, il y a quelques années par les réseaux sociaux, stupéfaite de voir quelqu’un surfer à Sainte-Flavie. Il sort d’où lui? Ontario. J-C Lemay a adopté la région lorsqu’il s’est installé pour ses études en biologie marine. Depuis, le fleuve l’a aussi adopté. Étant biologiste au Parc de la rivière Mitis et photographe de paysages marins à ses heures, il se dévoue, sans le savoir réellement, à faire rayonner l’écologie de la région. Cette relation fusionnelle à l’eau, nous intriguait. On est donc allé à sa rencontre, dans son terrain de jeu.

 

Sainte-Flavie, 10h am les vagues déferlent à dos de moutons blancs. Rien de potable pour le surf, même si le vent bat nos visages de plein fouet. Il faut un bon vent nord-est pour s’assurer de voir grimper quelques vagues. Jean-Christophe nous montre ses “spots” de surf fétiches, tout en nous parlant des conditions particulières du surf dans la région. Un bon contraste avec les conditions de la Côte Est américaine, où il avait l’habitude de surfer. En voyant les nombreuses roches à marée basse, on lui demande :

— Il ne faut pas être un peu fou pour surfer dans des conditions pareilles?
— Il y a de la roche pas mal, mais on les contourne et c’est OK. L’idée de surfer sur l’heure du midi, ou avant d’entrer travailler, ici, seul, me fait oublier tout le reste, sauf quand les ambulanciers, appelés par les voisins, arrivent pour me “secourir”, par incompréhension de ma présence dans l’eau!

Comme on veut des images vidéos de Jean-Christophe dans son élément, il sort à l’eau pour prendre quelques clichés du fond marin, armé de son wetsuit parsemé de trous. Par solidarité, J-D le suit. Pas frileux ces deux-là! On est tous bien gelés, presque grelottants. On se demande comment J-C fait pour nous parler de diversité marine et de problématiques environnementales encore souriant, visage mouillé et bien salé. Il est dans son élément, c’est évident!

Entre sa quête de surf en eau froide et sa passion pour la vie marine se cache une relation empreinte de sagesse et de respect pour son environnement. On repart avec une entrevue riche de nos conversations avec lui et une envie profonde de se rapprocher du fleuve.


Lancement Pop-up chez Alternative Sports

Avant de s’arrêter pour notre lancement pop-up, on livre nos premiers magazines à bord de Raymonde, à la Coop de l’Université de Rimouski, chez Mont-Lebel Chasse & Pêche et à la Librairie l’Alphabet.

Avec les vents et le froid, on est bien heureux de rencontrer quelques courageux locaux dans le stationnement pour jaser de notre philosophie et échanger autour du plein air. On les invite à monter à bord de Raymonde. Plusieurs partent avec un magazine, de notre côté, on repart avec une impression de partager le projet B-SIDE avec la communauté d’ici. Certains nous partagent leur contacts pour notre prochaine destination. Il parait qu’il faut absolument rencontrer : Jean-Philippe Tessier, guide de pêche. Ça tombe bien, on a prévu le rencontrer! On nous réfère également une autre perle gaspésienne : Christine Bérubé-Martin, une Micmac du New-Richmond qui pratique le splitboard et le trail running. On la contacte sans plus tarder. Elle nous invite spontanément à la rejoindre à la réserve faunique des Chic-Chocs, où elle prévoit monter en split un flanc de montagne. Yessser, on embarque!


Demain : départ pour la charmante Gaspésie à la rencontre de Christine Bérubé Martin et J-P Tessier.

Stop #2

La Gaspésie

830e km


Après une nuit à se faire brasser par le vent dans le camping-car, on est prêt à reprendre la route vers les « rocheuses de l’Est ». Au passage, près des berges fluviales de Sainte-Anne-Des-Monts, se dessinent quelques vagues potentiellement surfables. JC Lemay, rencontré hier à Sainte-Flavie (Journey #1), serait fort probablement sorti à l’eau ce matin !


Jour 3 : en montagne avec Christine Bérubé-Martin

À l’entrée de la réserve faunique des Chics-Chocs, le paysage change complètement et on découvre le panache des Appalaches. Christine disait vrai, il y a assez de neige pour rider  les Mines Madeleine. Ces dernières sont reconnues pour être un véritable «trou à neige» dont les dénivelés varient de 150 m à 500m sur du 35 ° à 55 ° d’inclinaison.

11h, on gagne le pied de la montagne où Christine nous attend le sourire aux lèvres, avec sa chienne Laska, une Husky aux yeux couleur glacier. Pour l’occasion, on emprunte un chemin carrossable, même s’il n’est plus entretenu depuis la fermeture de la mine. Raymonde, alias notre VR, n’aurait jamais pu encaisser cette route. On s’est donc tous comprimé dans la voiture de Christine; une bonne manière de tisser des liens rapidement. En montant, on rencontre quelques-uns de ses amis qui arrivent tout juste de surfer Forillon. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un surf et un splitboard sur le même toit.

Christine installe ses peaux de phoque sur son split. Aujourd’hui, ce n’est qu’un échauffement présaison, mais surtout une bonne occasion de prendre l’air dans ce qu’elle appelle, sa cour arrière. On démarre l’interview en suivant son pouls. À peine essoufflée, nous oui, elle raconte aisément son parcours, avec son charmant petit accent gaspésien. Micmac d’origine, du côté de sa mère, elle apprivoise au jour le jour, sa propre culture autochtone ayant quitté la réserve vers l’âge de 6 ans.

Longtemps je me suis demandée qui j’étais réellement. À la fois autochtone et québécoise, il était parfois difficile pour moi de me situer étant plus jeune. La pratique de sports en plein air m’a certainement beaucoup aidée à me sentir à ma place et à m’aimer telle que je suis; une Pocahontas des temps modernes. – Christine

Laska nous suit de près, écoutant le discours de sa maîtresse avec un regard admiratif, surement le même que nous. Christine est remplie d’énergie positive et la dépense merveilleusement bien. Son mode de vie très actif, de même que sa quête vers ses racines nous interpellent tous d’une manière ou d’une autre. À chacun, son retour à la source.

Avant d’entamer sa descente, Christine, nous demande :

— Quelle est votre prochaine destination ?
— Cascapédia Saint-Jules, on rencontre J-P. Tessier, le guide de pêche.
— Bin non, pas pour vrai ?! Je le connais, mon bon ami Nic Samson est avec lui en ce moment, ils reviennent du bois ! 

Ici, malgré la vaste étendue de forêts, rivières ou montagnes qui les sépare, tout le monde connait quelqu’un qui connait quelqu’un. Ceux qui partagent cet accès privilégié à la nature, peu importe les sports ou activités pratiqués, finissent par se retrouver.

Avant de reprendre la route vers Cascapédia-St-Jules, Julien et J-D. décident de prendre quelques derniers plans aériens des flancs de montagne, à l’aide du drone. Quelques minutes plus tard, ils reviennent mines basses, nous annonçant la fin du règne de Phantom 2. Rappelons que nous en étions qu’à notre 3e journée !

À la rencontre de Jean-Philippe Tessier et Nicolas Samson

Cascapédia-St-Jules, 17h, il fait déjà noir, mais on peut apercevoir la silhouette des deux hommes en train de jaser dans la cour arrière, entre deux canots. On fait donc connaissance dans la pénombre. La force de leurs poignées de main de même que leurs rires contagieux nous laissent déjà une bonne idée de leur prestance.

Invité à prendre un verre à la maison, J-P nous présente son fils Léo (3 ans), sa fille Lily (6 ans) et sa femme, Chiyuki, une Japonaise, anciennement pro snowboardeuse qu’il a rencontré au B-C. Ils sont mariés depuis plus de 14 ans. Ensemble, ils ont habité la campagne du Japon pendant plus de 6 ans et sont de retour ici, notamment, car J-P avait un rêve, qu’il réalise maintenant tous les jours : être guide de pêche sur la rivière Bonaventure.

Ma relation aux rivières se compare à celle avec les femmes. Au début, tu veux toutes les rencontrer, les séduire, mais le jour où tu rencontres la bonne, tu n’as d’yeux que pour elle. – JP Tessier.

J-P a le profond désir d’offrir à ses enfants une proximité à la nature et des aliments locaux de qualité. La pratique de la chasse et de la pêche lui permet de consolider cette philosophie. À ce sujet, il nous invite à sortir au garage pour nous montrer sa dernière prise : un chevreuil qu’il a pris soin de dépecer lui-même. Pour l’occasion, nous avons droit à un heureux mélange de saveurs à l’image de la famille Tessier : un sashimi de chevreuil et sa sauce japonaise. Avec un tel respect pour la bête et une qualité indéniable pour la viande, même Élise, végétarienne, n’a pas pu résister !

Jour 4 : seuls sur la rivière Bonaventure avec J-P et Nicolas

6h am, on se dégourdit juste à temps pour le lever du soleil. Lily, timidement, se joint à nous, curieuse de voir comment nous cohabitons dans le VR. Julien capture quelques vibrants nuages roses avec sa caméra. Nicolas et J-P préparent les canots et les bouées. Un matin dynamique comme on les aime. Direction : la rivière Bonaventure.

À l’arrivée, les deux hommes s’empressent de dénouer les canots de leurs trailers, pour les libérer dans la rivière. Ils sont définitivement autant appréciatifs que nous, qui la voyons pour la première fois. L’eau est si limpide, que J-P nous invite à la boire. Paraîtrait-il qu’elle a un léger goût d’érable.

Au premier contact de glisse avec l’eau, un sentiment de zénitude s’empare de nous. Le « canot à pôle » est une première pour bien d’entre nous. Voir deux pièces d’hommes naviguer debout, le devant d’un canot, mais à l’arrière, à l’aide d’un pôle (sans rame) pour se diriger en s’appuyant sur les roches, ce n’est pas peu dire !

On fait donc l’entrevue sur l’eau. J-P, debout en parfait équilibre, malgré les rapides, nous explique d’où vient son amour pour la rivière, de même que les conditions propices pour la pêche et bien d’autres péripéties rocambolesques.

Les heures passent doucement et agréablement sur la rivière, tellement qu’on oublie de manger et boire. On s’arrête sur une presqu’île pour faire un feu, du café et quelques sandwichs, tout en philosophant autour de modes de vie plus connectés à la nature. Nicolas, vétéran de l’armé, nous explique sa transition importante entre sa vie d’hier à aujourd’hui. Certainement, les deux hommes en ont beaucoup à nous apprendre dans cette quête de liberté et d’autosuffisance qu’ils tentent eux-mêmes de peaufiner.

Au retour, nous avons droit à des sushis préparés minutieusement par Chiyuki, surement le seul endroit en Gaspésie où l’on peut en manger en version originale. Quel festin ! Dire qu’il faut reprendre la route ce soir ne nous plait pas, mais il le faut, la Nouvelle-Écosse nous attend.


Ce n’est que le début et nous avons l’impression qu’en 4 jours nous en avons vécu 30. Les liens se tissent à une vitesse incroyable, comme si le fait de se retrouver en nature, avec des gens qui l’apprécient autant, ne fait qu’augmenter le lien qui nous unit déjà. On repart avec l’impression d’avoir rencontré d’importantes influences sur notre passage.

Domo arigato gozaimasu ! (Merci en japonais)

Écrit par : Catherine Bernier
Crédits photo : Catherine BernierEliane Cadieux
À bord: Jean-Daniel Petit (fondateur), Eliane Cadieux (directrice artistique, designer graphique), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (rédactrice, photographe) et Elise Legault (productrice).
#Lanaturerécompenselesbraves
Stop #3

BESIDE – the road #3 : Nova Scotia

1480e km


Après une journée aussi mémorable en montagne avec Christine, sur la rivière Bonaventure avec J-P, Chiyuki et Nicolas (Journey #2) et bien de la route derrière nous, on décide de se poser pour la nuit, quelque part dans un parc au Nouveau-Brunswick.


Jour 5 : de la route, un pouceux et la plus grande super lune du siècle

On se réveille avec l’alarme de Julien ; une intense mélodie indienne qui nous sort du lit en 2 minutes. Définitivement, ça rend tout le monde joyeux, même si le contraste est assez flinguant avec l’ambiance du Nouveau-Brunswick. Elise concocte un gruau aux pommes et à la cannelle. Un moment apprécié de tous, considérant que les matins à bord de Raymonde (notre VR) ne sont pas chauds chauds ! Avant de repartir, on prend une bouffée d’air frais. Cinq humains dans un espace clos, l’air devient, comment dire : vicié.

Sur la route, on change notre répertoire pour du franco des années 90. Notamment : “Journée d’Amérique” et “Aux portes du matin” de Richard Séguin. Rien de moins. Elise et J-D s’échangent le volant, tandis que Julien, Eliane et moi travaillons de la table de “cuisine”, celle qui se change en lit également… “M’a vous dire une affaire”, comme dirait les Gaspésiens : éditer, rédiger, designer, peu importe la tâche impliquant un ordinateur ou un crayon, se révèle un réel défi en route, sans compter le mal de coeur pour celui ou celle qui se retrouve dos au conducteur.

Sur le bord de l’autoroute, on aperçoit un pouceux, sourire fendu jusqu’aux oreilles, manifestant un signe de peace en voyant notre VR le dépasser. On se dit : hey, y’a l’air smatte, on fait un U turn… Merde, il vient de se faire embarquer par une autre voiture. Quelques minutes plus tard, on croise un second pouceux. On l’embarque, c’est le nôtre cette fois! Alex se joint à nous avec son sac de lavage qui semble le restreindre dans ses mouvements :

— Ça me semble lourd ton bagage, es-tu OK?
— Non, je viens de me faire enlever la vésicule biliaire.

Alex lève son chandail et nous montre ses cicatrices.

— Outch! Tu as quel âge et tu viens d’où Alex?
— J’ai 22 ans, ça fait 10 ans que je suis dans la rue. Habituellement je me construis un tipi et je chasse sur la route avec mon chien, mais il est mort. Avez-vous quelque chose à boire?

On lui sert un verre de jus.

Arrivés à Moncton, on laisse Alex sur la route en lui souhaitant bon courage, il en aura certainement besoin. On est tous un peu sous le choc, déstabilisés de ces trente poignantes minutes avec lui. Dure réalité qui nous rappelle que nous avons de la chance d’être bien entourés, d’avoir un toit roulant, de la nourriture et la santé.

Après plusieurs heures, on s’arrête dans un parc question de respirer le grand air et prendre quelques plans du paysage avec notre nouveau drone acheté à Moncton. Rappelons que le premier a rendu l’âme lors de notre 3e journée de voyage. On dépasse enfin les frontières de la Nouvelle-Écosse. On s’arrête au Victoria Park, près de  la ville de Truro. La pleine noirceur nous permet d’observer la super lune du 14 novembre et de capturer une photo d’équipe devant le VR, à l’aide du déclencheur automatique. Dix secondes plus tard, je sens une chaleur monter dans mon dos, je me retourne et mon manteau est littéralement en train de fondre! Je n’avais pas réalisé que j’étais collée à la sortie extérieure de chauffage du VR…

Jour 6 : Distribution et rencontre avec Dean Petty au Anchored Coffee

En matiné, on part à la conquête d’un garage Canadream question de vider nos eaux grises et noires, de même que de se renflouer en eau, rien de sexy. À l’accueil, le préposé s’étonne de notre venue, nous sommes clairement le seul véhicule récréatif de la région. Par franche camaraderie, il nous offre un rim de pneu pour se faire des feux, en nous souhaitant bonne chance pour la suite. Hey merci Allen!

Avant de rencontrer Dean à son café, on distribue nos copies chez Atlantic News et Maps&More – the travel store. Toujours un plaisir de rencontrer de nouveaux détaillants intéressés par notre projet. Certains nous offrent même un espace pour stationner le VR pour la nuit.

Arrivés au Anchored Coffee, on rencontre Dean, copropriétaire de la brûlerie. Il arrive tout droit du Nicaragua, teint et sourire à l’appui, où il a combiné ses visites de fermes de café à ses sessions de surf. Le modèle de commerce équitable qu’il prévaut permet d’établir une relation mutuelle empreinte de respect avec les cultivateurs. Dans une ambiance décontractée, à son image, il nous présente son espace de travail et sa petite équipe.

Dean a baigné dans l’industrie du surf depuis sa tendre enfance, on se demande, mais d’où vient cet intérêt pour le café? Comment est-il devenu entrepreneur? Américain natif de l’état du Maine, pourquoi la Nouvelle-Écosse? Trop de questions pour simplement le bombarder dans son ère de travail. Il nous invite chez lui, dans sa maison qu’il surnomme le: Camp Bueno. On peut facilement comprendre pourquoi : la maison au design à la fois simple et distingué, fait face à trois différents surf breaks, accessibles par la falaise. À raison de surfer en wetsuit et d’accepter l’inconstance des conditions, rares sont les endroits où l’on peut surfer seul, et/ou, avec ses amis, depuis sa cour arrière.

Tout est une question d’équilibre pour moi. Lorsque j’étais dans l’industrie du surf, j’avais perdu l’esprit de liberté rattaché à la pratique du surf, celle ressentie enfant, lorsque mon frère, mes amis et moi partions surfer au lieu d’aller en classe. Tout était orienté pour performer et se faire remarquer. Lorsque mon associé m’a parlé de son idée d’ouvrir une brûlerie, ici en Nouvelle-Écosse, j’ai tout simplement vu le projet comme une opportunité de rebalancer ma vie. —  Dean Petty

Tous assis dans son salon, bières à la main, on discute de son art de vivre dans la simplicité et le plaisir. Il est manifestement sous le charme de la sauvage Nouvelle-Écosse, encore pure et non biaisée par le prestige rattaché au surf.

À défaut de ne pouvoir surfer avec Dean,  1 pied ce n’est pas suffisant pour se mettre à l’eau, il nous donne rendez-vous au skate bowl. Arrivé à l’adresse indiquée, on ne voit qu’un garage dans le fond de la cour. En ouvrant la porte, on découvre le repère que Dean et ses amis se sont construits pour “bummer” entre eux, loin des regards d’autrui.

Jour 7 : 14 longues heures sur la route

On se réveille au bruit du vent qui fait craquer les fenêtres. Dehors, la brume est tellement opaque qu’on ne voit plus les voisins. On prend une dernière bouffée d’air marin du haut des falaises, avant de reprendre une longue route vers Montréal, non pas pour revenir à la maison, mais pour conquérir le nord du Québec!

Demain, direction Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue

Écrit par : Catherine Bernier
Crédits photo : Catherine BernierEliane Cadieux
À bord: Jean-Daniel Petit (fondateur), Eliane Cadieux (directrice artistique, designer graphique), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (rédactrice, photographe) et Elise Legault (productrice).
#Lanaturerécompenselesbraves
Stop #4

Beside the road #4 : L’Abitibi-Témiscamingue

4530e km

Dire que nous étions en Nouvelle-Écosse la veille avec Dean Petty (Journey 3) et que ce matin, nous repartons vers l’Abitibi, nous apparaît un peu loufoque à première vue. Toutefois, avec un peu de recul, on se dit : la volonté n’a jamais tué personne, tout est dans le “comment” la déployer. Si nous arrivons à porter notre message à travers le Canada d’Est en Ouest, aux bonnes personnes, ce sera mission accomplie.


Jour 8 : De la mer à la forêt boréale

7:30 am, le trafic de Montréal est pitoyable ce matin, mais notre nuit de sommeil en terre ferme nous renvoie la bonne humeur. Nous avons tous bien hâte de visiter la belle Abitibi-Témiscamingue où Jean-Daniel a grandi. Pour la majorité, c’est une première. Bon, on peut comprendre que Maxime, notre coordonnateur aux communications et à la distribution, originaire de la France, n’ait jamais mis les pieds en Abitibi, mais le reste d’entre nous, c’est plutôt discutable. J’ai l’impression qu’on visite le bout du monde avant même d’avoir exploré notre coin de pays. Faute est de constater que le territoire canadien est plutôt vaste. Toutefois, il ne prend qu’une visite pour tomber sous le charme de ces régions plus éloignées, surtout lorsque nous avons la chance de la découvrir à travers les gens de la place.

Dès la première station d’essence de la région, on est sous le charme :

“ — Le pompiste :  Ordinaire ou suprême?
J-D : de l’ordinaire SVP

Le pompiste : de l’ordinaire pour un gars super?!
J-D : héhé.

Le pompiste : vous allez où comme ça?
J-D : on traverse le Canada et une partie des États-Unis. Notre destination finale est Vancouver.

Le pompiste : hey la la, vous ne serez pas là pour souper!”

En traversant le parc de La Vérendrye, on découvre quelques-uns des 22 000 lacs de l’Abitibi-Témiscamingue. Plus on avance vers le Nord, plus la forêt s’uniformise sous nos yeux, pour ne laisser que les grands et forts conifères. Un panorama qui ne laisse personne indifférent.

Lancement à Rouyn-Noranda chez Belisle Sport

8h de route plus tard, nous sommes prêts à rencontrer la communauté de Rouyn-Noranda, patelin de Jean-Daniel. Chez Belisle Sport, c’est plus d’une soixantaine de personnes qui nous attendent à bras ouverts. J-D retrouve son ami d’enfance et partenaire d’affaires, Guillaume Leblanc, directeur général d’Abitibi & Co. On constate un réel sentiment d’appartenance des invités pour B-SIDE, et d’autant plus d’admiration pour l’ambition du mouvement que Guillaume et Jean-Daniel, “des petits gars du coin”, ont su créer. Leurs forces s’allient pour rendre hommage à la belle Abitibi-Témiscamingue qui n’a certainement pas qu’un potentiel minier à offrir, mais bien des cours d’eau et acres de terrain à couvrir et découvrir. La ville s’émancipe petit à petit, notamment sur le plan culturel, pour dépasser l’idée que d’y vivre est “ temporaire”, un réflexe développé par le contexte précaire d’ouverture et de fermeture des mines. Notamment, le FME (Festival de musique émergente), le Festival des guitares du monde et le Festival du cinéma colorent fièrement la région. Cette émergence d’initiatives culturelles combinée à l’accessibilité à la nature, font en sorte que plusieurs reviennent en région pour bénéficier de la qualité de vie et pour développer leurs idées entrepreneuriales. Contrairement aux grandes villes, ici, le terreau est encore fertile.

Jour 9 : Refuge Pageau et Chenil d’Aiguebelle

Reposés grâce aux lits douillets et douches offerts par Jeannot et Christianne, le père de J-D et sa conjointe (un gros merci!), l’équipe se divise pour rencontrer d’une part, les successeurs du Refuge Pageau et d’autre part : Carl Routhier et Élyse Lessard du Chenil d’Aiguebelle. Séparation difficile, on voudrait tous les rencontrer.

Maxime, J-D et moi se dirigeons au chenil. À l’arrivée, Carl, Élyse, leurs deux enfants et leurs 60 chiens nous attendent, sans compter les chiens visiteurs. C’est ce qu’on appelle une grande famille. Le couple a développé une offre de pension canine et de randonnée de traîneau sur plus de 50 km de sentiers, qui aujourd’hui, leur permet de vivre de leur amour inconditionnel pour les chiens.

Un chien c’est vrai, ça ne ment pas, c’est pur. C’est ce qui m’a interpellé à cohabiter avec eux et à mieux les comprendre. Ici, on n’humanise pas les chiens, on les observe et on cerne leur nature, pour mieux trouver la place qui leur convient dans la dynamique de groupe. — Carl Routhier

L’énergie qui règne ici est vive et particulièrement stimulante. J-D, Maxime et moi faisons l’expérience d’une sortie quotidienne d’entraînement en forêt. Dès que Carl touche au premier harnais, les chiens gagnent en excitation. Soixante chiens qui jappent et bondissent dans tous les sens par hâte d’être attelés ensemble, je vous jure que ça vous fait vibrer jusqu’aux os! C’est à ce moment qu’on comprend comment Carl et Élyse arrivent à déployer autant de temps, d’amour et d’énergie pour leurs chiens. La complicité qu’ils acquièrent avec eux est sans égale et équivaut tous les voyages qu’ils ont déjà tant souhaités. Auparavant grands voyageurs, ils se considèrent aujourd’hui, plus heureux que jamais, ici en Abitibi-Témiscamingue.

Au retour à la maison familiale de J-D, le reste de l’équipe nous rejoint. Ils sont tout aussi éblouis que nous. Passer du temps à fraterniser avec une bande de loups, nourrir des orignaux et soigner un oiseau de proie est sans contredit, une expérience mémorable, mais la mission du Refuge Pageau dépasse largement ce genre d’expérience. Au-delà du sentiment de proximité que l’on peut ressentir avec les animaux sauvages, leur réhabilitation et leur remise en liberté forment un enjeu d’autant plus important. Ce n’est que lorsque la libération est impossible, que le refuge offre à ces animaux, un abri à long terme.

Le refuge est tout sauf un zoo. L’idée première est de réhabiliter les animaux et ensuite, d’éduquer les gens au sujet de la faune. — Félix Offroy

Félix est le gendre de Michel Pageau. Il a travaillé depuis plus de 20 ans avec l’homme qui parlait aux loups. Il a en quelque sorte repris la responsabilité du refuge et perduré l’honorable mission de M. Pageau. Il a également mis sur pied un projet de réinsertion sociale. Le refuge offre maintenant l’opportunité à certaines personnes de se réhabiliter, eux aussi, à l’aide d’un cadre de travail en contact avec la nature. Un échange des plus intéressants, qui permet à ces personnes de vivre de petites réussites grâce aux responsabilités qu’ils leurs sont attitrées auprès des animaux.

Au moment où Elise et Julien quittaient le refuge, ils ont assisté au sauvetage d’un Grand-duc. Le hibou a été retrouvé blessé, tellement faible qu’il ne pouvait plus bouger. Le soigneur, surnommé le “king” a pris en charge les premiers soins, avant de l’amener à la clinique vétérinaire : “habituellement, je n’aurais pas pu prendre un Grand-duc comme ça, ses griffes m’auraient transpercé le bras. Il est vraiment mal au point pour se laisser faire comme ça.”

Ce genre de sauvetage est courant au refuge et démontre l’importance d’une telle organisation dans la région.

Soit dit en passant, nous avons eu des nouvelles quelques jours après le sauvetage et le Grand Duc se porte bien, il a repris du poil de la bête! Le refuge nous a offert de lui trouver un nom. Alors, nous avons choisi : “El patron”, dû à son imposant regard, presque humain.

L’Abitibi-Témiscamingue n’a peut-être pas les plus impressionnantes montagnes, ni la plus grande diversité d’arbres, mais elle a un je ne sais quoi de mystérieux avec sa nature sauvage, celle qui a permis à Carl, Élyse et à l’équipe du Refuge Pageau, de donner sens à leur vocation avec les animaux. Un contact privilégié qu’ils ont su bâtir avec plusieurs années d’écoute et d’apprivoisement de la sagesse boréale.

Prochaine destination : Les Prairies Canadiennes.


Procurez-vous notre première édition et portez attention à notre article p.33 : Monsieur Pageau, un portrait de l’homme dévoué à protéger et rescaper les animaux sauvages de sa région.


Écrit par : Catherine Bernier
Crédits photo : Catherine Bernier, Elise Legault, Julien Robert
À bord: Jean-Daniel Petit (fondateur), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (rédactrice, photographe) et Elise Legault (productrice), Maxime Beauffeny.
#Lanaturerécompenselesbraves
Stop #5

6775e km

Bien que l’accueil chaleureux des Témiscabitibiens (Journey #4), nous donne envie de prendre une dernière bière avec eux, une tempête s’annonce en Abitibi. Nous devons prendre la route ce soir question d’éviter que nos pneus “4 saisons” nous mènent dans le clos! Ici, dans la grande boréale, on se doit d’écouter mère nature.

Piégés par notre propre fuite, on confronte le début de la tempête en Ontario. Petits météorologues improvisés, on n’avait pas prévu qu’elle arriverait par l’Ontario! C’est définitivement un premier contact difficile avec l’hiver. On se gèle le *** ici!

Jour 10 : bonjour la neige, au revoir l’essence

Au premier réveil sous zéro, nos expirations se transforment instantanément en condensation. On se réchauffe autour d’une tasse de café, avant de reprendre la route toute la journée dans une spirale de vent et de neige et un réservoir d’essence vide…

Thunder Bay, 18h, on réussit à trouver un restaurant à la hauteur de nos besoins. Imaginez-vous une bande de “Québ” congelé et affamé débarquer dans un resto indien avec une génératrice et 4 ordinateurs portables à charger.

Renfloué en énergie, on poursuit notre route une bonne partie de la soirée pour s’arrêter à Winnipeg dans le stationnement de Shola, le collègue d’Elise qu’elle n’a jamais encore vu auparavant, outre par Skype.


Jour 11 : Refaire le plein…et le vider!

Au réveil dans la banlieue de Winnipeg, sous les regards suspicieux du voisinage, on cogne à la porte de Shola avec nos bagages et nos baluchons de vêtements à laver :

— Salut c’est moi Elise, ta collègue non fictive et voici mon équipe, merci de nous recevoir!
— Hey, ça fait plaisir, voici la salle de lavage, la douche et l’accès au Wi-fi, faites comme chez vous!

Si vous saviez comme on apprécie ces simples commodités. Julien et moi prenons la journée pour rédiger, éditer et entamer la postproduction des vidéos, alors que Elise et J-D distribuent le magazine à travers la ville, notamment au Parlour CaféCafé Postal et Forth. On profite des emplacements de la ville pour vider une fois de plus nos eaux grises et noirs. Pour vous donner une idée, 25% de notre eau est utilisé pour faire la vaisselle, et ce, malgré notre consommation très modeste. La gestion de nos déchets devient un enjeu important et nous amène à prendre conscience de notre empreinte.

Connaissant l’intérêt de J-D pour l’univers de la flotte, Bruce nous montre humblement le canot qu’il a assemblé de toutes pièces, de même que celui de son ami Brian :

— Brian est un grand voyageur de ce monde et amoureux du plein air. C’est avec lui et Larry que je passe la plupart de mon temps libre en montagne ou sur le lac. Vous devez le rencontrer.
— Pourquoi pas!

De ce fait, on part visiter Brian.

Une quinzaine de minutes plus tard, cordés dans le pick-up de Bruce, on découvre la cabine de son acolyte. Une chaleureuse maison en bois peinte en vert forêt, ornée de drapeaux népalais comme ceux qui s’agitent au pied de l’Himalaya. Construite elle aussi par son propriétaire, la demeure est entièrement fabriquée à l’aide de matériaux recyclés, non pas pour le “trend”, mais parce que c’est moins cher. Après avoir vendu ses parts rattachées à l’entreprise familiale, il y a de cela bien longtemps déjà, Brian a fait le choix de vivre modestement, mais pleinement, notamment en voyageant à travers le monde, à vélo ou en camper-van. Ce n’est que depuis peu qu’il s’est “posé”, dans son village natal.

On prend plusieurs heures à discuter de son mode de vie et des choix que cela engendre. Ceux que certains oublient parfois sous l’effet du charme associé à l’idée de voyager. Il est intéressant d’aborder avec cet homme d’une soixantaine d’années la notion de stabilité, concept qui d’emblée, semble correspondre au bonheur des uns, d’autant plus de sa génération, mais qui devrait être ébranlé et redéfinit au même titre que son antonyme.


Jour 12 : enfin une randonnée!

7:00 am, on se rejoint chez Bruce pour le déjeuner, avec Brian et Larry, le troisième mousquetaire et non le moindre. On goûte au fameux miel 100% pur, tout en discutant de cette industrie. Le Canada produit en moyenne 38 millions de kilos de miel chaque année, dont une majorité provient des Prairies.

Énergisés par le café au miel, on est prêts à entamer les sentiers du Parc National du Mont-Riding, la plus grande élévation entre les Laurentides et les Rocheuses. Nos muscles atrophiés par notre nouveau mode de vie sur la route ne demandent qu’à bouger dans cette parcelle géographique mi-forêt boréale, mi-prairie.

Seuls en sentier pour la journée, on fraternise à l’air frais. Larry, l’aîné du groupe avec ses 77 ans, mais certainement le plus téméraire, nous raconte ses épopées au Yukon, là où le soleil ne se couche jamais durant l’été. À son plus grand plaisir, il peut pêcher, courir et pagayer plus longtemps! Brian, pour sa part, vient de s’acheter un voilier surnommé : Zazou. Il a l’habitude de partir à Baja California en camper-van pour plus de 6 mois, mais cette année, il partira à la voile avec son chien : un rêve qu’il caresse depuis longtemps. Bruce quant à lui, pratique le vélo de montagne, nouvellement le Fat Bike question d’étirer sa saison.

Il y a quelque chose de rassurant dans le fait de voir ce groupe d’amis perpétuer l’idée que jouer dehors, tester ses limites et réaliser ses rêves, ça n’a pas d’âge.

Jour 13 : un dernier déjeuner en “famille”

Au déjeuner, on ressent la nostalgie du départ imminent. On prend conscience, mutuellement, que peu importe l’âge ou la divergence de nos modes de vie, notre philosophie et nos valeurs communes ont le pouvoir de tisser des liens rapidement.

Après un copieux déjeuner, on reprend la route vers Regina. En arrêtant à la station d’essence, on rencontre une jeune gaspésienne avec tout son essentiel pour les 4 prochaines années dans sa petite Aveo. Elle souhaite se rendre tranquillement, au gré de ses rencontres et envies spontanées, en Californie. C’est le début d’une belle aventure pour elle. Entre voyageurs sur la route, on s’encourage dans nos projets!

À Regina, on profite de notre passage pour souper avec Nathan Jones, photographe que nous avons remarqué sur Instagram, notamment pour l’authenticité de ses photos. Son travail nous intriguait, puisqu’il réussit à mettre en valeur la Saskatchewan, qui de prime abord, n’est pas la première province à laquelle on pense pour partir à l’aventure. Amoureux du plein air, comment réussit-il à y trouver son compte? Influence-t-il plus de gens à bouger grâce à ses photos?

“Tout le monde passe par la transcanadienne, sans jamais vraiment s’arrêter. On idolâtre plutôt les côtes du litoral. Pourtant, les prairies ont une beauté inédite, brute, mais apaisante à la fois que je tente d’exprimer par mes photos. Nos parcs sont encore vierges, prêts à être explorés, à commencer par les gens de la place. Je veux qu’ils réalisent ce qu’ils ont et que c’est accessible.”  — Nathan

Satisfaits de notre rencontre avec Nathan qui nous donne une perspective complémentaire à celle de Bruce, Brian et Larry au sujet des prairies, on reprend la route pour s’arrêter quelque part dans un rang.


Jour 14 : silence doré

Perché dans son lit, Julien se dégourdie et tire les rideaux. Un faisceau de lumière nous éblouit. On découvre le panorama qui se dressait sous nos pieds. Natan avait raison, les prairies ont un charme envoûtant par leurs vastes champs sans écho. Confiné dans un espace clot depuis les derniers jours, chacun profite du moment pour vivre seul l’immensité. La solitude, on la ressent pour vrai ici. Le silence est lourd, presque dérangeant, mais particulièrement apaisant.

On capte les précieux rayons de soleil avant de reprendre la route vers Calgary, où Chanelle, la copine de J-D, nous attend. Chanelle passera la prochaine semaine avec nous. On s’empresse donc de faire un peu de ménage, réalisant que c’est le bordel à bord du VR! Stationné pour la nuit, en plein centre-ville, on réapprivoise la surstimulation urbaine.

Jour 15 : réveille-toi!

5:11am, l’alarme de feu sonne, on essaie par tous les moyens de l’éteindre. On réalise que la batterie est vide et que l’alarme n’arrêtera pas tant et aussi longtemps qu’on ne reprend la route. On se rend au garage en attendant que le point de service ouvre ses portes… Dur réveil! Du moins, la distribution se déroule à merveille à Calgary, les propriétaires rencontrés sont enthousiastes à l’idée de partager un tel mouvement dans leurs commerces. Shelf Life BooksVelour Clothing ExchangeThe Uncommons, The Livery ShopPatagonia ElementsMeraki Supply CoLittle Brick Café & General store nous prennent des copies.


On quitte les prairies canadiennes avec le sentiment d’avoir découvert une richesse sous-estimée, à l’intérieur même de notre pays, non seulement pour ses vastes terres, mais pour ceux qui savent cohabiter avec sa paisible nature horizontale.

Demain l’horizon s’élève : direction Waterton Lakes National Park avec Jeff Spackman.

Écrit par : Catherine Bernier
Crédits photo : Catherine Bernier, Jean-Daniel Petit
À bord: Jean-Daniel Petit (fondateur), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (rédactrice, photographe) et Elise Legault (productrice), Chanelle Riopel.
#Lanaturerécompenselesbraves