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Stop #6

Des prairies (Journey #5), on prend la route vers les montagnes. Sous l’épais couvert de la nuit, les reliefs se font discrets. Arrivés à Waterton Lakes National Park, des cerfs nous accueillent à l’entrée du parc.

Animés par la fraîcheur des montagnes, qu’on ne perçoit pas encore, mais qui habitent notre imaginaire, on sort les chaises de camping et on se fait un feu dans le vieux “rim de char”donné par Allen en Nouvelle-Écosse (Journey #3), avant de passer au lit.


Jour 16 : Dans la cour du photographe Jeffrey Spackman

5:11am, avant même que notre douce sonnerie ne nous dégourdisse, l’alarme de feu se met à sonner, indiquant que le niveau de Co2 est trop élevé. On dégage réellement autant de chaleur?! J’en doute. Rien à faire pour l’arrêter, J-D débranche le fil, dans un esprit de mission impossible, tel que marmonné par Julien. Dur réveil pour tous. Julien concocte ses fameux sandwichs déjeuner, alors qu’Elise prépare du café. Malgré tout, on réussit à se créer un matin agréable.

Comme des gamins, on s’empresse à s’emmitoufler de la tête aux pieds. Dehors, le crépuscule commence à dévoiler ses impressionnants monts enneigés. Jeff Spackman et ses amis retentissent en jeep de style Cherokee des années 90, prêts à nous guider vers l’une des nombreuses ascensions du parc. Enfant, Jeff a passé la plupart de ses étés au chalet familial dans le village de Waterton, au pied des montagnes. Il a exploré bon nombre de sentiers environnants, bien avant de mettre les mains sur un appareil photo.

Aujourd’hui, nous accèderons au Bear’s Hump, une montée plutôt courte et laborieuse, mais paraîtrait-il gratifiante. Jeff et ses amis entament le sentier d’un bon pas. Clairement, ils pourraient le faire les yeux fermés. J-D les suit, tout en discutant sans peine. Pour le reste de l’équipe, malgré nos formes physiques plutôt bonnes, nos «patates pompent» à souhait. Qui dit nomade sur la route dit sédentaire dans son véhicule… Avec ou sans orgueil, cela réveille un désir de muscler notre cœur davantage!

Arrivés au sommet, la nature récompense notre réveil à l’aube, dévoilant un filet rose-orangé derrière ses imposantes façades enneigées. Difficile d’oublier son taquin vent du nord qui nous rappelle notre haute altitude. En essayant quelques clichés, nos visages et nos doigts se crispent rapidement; conditions que nous oublions lorsqu’on regarde une jolie photographie de Spackman, confortablement assis dans son salon.

Jeff n’est pas du genre à s’arrêter à un endroit pour prendre un cliché et repartir. La montagne est un lieu complexe où les apprentissages en nature se dévoilent à l’infini. La photographie n’est qu’un prétexte pour s’imbiber d’elle, la regarder sous un autre angle.

À chaque fois que je vois une roche, aussi minime soit-elle, je pense à la grandiosité et la complexité de chaque élément qui la façonne. Jeffrey Spackman

Du palier naturel, créé par un segment de roches plates, on aperçoit la vallée de Waterton, ses lacs luminescents et le mont Cleveland, le plus grand sommet du Parc international de la paix Waterton-Glacier.

En 1932, le parc national des Lacs-Waterton (Alberta, Canada) et le Glacier National Park (Montana, États-Unis) ont été réunis pour former le premier «parc international de la paix» du monde. Situé de part et d’autre de la frontière entre les deux pays.

À notre gauche, on admire le relief horizontal des prairies s’élever drastiquement à la verticale pour former l’imposante morphologie de Waterton, donnant raison à sa description courante : «là où les montagnes rencontre les prairies».

Une grande diversité d’espèces occupe le relief topographique de la région. Le corridor plutôt restreint, surnommé également «Couronne du continent», sert d’habitat à plus de 60 espèces de mammifères, 250 espèces d’oiseaux, 24 espèces de poissons et 10 espèces de reptiles et d’amphibiens. Parmi les gros prédateurs, on compte le loup, le coyote, le couguar, le grizzli et l’ours noir. Sur le chemin du retour, on croise plusieurs familles de mouflons canadiens qui semblent avoir l’habitude des visiteurs. Est-ce une bonne chose? Jeff a un avis mitigé à cet égard. À ses yeux, les visiteurs doivent être conscients de leur impact sur la flore et la faune. Malheureusement, le constat actuel est tout autre. L’humain laisse une grande trace sur la nature sauvage.

Jeff nous invite au chalet familial des Spackmans, barricadé pour l’hiver, notamment considérant les risques d’avalanches. Le chalet semble avoir figé dans le temps. On se projette facilement dans les souvenirs d’enfance racontés par Jeff.

Définitivement, Jeffrey Spackman redéfinit l’idée que l’on peut se faire de certains photographes populaires sur instagram avec leurs photos «parfaites» en nature. Il entretient un lien émotif avec son sujet, et une curiosité à le connaître en profondeur. La photographie n’est qu’une fenêtre pour inviter les gens à mieux comprendre et apprécier le fragile écosystème de Waterton.

Au chemin du retour, on s’arrête près du Prince Of Wales Hotel, ce grand hôtel aux allures de château, afin de bénéficier de son point de vue panoramique sur la vallée. On essaie de sortir du VR, mais il vente à un point tel qu’on a de la misère à ouvrir la porte, voire même à pousser nos expirations jusqu’au bout. Une sensation digne d’une descente en parachute, mais au sol.

La vue est incroyable. On devient un peu fous, de vrais enfants, on court partout, on se laisse pousser par le vent, on lance quelques roches, on se demande même si elles ne vont pas nous revenir en plein visage!

Au coucher du soleil, on regagne la route. On prend la décision à contrecœur de ne pas se rendre à Yellowstone, par manque de temps, mais également pour arriver à contempler ce qui s’en vient en Oregon, en passant par le Montana et l’Idaho. Ce soir, nous traversons les douanes!

«— Le douanier : vous devez faire demi-tour, les douanes sont fermées, passez par Fernie, en CB.»

On rebrousse donc chemin, 2h vers le nord. Comme tous les soirs, ou presque, Elise identifie les espaces verts sur une carte et on choisit celui qui nous semble le plus à l’écart de la ville, en nature, pour y passer la nuit. Parfois on tombe sur de magnifiques parcs et d’autres fois, on se contente d’un espace vert de banlieue. Ce soir, nous avons de la chance, on dort au camping du Parc provincial du Mont Fernie.


Jour 17 : premier vrai dimanche au rythme des campeurs

Au réveil, on profite de notre nouvelle dimension espace-temps pour déjeuner ensemble autour du feu. On mange plus qu’il en faut, on se permet même un dessert : des pitas au chocolat et à la noix de coco sur le feu, création du moment avec nos réserves Prana.

Avant de quitter, on nettoie l’espace, libérant le parc de nos déchets et malheureusement, ceux des campeurs précédents.


Près des lignes frontalières, J-D aperçoit une rivière avec un pêcheur au loin qui fait danser sa ligne sous le regard des immenses sommets blancs. On se permet d’arrêter, étant donné qu’on a fait le choix de se laisser guider par l’imprévu. J-D enfile ses bottes-pantalons de pêche.

On reprend la route, sans poisson pour souper, mais le simple contact avec la rivière nous renvoie un deuxième souffle. Tellement qu’on s’empresse de faire le ménage du VR au son d’un album de funky swing. Raymonde, alias notre VR, est prête pour les douanes américaines!

Prochaine destination : le Montana et l’Idaho

Écrit par : Catherine Bernier
Crédits photo : Catherine Bernier, Julien Robert
À bord: Jean-Daniel Petit (fondateur), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (rédactrice, photographe), Elise Legault (productrice) et Chanelle Riopel.
#Lanaturerécompenselesbraves
Stop #7

Jour 17 : Bienvenue au Montana !

Aux douanes américaines, on s’attend à une fouille du VR. Ça tombe bien, on l’a mis propre pour l’occasion en Alberta (Journey #6)!

« —  Douanier : avez-vous des légumes ?

Nous : oui, des tomates, asperges, limes, un avocat et un piment.

Douanier : oooo pas de tomates, limes et avocat, mais le reste ça va !

Julien : voulez-vous faire un guacamole Monsieur ?

Le douanier : héhé. »

Le douanier nous laisse filer ; tomates, limes et avocat en otage.

On embrasse les larges vallées du Montana, dominées par les Rocheuses et ses vastes plaines. Le Montana est l’un des États ayant la plus faible densité de population avec l’Alaska, laissant déborder sa nature sauvage dans les villes.

En route, on trouve facilement un endroit pour vider nos eaux grises et noires, un point de plus pour le Montana, car ce n’est pas toujours à portée de main, surtout en novembre. Pendant ce temps, Chanelle, Elise et moi faisons l’épicerie. Trois filles ensemble, ça donne un panier d’épicerie assez vert ! Parlant d’épicerie, l’économie du Montana repose en partie sur l’agriculture céréalière, notamment promue aux pâturages des bovins. Ce constat nous ouvre à quelques réflexions qui dépassent largement l’état du Montana :

— Quels sont les impacts réels d’une telle monoculture pour l’environnement ?

— La monoculture serait-elle la cause des maladies chez les animaux d’élevage, eux aussi élevés en masse ?

— Qu’aurait-il à la place de ses vastes champs cultivés si la nature sauvage avait été laissée à son aise ?

— Qu’arriverait-il à ces terres agricoles si elles étaient vendues ? Des condos, de super centres commerciaux ?

On se relance, dans notre salon roulant, autour d’alternatives potentielles. La permaculture ? L’achat local ? La microagriculture ? De la viande bio seulement ? Le végétarisme ?… Bref, chaque matin entre deux cafés, on refait le monde avant de reprendre la route.

p.s on est tellement montréalais, qu’on traine nos bagels St-Viateur jusqu’aux É.U!


Arrivé au Whitefish Montana Camping, référé par notre ami Alex Strohl, on s’installe pour la nuit. Une autre belle surprise pour demain.


Jour 18 : SUP sur le Lac Whitefish

Au réveil, plutôt frisquet sous le son du train, qui a d’ailleurs passé une fois toutes les heures durant la nuit, on prend connaissance des lieux. Les montagnes reflètent sur le lac, alors que le soleil brille à son tour sur les sommets enneigés.

Lève-tôt, Elise revient de sa marche matinale. J-D et moi gonflons le stand-up paddle, avec impatience de se mettre à l’eau. J-D part le premier, pendant ce temps j’enfile mon wetsuit de peine et de misère (toujours un combat).

À cinq dans un VR, chacun à son moyen de s’évader et de refaire le plein seul. Au milieu du lac, je laisse les montagnes m’habiter. J’en profite pour me coucher sur la planche et me laisser dériver.

En ville à Whitefish, J-D, Chanelle et Elise cognent aux portes de boutiques spécialisées, notamment en plein air, pour distribuer des magazines. Julien et moi travaillons dans un café aux allures de chalet d’après-ski.

Prêt à traverser le Montana vers l’Idaho, on s’arrête au plus gros magasin de souvenirs jamais vu auparavant. Un vrai musée de « cossins » du genre ; des sandales en gazon synthétique, euh ?!, une tête d’orignal qui parle, un aquarium géant avec des truites, des pyjamas caleçons aux couleurs du Montana, de nombreux fusils en plastique… On passe presque une heure à se divertir dans cet utopique univers cliché. Un contraste certes, avec la quiétude du lac Whitefish.


Jour 19 : De l’Idaho à l’Oregon

En traversant l’Idaho, on tente de se trouver un endroit pour dormir. Comme à nos habitudes, on choisit un espace selon les zones vertes indiquées sur une carte. On trouve un parc pas très loin de la ville. Arrivés à destination, l’entièreté de l’espace est recouverte d’un jardin de lumières de Noël. Si vous saviez comme c’est illuminé, impossible d’y passer la nuit ! Finalement, on sort de la ville pour se trouver un parc près d’un lac, en banlieue.

Au réveil, on se compte chanceux de s’être retrouvés ici. L’espace n’est pas si mal et le climat modéré et humide est plutôt agréable ! La brume sur le lac et la densité de la forêt nous laissent un avant-goût de l’Oregon.

On roule toute la journée, sans arrêt, traversant les frontières de l’Oregon. Au coucher du soleil qui s’annonce par ses rayons dorés, on arrête dans une colline, laissant une vue spectaculaire sur le mont Hood (3429 mètres) et le mont Rainier (4 392 mètres), deux stratovolcans. Bières à la main, voilà un 5 à 7 de haut calibre !

Pour la nuit, on s’arrête au Smith Rock State Park, situé dans une région semi-désertique du centre de l’Oregon. Il parait que le parc est un paradis pour les amateurs d’escalade avec ses milliers d’itinéraires boulonnés. Pour l’instant, on se contente du panorama d’étoiles qui se dessine sous nos yeux. Julien et J-D en profitent pour préparer la plus grande carte de fête qu’Eliane, notre designer graphique, n’aura jamais reçue, à l’aide de la technique du light painting.

En courant partout dans la noirceur, on ne réalise pas qu’on était si près de la falaise. Ce n’est que le lendemain matin qu’on le découvre…

Demain : ascension dans le Canyon du Smith Rock State Park, avant de reprendre la route vers Bend, Portland et Seattle.

Écrit par : Catherine Bernier
Édité par : Catherine Métayer
Crédits photo : Catherine Bernier, Jean-Daniel Petit
À bord: Jean-Daniel Petit (fondateur), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (rédactrice, photographe), Elise Legault (productrice), Chanelle Riopel.
#Lanaturerécompenselesbraves
Stop #8

En traversant le Montana, l’Idaho et l’Oregon (Journey #7), le décor se métamorphose plus d’une fois, des sols plats et fertiles aux élévations arides des montagnes glaciaires, en passant par les forêts humides. Ces territoires sont parcourus depuis des siècles par les bisons, depuis bien avant que l’homme blanc n’y ait posé les pieds. Le bison américain sauvage est réduit à quelques centaines d’individus aujourd’hui…


Jour 20 : Smith Rock State Park

Au réveil, Smith Rock, considéré comme l’une des 7 merveilles de l’Oregon, nous accueille soleil aux lèvres. Ici, on peut compter 300 jours de soleil par année. À go, on s’en va explorer!

Au creux de sa vallée, on pourrait facilement s’imaginer une scène type du “Far West” ; une dualité entre conquérants natifs et d’ailleurs.

Ce sont plutôt les conquérants des falaises qui s’y trouvent aujourd’hui. Plus on avance dans le parc, plus on découvre le terrain de jeu d’adeptes d’escalades. Les falaises de tuf et de basalte sont idéales pour l’escalade de tout niveau de difficulté et de tout type : sportive, traditionnelle et de blocs. Avis aux amateurs de vélo de montagne, le parc dévoile quelques sentiers visiblement attirants pour la descente! Cyclistes routier, jetez un coup d’oeil à l’itinéraire : Sisters to Smith Rocks Scenic Bikeway, ce n’est pas mal du tout!

Durant la randonnée, on croise quelques escaladeurs téméraires. Même si ça ne semble pas facile, l’idée de s’initier à l’escalade nous passe immanquablement à l’esprit! On s’imagine la liberté ressentie en hauteur. Pour le moment, on se régale dans le moment présent, équipés seulement de nos jambes.

Air frais plein les poumons, on part vers Bend, une charmante petite ville de l’Oregon, rejoindre notre tout aussi charmante rédactrice en chef, Catherine Métayer. Elle sera des nôtres l’instant de quelques jours pour vivre l’aventure en VR et assurer la distribution en temps réel.

À Bend, Catherine M. nous accueille dans la maison qu’un ami lui a gentiment prêtée pour l’occasion. Réunis, on soupe ensemble autour d’une bonne bouteille de vin, bien méritée!


Jour 21 : À la rencontre des communautés

Catherine M., J-D et Elise frappent aux portes de Sunnyside SportsPowder HouseThe copper Pot Coffee and BotanicalsSpoken MotoGear PeddlerFly and FieldStillwater Fly Shop et Forge humanity, pour distribuer le magazine à ceux qui voudront bien le partager à leur communauté. Pendant ce temps, Julien et moi restons à la “maison” pour faire la lessive et surtout, avancer la rédaction en ligne et la postproduction vidéo!

Au souper, on en profite pour faire le point :

“ —  Cath M. : on a visité de très intéressantes personnes aujourd’hui à travers la distribution, notamment Amy, l’une des fondatrices de Forge Humanity qui partage notre philosophie de par leur offre peu commune. La petite boutique a pour mission de vendre uniquement des marques dont les profits sont remis à des causes sociales et environnementales. On pourrait les interviewer!

On appelle Amy pour lui proposer de la rencontrer.


Jour 22 : Forge Humanity & Mustangs For The Rescue

10:00 am, Amy et Tiphane, fondatrices de Forge Humanity, nous accueillent à leur boutique, avec du mousseux et de la bière brassée localement.

“— Ici, à Bend, on reçoit nos invités comme ça, il n’est jamais trop tôt pour célébrer!”

All right! On accepte sans riposter le gros pot Masson de mousseux. Leur ton humoristique nous met à l’aise instantanément.

Derrière l’ambiance décontractée qui règne dans la boutique et l’esthétisme des lieux se cache une mission réfléchie.

Amy et Thiphane accompagnées de Maximus et Foster, leurs deux chiens, nous expliquent l’essence du projet :

“ — Amy : Forge Humanity a été fondé avec l’idée que nous ne pourrions pas être en mesure d’aider tout le monde, mais tout le monde peut aider quelqu’un.”

Thiphane : De ce fait, tout ce qu’on trouve dans notre magasin est lié à une cause. En achetant un produit, les consommateurs peuvent encourager une cause locale ou internationale. Par exemple, en achetant un sac Esperos, un pourcentage de chaque vente est remis au projet Nobelity, un organisme à but non lucratif qui travaille à combler les lacunes en éducation au Kenya. Ils ont construit plus d’une centaine de classes jusqu’à présent.

Amy : d’autres marques remettent à des causes environnementales. Je pense notamment à United By Blue. Pour chaque produit vendu, ils enlèvent une livre de déchets provenant des océans et cours d’eau. Jusqu’à présent, je crois qu’ils ont organisé plus d’une centaine de nettoyages dans 26 états!”

Pour Amy et Tiphane, redonner à la société, petit à petit, est au coeur de leurs valeurs. Avant de quitter, Amy et Tiphane nous offrent un produit de leur marque maison. Elles nous mentionnent que tous les profits vont à un organisme proche de leurs cœurs: Mustangs To The Rescue. L’OBNL a pour mission de sauver les chevaux en détresse physique et comportementale due à la négligence, et abus de certains propriétaires, mais également d’apporter un soutien à ces derniers pour l’éducation de leurs bêtes.

Amy et Thiphane nous encouragent à rencontrer Kate Beardsley, “la femme qui parle aux chevaux”.


Un après-midi au ranch, avec Kate

Au ranch, c’est tout sauf des chevaux en détresse qui viennent à nous. Réhabilités, ils semblent plus confiants que jamais, bénéficiant d’un réapprivoisement positif à l’humain. Cela peut prendre du temps, mais Kate réussit à s’adapter et à comprendre chacun d’entre eux. Elle comprend tellement bien leur instinct, qu’elle les aide à regagner leur nature sauvage, celle que l’humain a essayé de dresser parfois maladroitement.

Kate dédie sa vie aux chevaux, elle demeure d’ailleurs sur le ranch, dans un VR. Humble et modeste, elle assurait seule, les frais du ranch, notamment en essayant de vendre ses photographies. Jusqu’au jour où quelqu’un l’a convaincu de s’enregistrer comme OBNL. Elle peut depuis bénéficier du soutien de sa communauté qui l’aide à porter sa mission.

Une grande mission que nous tenterons d’honorer à la manière B-SIDE…


Jour 22 : Portland

Arrivés à Portland, ville réputée pour sa forte communauté de plein air, ses divins cafés et microbrasseries artisanales, on poursuit notre distribution chez Portland GearMontbell PortlandTanner Goods PortlandBridge & Burn FlagshipSnow Peak PortlandNext Adventure et Mountain Shop.

En soirée, on se dirige chez Poler Stuff pour notre lancement! L’équipe de chez Poler nous accueille avec de la bière brassée localement. Quelques personnes se déplacent pour se procurer le magazine. Avec le retour d’Eliane parmi nous et l’arrivée de Catherine M., on profite de la soirée pour festoyer entre nous, prendre le temps de discuter.

On se permet même une petite soirée arrosée de vin en canette, oui oui, du vin en canette, au son de vieux succès des années 80, question d’oublier qu’on dormira à 7 dans le VR ce soir!


Jour 23 : une dose de verdure SVP!

Au réveil, on se dirige aux chutes Mulltnomah, à 30 minutes de Portland, pour une randonnée rafraîchissante. On prend le premier sentier aperçu. La nature est luxuriante, l’humidité ravive nos peaux fades des nombreux kilomètres parcourus sur la route.

Au retour au VR, on réalise qu’il y a un autre accès plus bas. On découvre la chute principale. Eliane nous informe que c’est une des chutes les plus photographiées sur Pinterest, probablement dû à son accessibilité déconcertante… Le lieu est en effet bondé de gens qui prennent un selfie et repartent.  Bien honnêtement, on préfère mériter un point de vue que de le gagner aussi facilement accoudés à d’autres passants!

Du moins, l’attraction amène des gens dehors, mais si l’on se contente de capturer des images de nature sur son téléphone intelligent, peut-on dire que c’est un véritable contact avec la nature? C’est une question qui, à l’ère des réseaux sociaux, nous touche tous de près ou de loin.

Demain, nous délaisserons les Canyons arides, les forêts humides et les cafés, pour nous diriger dans la poudreuse de l’État de Washington!

Stop #9

Jour 24 : Des forêts humides à la poudreuse de Washington

En l’instant de quelques heures, la mousse verte des forêts de l’Oregon (Journey #8) laisse place aux jolis flocons. Plus on avance vers le nord, plus les routes s’enneigent et les voitures ralentissent. Certains s’arrêtent pour mettre des chaînes sur leurs pneus. On les dépasse, confiants d’avoir connu pire au Québec !

La route est magnifique avec ses sapins et ses sommets enneigés. On prend la première sortie, qui semble mener à un parc. Aujourd’hui, on a décidé qu’on irait jouer dehors ! On s’arrête à l’entrée du Parc national du mont Baker-Snoqualmie. Le mont fait partie du long parcours des crêtes du Pacifique, un sentier de randonnée long de 4 240 km, allant de la frontière mexicaine à celle canadienne. D’ailleurs, c’est le sentier qu’emprunte Reese Witherspoon dans le film Wild !

En montagne, il y a de quoi rendre fous les amateurs de poudreuse, tellement il y a de la neige. En chemin, on croise quelques heureux marcheurs et skieurs hors piste. Leurs sourires francs et leurs jouent rouges nous donnent l’impression que la magie de l’hiver s’est emparée d’eux. Pareillement pour nous, on devient de vrais enfants : on se pousse dans la neige, on se lance des boules de neige, on fait des 360 °. Avec la tombée de la nuit qui s’amène, on se « tape » un petit jogging jusqu’au VR. Sur le chemin du retour, on s’arrête pour saisir l’ambiance mystique de la forêt sous le regard de la lune. On dirait presque une scène de la télésérie Stranger Things !

Attendus pour souper à Seattle, chez les parents d’un ami de Catherine M., on revient vers le sud, choyés de cette invitation généreuse. Cathy est une éditrice à la retraite et Joseph, un vidéaste. On échange longuement avec ce couple autour de grandes questions sociétales, artistiques et politiques, autour d’une bonne soupe chaude. On réalise la chance qu’on a d’être reçus de la sorte, par des gens qui ne nous connaissent même pas. Une raison de plus qui nous convainc que l’humain est fondamentalement bon.

Jour 25 : Distribution à Seattle

À nos habitudes, une partie de l’équipe part à la conquête de commerces intéressés à distribuer notre magazine. The Elliott Bay Book CompanyKoboFilsonTides & Pines et Read All About It nous prennent des copies !

Seattle a beaucoup à offrir, mais nous devons regagner le Canada dès ce soir pour se diriger à Squamish, où nous passerons la nuit.

Jour 26 : Journée de pêche avec Michael Barrus et Spencer Daniel

Au réveil, c’est une fois de plus une belle surprise qui nous attend. Stationnés au pied de la montagne, on se dégourdit rapidement pour prendre l’air. Aujourd’hui il ne fait pas froid, il fait « frette », mais ce n’est pas la température qui va nous empêcher de pêcher dans une des plus belles rivières de la région, un endroit gardé secret, où Michael et Spencer se perdent pendant des heures pratiquement tous les jours durant la haute saison. Les deux amis ont l’habitude des aventures. En surf comme à la pêche, il leur arrive toujours quelques malchances qu’ils accueillent en rigolant.

« On a même baptisé notre duo Les Fiascoho, en l’honneur du saumon coho, mais surtout pour nos sorties de pêche malchanceuses. Au fond ça nous importe peu, on se fait bien du fun avec ça ! »

Est-ce qu’on sera plus chanceux aujourd’hui dans nos prises ? On n’en sait rien. On partage nous aussi l’idée que le contact à la nature et aux gens qui la respecte a plus de valeur que le nombre de prises rapportées.

« Au-delà de l’action de capturer un saumon, il faut l’étudier, comprendre son environnement, être à l’affût des changements des saisons. Chaque jour, j’apprends. C’est un monde infini de connaissances à acquérir qui me motive à rester curieux intellectuellement, à ne jamais rester confortable. » — Michael Barrus

Michael accorde une grande importance au fait de sortir de sa zone de confort et de s’abreuver de connaissances pour s’épanouir. Californien d’origine, il a déménagé ici, en Colombie-Britannique, notamment pour sa nature sauvage inexplorée, mais également pour ses études en recherche appliquée sur l’impact de la consommation de drogues sur l’humain. Michael est également photographe à ses heures. C’est d’ailleurs l’une de ses photos que nous avons choisies pour la couverture de notre première édition. Dans ce même numéro, Michael nous partage également l’une de ses aventures de pêche.

Parlant d’aventure, J-D, Spencer et Michael se lancent à l’eau pour commencer une séance de pêche à la mouche. Le soleil plane sur leurs lignes en mouvement, un panorama qui nous rappelle la chance qu’on a d’être ici. Elise, Eliane et moi en profitons pour marcher le long de la rivière. Une drôle d’odeur se glisse à nos narines. Bien voyons, ça sent le vieux poisson mort ! Comme de fait, en avançant sur la grève, on découvre une centaine de saumons morts dispersés le long de la rivière. N’en connaissant pas l’explication, on se dit d’emblée que ce n’est pas normal, qu’il doit y avoir quelque chose de toxique dans l’eau, une forme de pollution qui les fait mourir. Plus tard, Spencer, J-D, et Michael nous apprennent que c’est tout simplement la fin de leur cycle de vie.

« Le cycle de vie des saumons du Pacifique commence par la ponte de milliers d’œufs dans le fond d’une rivière ou d’un lac. Le mâle et la femelle effectuent un incroyable voyage à contre-courant pour retourner pondre sur le lieu de leur naissance (jusqu’à 2000 kms vers le Yukon !). Lors de cette remontée, ils subissent une transformation physique importante et meurent après leur reproduction. »

Sur le chemin du retour, des aigles à tête blanche passent au-dessus de nos têtes et des cerfs se fondent dans la forêt sous nos yeux. Ces moments de grâce vécus avec Spencer et Michael tissent des liens entre nous. On profite de l’occasion pour souper ensemble, à Vancouver, dans un restaurant de sushis.

Jour 27 : Vancouver, t’es belle, mais t’annonces la fin

8:00 am, un de nos derniers matins à bord de Raymonde, notre VR. On aurait beaucoup aimé revenir avec elle, d’ouest en est, mais elle est attendue par d’autres campeurs… On réserve donc nos billets d’avion, pour demain. Un peu dernière minute me direz-vous, mais c’est à l’image de notre roadtrip. On ne pouvait rien planifier au-delà de 24h, mais à chaque fois, nos rencontres et allées spontanées ont porté leurs fruits.

La journée file à une vitesse démesurée. Malgré tout, avant notre départ, on réussit à développer des relations intéressantes avec des commerçants interpellés par notre mission : OLD FAITHFULNeighbourhood Quality GoodsMuch and Little, Vancouver Special, Alpine StartMatchstick (Fraser & Kingsway).

Nous avons le réel sentiment que la communauté B-SIDE s’agrandit autour du désir de renouer avec la nature d’une manière respectueuse de l’environnement. Un message qui dépasse largement les frontières, les générations, et les différents créneaux du plein air.

Outre la distribution, notre but était de créer des rapprochements entre les membres du nouveau mouvement qui se dessine autour du plein air. À petite échelle, il semble que nous avons réussi en mettant de l’avant la curiosité novatrice, l’ingéniosité responsable et les instants de bravoure des gens que nous avons rencontrés au passage. D’autre part, nous nous sommes liés d’amitié avec ceux qui partagent le même schème de valeurs que nous, et qui le mettent en œuvre à leur manière dans leur mode de vie.

C’est autour d’une table à Vancouver, prosecco à la main, qu’on procède au dernier « chin » d’équipe, émus du chapitre de vie que nous avons partagé ensemble.

Demain, le retour au Québec nous attend, mais l’aventure B-SIDE ne fait que continuer.

Écrit par : Catherine Bernier
Édité par : Catherine Métayer
Crédits photo : Catherine Bernier, Eliane Cadieux

À bord : Jean-Daniel Petit (fondateur), Julien Robert (réalisateur), Catherine Bernier (rédactrice, photographe), Elise Legault (productrice), Eliane Cadieux (designer) et Catherine Métayer (Rédactrice en chef).
#Lanaturerécompenselesbraves