Apprivoiser le voyage hors saison

Des arbres rougis aux dernières neiges, il fait bon chevaucher les saisons au Québec.

Texte — Juliette Leblanc
Photos — Johany Sergerie

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Dans le mouvement des choses, l’automne et le printemps nous mènent de l’été à l’hiver, et inversement. Les entresaisons offrent des occasions idéales de prendre la route pour faire le plein d’activités, parce que même si l’hiver et l’été apportent leurs lots de possibilités, parfois, le froid et la chaleur nous engourdissent…

La nature n’est jamais totalement en pause, au Québec, et l’exploration du territoire peut se faire à tout moment de l’année. Le printemps et l’automne appellent à une contemplation certaine et à un voyage plus lent, plus conscient. Et, chez BESIDE, on aime beaucoup le voyage vécu au compte-goutte.

 

Cocon d’entresaison

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Qu’on soit d’humeur automnale ou printanière, les bains nordiques, les saunas et la détente sont tout indiqués. Quelques pistes:

  • Lanaudière — La Source Bains Nordiques
    Les bains et le spa sont construits à même le flanc de montagne. La vue est belle et récompense amplement les 78 marches à gravir pour la contempler.
  • Bas-Saint-Laurent — Auberge du Portage
    À proximité du centre de soins, des sentiers pédestres sont accessibles à l’année. L’auberge, posée en bordure du fleuve, offre une vue et un sentiment de bout du monde, tout particulièrement au printemps.
  • Montréal — Strom Spa Nordique
    Le Strøm de l’Île-des-Sœurs, situé au bord du lac des Battures, est un lieu particulièrement calme après la chaleur estivale. La végétation aux couleurs flamboyantes et les nuances de lumière sont hypnotisantes.
  • Cantons-de-l’Est — Spa Bolton
    Au pied de la rivière Missisquoi et au cœur d’une région affectionnée des touristes à l’automne se trouve ce spa qui offre massages, bains thermaux et hébergement.
Photos: Spa Bolton
  • Saguenay—Lac-Saint-Jean — L’Éternel Spa
    Dans les montagnes du parc national des Monts-Valins, le spa scandinave offre même un accès à la rivière… Ça réveille, au printemps et à l’automne! Rendez-vous sur place au moment des premières neiges, parce que la région est absolument magique.
  • Laurentides — Eco Spa Highland
    Le spa est situé au sommet d’une des dernières vallées intouchées de la région des Laurentides, aux frontières de l’Outaouais. Un panorama à contempler, à savourer.
Photo: Centre de l'Hêtre

Hébergement douillet

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  • Charlevoix — Repère Boréal
    Situés aux Éboulements, les microrefuges et chalets du Repère Boréal sont lovés au cœur d’un domaine forestier. Les habitations comportent, entre autres, de grandes fenêtres qui donnent l’impression de dormir dehors.
  • Lanaudière — Ma yourte au coeur des collines
    Dans la municipalité de Saint-Calixte, ces yourtes et chalets donnent accès à des sentiers en forêt et au joli lac Bécaud.
  • Hautes-Laurentides — Les Toits du monde
    Chalet perché dans les arbres, yourte, minimaison: les hébergements hors réseau de l’entreprise sont des lieux de déconnexion, parfaits pour regarder les feuilles tomber ou naitre les bourgeons.
  • Région de Québec — Centre de l’Hêtre
    Passez une nuit à ciel ouvert en dôme ou blotti·e dans une yourte ou un refuge. Gâtez-vous avec des soins ou des activités à la carte — massothérapie, yoga, méditation. Le centre situé à Lac-Beauport, ouvert à l’année, offre la location d’équipements de plein air tels que planches à pagaie, raquettes et skis-raquettes. Le prêt d’un canot est inclus dans le cout d’hébergement.
  • Centre-du-Québec — Parc régional de la rivière Gentilly
    Explorez la région, superbe à l’automne et idéale pour les cyclistes, après avoir posé votre bagage dans un des chalets rustiques ou une des installations de prêt-à-camper du parc.

Feuillage en feu et joues rouges

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L’automne est la saison de prédilection pour la randonnée: le faible achalandage (dans certaines régions) et la température clémente, en septembre et en octobre, forment une combinaison idéale pour les ascensions ou les longues marches. Le spectacle coloré des feuilles, évidemment, rend les sorties en plein air particulièrement époustouflantes pendant cette période. Mais la grisaille de novembre a aussi son charme… ce petit quelque chose de brut, voire de dramatique, des jours qui précèdent l’arrivée de la neige. Continuez vos sorties même après la féérie des couleurs automnales. Les inspirations d’air froid vous donneront l’impression de nettoyer vos poumons à fond, et le thermos de thé chaud est un baume réconfortant après l’effort. 

Au printemps, saison du renouveau, les sorties en plein air nous revigorent après la saison froide. Les courants printaniers grondent dans les rivières, la sève coule dans les arbres et nos jambes ont envie de gambader. 

Charlevoix

Le Sentier des Caps de Charlevoix offre parmi les plus beaux points de vue de la région. La randonnée pédestre automnale précède les sorties hivernales en raquettes ou en ski de fond sur les mêmes sentiers. 

Le parc national des Grands-Jardins, haut lieu de pèlerinage pour les randonneur·euse·s en automne (on les comprend!), devrait également se trouver sur votre liste de lieux à conquérir au printemps, quand le squelette du paysage est encore dénudé. 

Refuge - Sentier des caps
ZEC des martes

Estrie

Le parc national du Mont-Orford compte plus de 80 km de sentiers. Le sentier des crêtes vous mènera à des points de vue parfaits pour un petit arrêt vin chaud ou café. N’oubliez pas votre thermos! 

Région de Québec

Impossible de ne pas parler du parc national de la Jacques-Cartier. Par contraste avec l’achalandage élevé de l’été et de l’hiver, le trafic léger des entresaisons offre la possibilité d’explorer tout à loisir les zones moins connues du parc. 

Contempler

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Observation d’oiseaux migrateurs

Les oiseaux se laissent plus facilement observer pendant ces périodes de battement que sont les entresaisons. Ornithologues en herbe, à vos jumelles! Lieux incontournables:

Centre-du-Québec — Baie-du-Febvre

Chaque année, des milliers d’oies blanches convergent vers les plaines inondées de Baie-du-Febvre. 

Outaouais — Parc national de Plaisance

Le parc se trouve au centre d’un corridor de migration, lieu idéal pour observer, au début du printemps ou à l’automne, plus de 250 espèces d’oiseaux. 

Cantons-de-l’Est — Parc national de Frontenac

La grande diversité des oiseaux s’explique entre autres par la quantité de lieux de nidification que recèle le parc. On y trouve notamment le grand héron. 

Bas-Saint-Laurent — Parc national du Bic

Haut lieu d’observation des rapaces. De la fin mars jusqu’au début juin, des milliers d’oiseaux volent au-dessus du belvédère Raoul-Roy. Courez la chance d’apercevoir un aigle royal, un balbuzard pêcheur, un faucon pèlerin ou une buse pattue! 

Gaspésie — Ile Bonaventure

Nid de plus de 100 000 fous de Bassan, le lieu est simplement spectaculaire en période de migration. 

 

 

Photo: Thomas Lipke

Observation de baleines et de faune marine

Les baleines vivent au rythme de la saison chaude. Les premières arrivent fin avril début mai, et les dernières repartent fin octobre (excepté le béluga, qui est un résident permanent). Soyez au rendez-vous pour les accueillir ou les voir quitter le Saint-Laurent. En vous fouettant le visage, le vent vous rappellera que la rencontre d’un cétacé a quelque chose de grandiose et d’un peu mystique.

Les coins paisibles de la Gaspésie

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Qui dit Gaspésie pense immédiatement aux plages de galets et au rocher Percé. Mais on gagnerait à visiter d’autres coins de cette superbe région, qui se taillent des places de choix parmi les destinations hors saison:

Parc régional de la Seigneurie-du-Lac-Matapédia

Le parc compte sept boucles de sentiers pédestres. Les dénivelés, en plus de sculpter les mollets, offrent une vue magnifique sur le lac Matapédia et la vallée environnante. 

Le Sentier International des Appalaches

Le réseau couvre plus de 650 km de sentiers. Le trajet débute à Matapédia et traverse la vallée jusqu’à Amqui avant d’atteindre la réserve faunique de Matane. Pour parcourir un tronçon du sentier, magnifique et tranquille en dehors de la saison touristique, consultez les cartes. 

Parc national de la Gaspésie 

Il fait bon de faire de la randonnée sous les couleurs automnales dans ce parc national – véritable joyau de la Gaspésie – où se côtoient les hardes de caribous, les rivières à saumon et la forêt à perte de vue. Les campings sont fermés à l’automne mais le très douillet Gîte du Mont-Albert lui est accessible. 

La Route des belvédères

En cours de développement, le réseau de belvédères comporte son lot de paysages époustouflants de monts et de rivières. Coup de cœur pour celui des Deux-Rivières, qui constitue le point de départ du Sentier International des Appalaches. L’ascension de 360 m en pente abrupte mène à une magnifique structure torsadée en bois. À la fois circuit de points de vue et projet architectural, la Route des belvédères figure au sommet de la liste des attraits de la vallée de la Matapédia. 

Saint-Georges-de-Malbaie

Pour bonifier votre passage à Percé, faites une halte à la paisible pointe St-Pierre avant de visiter le nouveau centre écotouristique Le Nordet, qui réunit un spa nordique, un hôtel écologique avec vue sur mer, des activités de kayak (en saison) et un joli café.

Photo: Baie-Saint-Paul par Marie-Michèle Bouchard

Les routes tranquilles du Québec

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Les routes où il fait bon rouler, vitres baissées pour profiter des premiers chauds rayons du printemps ou des derniers de l’automne, sont nombreuses au Québec. Voici un échantillon de suggestions, plutôt que nos coups de cœur, qui sont trop nombreux! 

  • Mauricie — La route 155, entre Grandes-Piles et Trois-Rives, est tout particulièrement splendide à l’automne. En serpentant le long de la rivière Saint-Maurice, vous longez le parc national de la Mauricie. Pour les ambitieux·ses, la route se rend jusqu’à La Tuque, tout également belle pendant les couleurs d’octobre.
  • Dans la région de Sorel-Tracy se trouve l’archipel du lac Saint-Pierre. Bien que la centaine d’iles entrecoupées de marais, de baies et de chenaux ne se traverse pas en voiture, force est d’admettre que parcourir ce labyrinthe en canot, en kayak ou à pied à l’automne et au printemps est un moment plus que doux. Le parc compte d’ailleurs des milliers d’oiseaux aux entresaisons.
  • Près de Québec, la mythique ile d’Orléans se faufile ici parmi les plus belles boucles à parcourir, dès que les glaces s’enfoncent au printemps et jusqu’aux premières neiges de novembre. La vue sur le fleuve vaut à elle seule la traversée du pont, en voiture ou à vélo.
  • La route 138, entre Beaupré et Baie-Sainte-Catherine, permet de voir le fleuve de près et en hauteur. Le tronçon entre Beaupré et Saint-Tite-des-Caps, très judicieusement surnommé la côte de la Miche, est perché à 700 m d’altitude. Villages, montagnes et falaises bordant le fleuve s’y succèdent.
  • La route 381, entre Baie-Saint-Paul et La Baie, est source d’émerveillement dans un sens comme dans l’autre. La première option vous mène vers l’embouchure de la rivière Saguenay et la deuxième, tout droit jusqu’au fleuve. Au printemps, quand le courant est fort et que souffle un vent frais, ce sont deux points de vue qui chamboulent nos cœurs à la sortie de l’hiver. 

 

Photo: Microbrasserie Tête d’Allumette

S’alimenter au fil des saisons

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Les premières et les dernières sorties sur une terrasse, au printemps et à l’automne, comportent une petite dose de magie. Nos coups de cœur pour s’emmitoufler dans une couverture chaude et s’obstiner à manger ou boire à l’extérieur: 

  • Saguenay — Bistro la Chasse-Pinte
    Sur les berges du fjord se trouve la terrasse de ce bistro d’où l’on peut admirer de magnifiques couchers de soleil.
  • Bas-Saint-Laurent — Microbrasserie Tête d’Allumette
    La réputation de cette terrasse n’est plus à faire en période estivale. Mais allez-y au printemps, pour l’air salé et le plaisir de boire une bière brassée sur place, même avec votre tuque enfoncée jusqu’aux sourcils.
Photos: Microbrasserie Tête d'Allumette
  • Centre-du-Québec — La Grange Pardue
    La ferme brassicole est posée sur le sommet d’une vallée et offre une vue imprenable sur la région environnante. La terrasse extérieure est ouverte à l’année, même pour les courageux·euses qui souhaitent boire une boisson houblonnée froide l’hiver, près d’un des foyers extérieurs.
  • Montréal — Labo culinaire FoodLab
    Le restaurant, situé au dernier étage de la Société des arts technologiques (SAT), surplombe le chaos du boulevard Saint-Laurent et propose une carte des vins 100% biologiques pour accompagner le menu élaboré en circuit court, directement avec des producteur·rice·s. L’endroit compte également un jardin sur le toit!
Photo: Anna Kaminova

Autocueillette d’automne

Fruits

  • Abbaye cistercienne de Rougemont — En plus des vastes vergers, l’endroit comporte une réserve naturelle de 50 hectares. Rendez-vous sur place à l’automne pour récolter pommes et poires. 
  • Le Verger Ferland, à Compton, produit des pommes, des poires et des prunes pour l’autocueillette. 
  • La Ferme François Bélanger, sur la Côte-de-Beaupré, permet l’autocueillette de raisins à l’automne. 
  • La Courgerie, dans Lanaudière, est un lieu culte pour l’autocueillette de courges, avec plus de 300 variétés. 
  • La Ferme Genest, dans Chaudière-Appalaches, est le plus important producteur de courges et de citrouilles au Québec. À l’automne, il y a plus de 100 000 courges à récolter dans les champs. La ferme comporte également un boisé de 22 000 arbres cultivés où se balader. 
Photo: Domaine de la forêt perdue

Aux premières neiges…

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Profitez-en pour vous activer à l’extérieur, histoire de ne pas vivre un hiver long, long, long. Notre territoire enneigé est saisissant! 

 

Patiner

  • Les 15 km de sentiers glacés du Domaine de la forêt perdue en Mauricie donnent le gout de filer entre des rangées de pins couverts de neige. Les chiens sont même admis sur le site! 
  • Le Bois de Belle-Rivière, dans les Laurentides, comporte un sentier glacé et un espace de patinage libre. 

 

Randonnée hivernale

  • Centre-du-Québec — Parc régional des Grandes-Coulées
    Le parc est aisément accessible si vous voulez vous promener dans les sentiers bordés de grandes épinettes enneigées. Arrêtez-vous au refuge où gronde un poêle à bois, le temps de vous réchauffer les orteils. Si vous préférez faire un feu en plein air, servez-vous du bois mis à la disposition des visiteur·euse·s, à l’extérieur. 
  • Estrie — Mont Ham
    Certains sentiers exigent de l’équipement adapté (crampons, par exemple), mais par journées clémentes, les randonneur·euse·s plus ou moins expérimenté·e·s peuvent atteindre le sommet et profiter de la vue imprenable sur la région. 

 

Défi BESIDE

Le journaliste Guillaume Rivest a décortiqué l’initiation au camping hivernal dans ce petit guide. Il donne envie de se geler le bout du nez le temps d’une nuit, ou de plusieurs. Comme il l’indique, «puisque le froid complique sans contredit l’activité, mieux vaut y aller graduellement». Pour les lecteurs et lectrices avides de défis personnels, une nuitée sous un ciel dégagé et étoilé par temps froid est une aventure indéniable. 

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