Atelier
Comment s’offrir du temps pour penser
Que ce soit pour quelques heures, quelques jours ou une semaine complète, tout le monde a besoin de temps pour réfléchir et innover. Ce guide vous aidera à concevoir et à implanter votre propre retraite créative, en ville ou en nature.
Texte—Mark Mann
Photos—BESIDE
Parfois, prendre du recul
c’est la meilleure façon d’avancer.
— Rick Rubin
S’il y a bien une chose que notre société valorise, c’est la productivité. Nous sommes tous·tes censé·e·s en accomplir le plus possible, le plus rapidement possible. Pour plusieurs d’entre nous, l’évaluation de notre valeur personnelle peut même en dépendre.
La productivité n’est pas un vilain mot. Se sentir accompli·e est une chose formidable. Si nous sommes assez chanceux·ses, nous occupons un travail que nous apprécions et notre carrière nous mène, en quelque sorte, vers cet épanouissement. Ou, si notre emploi actuel n’est qu’un pas vers quelque chose de mieux, on peut trouver un sens dans la performance de haut niveau.
Le problème, toutefois, c’est que cette obsession pour la productivité peut se retourner contre nous. Nous nous faisons piéger par la liste de tâches à faire et la boite de réception, à la recherche d’un sentiment fugace d’achèvement. Or, notre travail le plus important ne s’inscrit pas toujours bien dans une liste d’objectifs — ou, à tout le moins, pas dans le traintrain quotidien des tâches immédiates et des petites urgences.
Planifier le futur, observer une situation dans sa globalité plutôt que dans le détail, trouver une étincelle d’inspiration… Tant d’activités requièrent de l’espace et du temps avant de se concrétiser.
Tentez de vous imaginer comme un·e jardinier·ère et, votre travail, comme une parcelle de terre: certaines cultures germeront rapidement et prendront beaucoup d’espace. Elles auront besoin d’être encadrées pour éviter qu’elles n’envahissent le jardin. D’autres seront plus difficiles à entretenir, mais leur rendement sera plus grand, plus gratifiant.
Comment arriver à faire tout cela? La solution ne réside pas forcément dans le recul qu’apportent les vacances. Elle est plutôt dans la modification de votre état d’esprit pour avoir accès à d’autres parties de votre tête. Si vous manquez d’espace et de temps pour réfléchir, cela pourrait vouloir dire que vous peinez à reconnaitre votre valeur créative. Vous voulez changer votre histoire? Commencez par vous offrir un changement de cadence et d’environnement.
Pour plusieurs, le mot «créativité» est empreint de connotations semi-mystiques et celles-ci peuvent se transformer en barrières. Dans son livre à succès The Creative Act, le producteur de musique Rick Rubin affirme ce que nous savons tous·tes déjà, dans nos cœurs: tout le monde est créatif, mais la routine quotidienne interfère avec notre capacité à accéder à cette part de nous.
Comme les animaux sauvages qui se concentrent sur un certain nombre de préoccupations pour survivre (nourriture, abri, prédateurs, procréation), les humains tendent à canaliser leur attention sur les problèmes immédiats et concrets, négligeant au passage leur créativité. Force est d’admettre que, parfois, répondre à toutes les demandes qui grugent du temps peut activer notre mode survie.
C’est pourquoi nous avons besoin de prendre un bon pas de recul, de temps en temps.
L’intérêt d’une retraite créative, c’est de s’imposer un contexte où il est plus facile de laisser germer les idées. Elles peuvent éventuellement s’épanouir en réflexions substantielles à partager avec les autres.
Ce guide vous aidera à planifier votre prochaine retraite créative, que celle-ci dure quelques heures ou une fin de semaine. Vous pouvez la réaliser n’importe où: un chalet en nature ou une maison en ville. Vous trouverez ici quelques conseils et stratégies pour vous aider à trouver votre rythme et à faire bon usage de votre temps, pour en revenir rafraichi·e et débordant·e d’idées.
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RÉSERVERÉtape 1: Nommez votre intention
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Avant de commencer à planifier votre session de réflexion, prenez une minute pour écrire quelques rêves qui vous sont chers pour cette année ou votre carrière, mais pour lesquels vous n’avez pas trouvé le temps. Pensez à ce qui vous rendrait fier·ère. Nommer ces choses pourrait vous faire ressentir une certaine frustration: vous savez que vous êtes capable, mais vous êtes bloqué·e.
«Vous ne pouvez simplement pas inventer ou découvrir quelque chose à volonté, disait le théoricien du design Charles Own. Le mythe que les gens créatifs peuvent livrer de brillantes idées sur demande décourage les personnes parfaitement capables de s’essayer. Le fait est que les idées viennent rarement sans une préparation approfondie.»
Se choisir une intention est une étape importante: tout le processus fonctionne beaucoup mieux si vous avez un objectif spécifique et réaliste. Pour définir cette intention, retournez à votre liste et sélectionnez un des buts clairs que vous y avez inscrits. Prenez le temps d’imaginer ce que cela vous procurerait de l’accomplir lors de votre retraite.


Visualisez-vous comme cette personne qui a enfin fait cette chose, et bien. Imaginez la fierté et la satisfaction que vous ressentiriez en l’accomplissant.
Pour vous aider à vous mettre dans le bon état d’esprit, voici quelques exemples concrets d’objectifs qui se prêteraient bien à une retraite de réflexion.
- Écrire ou réécrire la mission de votre compagnie.
- Décrire la personne que vous voulez être dans dix ans et dessiner un plan pour l’atteindre.
- Rédiger le synopsis du livre que vous avez toujours eu envie d’écrire — ou juste la première page.
- Lire un bon livre à propos de votre plus grande passion personnelle ou professionnelle.
- Profiter de l’espace sécuritaire que vous vous créez pour explorer une toute nouvelle compétence.
- Vous plonger dans du contenu fascinant et créer un tableau d’inspiration pour votre prochain gros projet.
- Réfléchir à un nouveau flux de travail pour votre équipe ou vous-même.
- Installer une caméra, écrire et faire un discours sur un sujet qui vous tient à cœur.
- Inventer de nouveaux persona de client·e·s, hyperdétaillés et descriptifs.
Un conseil de Rick Rubin: baisser vos attentes. «On a tendance à croire que nous faisons la chose la plus importante de notre vie et que ça nous définira éternellement. Avancez en ayant un champ de vision plus précis, en vous disant que c’est un petit travail, un début.» Voyez votre retraite créative comme la première tâche d’un projet épanouissant plus large ou d’un nouveau mode de vie, plus heureux.

Étape 2: Changez d’environnement
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Dans ses études sur la créativité, la chercheuse d’Harvard Teresa Amabile a fait une étonnante découverte: les motivations extrinsèques nuisent à la créativité plutôt que de l’aider. Être évalué·e, se sentir regardé·e, anticiper des récompenses, compétitionner avec d’autres… Pour certaines activités, ceci peut fonctionner en tant qu’incitatif, mais cela ne nous aide pas à penser autrement.
Pour favoriser la réflexion originale, a découvert Amabile, vous devez puiser dans vos propres ressources — vos expériences uniques, vos questions authentiques, la curiosité qui vous est propre.
En vous plaçant dans un contexte inédit, vous supprimez une grande partie des demandes extérieures et des jugements qui interfèrent avec votre créativité, ainsi que ce qui freine normalement vos comportements réflexifs. Changer de décor vous aide à adopter un mode de pensée plus ouvert et intuitif qui, en retour, encourage la réflexion latérale. Avec une perspective nouvelle, vous pouvez être plus joueur·euse et confiant·e pour trouver des liens entre vos idées.
«C’est de ces interconnexions que viennent les nouvelles idées. Et votre environnement vous aide à créer ces liens», explique Robert Epstein, psychologue et chercheur d’expérience à l’American Institute for Behavioral Research (Institut de recherche américain en comportements).
Il y a beaucoup plus qu’une façon d’y arriver. Si vous travaillez toujours au bureau, vous pourriez ressentir cet effet en travaillant plutôt de la maison (ou vice versa!). Mais vous aurez une expérience plus significative encore avec un petit extra. Considérez l’option de vous louer un bureau privé dans un espace de travail collectif ou un Airbnb. L’idéal – et nous sommes ouvertement biaisé·e·s — demeure un chalet en nature.
La recherche en psychologie environnementale a démontré que le fait de passer du temps en nature entraine un effet de restauration de l’attention et encourage un fonctionnement cérébral sans effort. De nombreuses études ont aussi prouvé une augmentation de la créativité verbale et visuelle, ainsi que l’amélioration de la capacité à résoudre des problèmes.
Jeffrey Davis, auteur de Tracking Wonder, suggère que cela nous aiderait aussi à accéder aux espaces de notre cerveau qui nous permettent de générer des idées. Sa théorie explique que l’environnement extérieur nous procure juste la bonne quantité de stimulations sensorielles et le calme nécessaire pour que notre esprit se mette à l’œuvre. C’est exactement le but: ralentir et écouter vos pensées alors que vous tentez de réaliser quelque chose d’unique et d’important. Pour cela, il vous faudra passer à l’étape suivante…


Étape 3: Déconnectez-vous réellement
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Ce conseil a été transformé en dogme. Mais même si nous savons dorénavant que la déconnexion n’est pas un luxe et qu’au contraire, elle serait plutôt nécessaire au maintien de notre créativité et de notre santé mentale, elle demeure infiniment difficile à pratiquer.
C’est que notre volonté de déconnexion ne tient pas compte de la propension humaine à la dépendance numérique savamment exploitée par un réseau de professionnel·le·s bien entrainé·e·s (et bien payé·e·s). Ces personnes possèdent la science, les outils… elles l’emportent.
Tant que nous allumerons nos téléphones aussi souvent que la moyenne nord-américaine, 344 fois par jour, nos esprits ne vagabonderont pas bien loin.
L’intérêt de la retraite de réflexion, au contraire, est de laisser nos pensées dériver pour qu’en émergent des liens intéressants. On ne veut donc pas que notre cerveau soit constamment interpelé par les «ping!» qui nous amènent à dérouler à l’infini le fil d’actualité que l’on préfère. Difficile de penser à plusieurs choses en même temps quand notre tête est conçue pour emprunter un seul canal à la fois.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est facile de se déconnecter. Il y a, littéralement, un bouton on-off sur nos appareils. Ou si, comme moi, votre mode avion ou la déconnexion du wifi ne fait pas tout le travail, vous pouvez utiliser des applications pour limiter votre accès aux applications et aux sites distrayants. Vous pouvez même verrouiller votre téléphone, le déposer dans une boite avec une minuterie ou laisser votre ordinateur à la maison, vraiment.
N’y voyez pas une privation, mais un remplacement. Vous ne pouvez pas mettre un terme aux pauses passées sur les réseaux sociaux et, du jour au lendemain, acquérir une endurance intellectuelle infinie. Apportez plutôt des choses à faire avec vos mains et vos yeux.
Procurez-vous des stylos de qualité et un beau papier, puis dessinez. Essayez de faire un casse-tête. Choisissez une image qui reflète l’état mental que vous recherchez. Apportez une pile de livres de design et de photographie à feuilleter. Sortez faire une sculpture éphémère avec des roches, des brindilles et des feuilles.
La beauté de ce genre d’exercices, c’est que votre inconscient continuera à s’activer. Lorsque vous vous remettrez en mode concentration, vos synapses seront prêtes à fuser dans tous les sens, sous de nouvelles formes.
L’objectif de la déconnexion, finalement, c’est de pratiquer la conscience, celle de ce qui se passe à l’intérieur et autour de vous en temps réel. Et cela peut vous mener vers d’authentiques et créatives pensées.
N’hésitez pas à emmener un·e ami·e ou un collègue. Même si vous vous coupez des distractions, vous n’avez pas à le faire seul·e. Si être entouré·e vous motive, votre retraite peut être bonifiée par la présence de quelqu’un. Offrez-vous mutuellement amplement d’espace et de silence, puis retrouvez-vous pour vous offrir une dose d’encouragement et de célébrations.
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ACHETERÉtape 4: Capturez systématiquement vos idées
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Quel que soit notre travail, nous avons tous·tes la même responsabilité de base: donner suite à nos meilleures idées. D’après mon expérience, même les emplois qui requièrent le moins d’expertise font appel à la résolution de problèmes et, plus nous progressons dans nos carrières, plus nous sommes amené·e·s à réparer ou à améliorer certaines choses.
Si vous parvenez à consacrer un moment d’une durée convenable pour penser, simplement, alors il est de votre devoir de garder des traces des idées qui vous viennent à l’esprit. Ceci n’est pas un congé (un congé est un moment pour ne PAS penser au travail, ce qui est tout aussi important), ce que vous aurez peut-être à défendre auprès de votre patron·ne. Pour réaliser une semaine de réflexion et qu’elle compte, la chose la plus importante à faire est de prendre des notes.
Nous avons tous·tes notre façon de le faire, mais une escapade créative est une occasion idéale pour passer à un autre niveau.

Prenez vos propres idées plus au sérieux en les prenant en note.
Notes analogues: Le stylo et le papier maintiennent la déconnexion et créent un espace pour les dessins et les esquisses. Aussi, si vous n’avez pas l’habitude d’écrire à la main, l’effet de nouveauté pourrait se révéler inspirant. Apportez un ensemble de surligneurs pour ensuite être en mesure de regrouper vos notes par catégories. Si vous choisissez ce chemin, prévoyez du temps à la fin pour passer au crible vos idées et les numériser.
Notes numériques: Utilisez un système qui vous permettra d’identifier et de catégoriser vos notes pour voir plus aisément les liens entre vos idées. C’est ce qu’on appelle parfois le système Zettelkasten. Presque toutes les applications de prise de notes et de gestion de projets s’y réfèrent. Personnellement, j’utilise Workflowy, car j’aime son interface bien organisé.
Finalement, prévoyez une période pour synthétiser vos idées et y réfléchir. Vous pourrez le refaire à votre retour au bureau, mais n’ignorez pas cette partie du processus pendant que vous bénéficiez toujours de l’espace mental protecteur de la retraite. Les humains sont des créatures itératives: nous construisons en couches en revenant encore et encore en arrière. Alors retournez-y, regardez ce que vous avez fait. Nul doute que quelque chose de nouveau viendra.

PHOTO: NEVER WAS AVERAGE
Étape 5: Prenez des pauses stratégiques
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«Retraite créative» ne signifie pas qu’il faut mettre nos cerveaux dans des bocaux. Penser, méditer, réfléchir, rêver: ce sont des actes incarnés. Nous les accomplissons avec notre être entier, y compris avec nos articulations douloureuses et nos ischiojambiers tendus. Apprivoisez le processus créatif à travers tout votre corps — vous passerez un meilleur moment et serez plus efficace.
Marchez et réfléchissez: Ceci diffère des pauses de travail. Choisissez un sujet ou une question (peut-être une sur laquelle vous bloquez) et mettez-vous en mouvement. Pendant que vous marchez, ramenez toujours votre esprit sur le sujet qui vous occupe.
Bougez: Lâchez votre fou et faites des choses qui vous sembleraient gênantes au bureau. Balancez vos bras, sautez, allongez-vous sur le sol, placez votre tête à l’envers, trémoussez-vous. Oubliez le concept d’«exercice» et demeurez simplement actif·ve, énergisé·e. Votre cerveau aime le plaisir.
Faites augmenter votre fréquence cardiaque: Des recherches ont prouvé qu’il existe une corrélation directe entre l’exercice et la créativité. Les endorphines que vous relâchez pendant un jogging stimuleront votre confiance et nourriront votre pensée.
Allez nager: Wallace J. Nichols, l’auteur de Blue Mind, s’appuie sur la recherche en neurosciences pour explorer comment le fait d’être dans l’eau «ouvre toute une boite à outils de compétences cognitives, émotionnelles, psychologiques et sociales qui ne sont pas toujours à notre disposition».
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L’artiste Jessica Lynn Wiebe offre des conseils à quiconque souhaite profiter des bienfaits d’un bain d’eau glacée sur la santé physique et mentale.
LIRE L’ARTICLEFaites-en une habitude… qui reste
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L’une des meilleures parties d’une retraite de réflexion, c’est que vous acquerrez une nouvelle appréciation de votre potentiel créatif, qui se répercutera inévitablement sur votre vie quotidienne. Dès que vous commencez à honorer votre capacité à réfléchir de façon créative, vous pouvez étendre ces pratiques à votre routine.
«Nos journées se créent en fonction des interactions que nous avons avec le monde, nous-mêmes et les autres», écrit Madeleine Dore dans son livre I Didn’t Do the Thing Today.
«Si nous voyons la créativité comme une façon d’être plutôt qu’une façon de faire, nous pouvons tenter de vivre chaque jour comme si nos vies elles-mêmes étaient des œuvres d’art — nous pouvons devenir ce que j’appelle affectueusement des “artistes de jour”».
Le concept que Dore propose offre une façon d’approfondir ce que nous avons commencé pendant la retraite. Ainsi, nous pouvons continuer d’apprendre «comment suivre le flux et le reflux du processus créatif, comment travailler avec des contraintes, comment trouver ce qui fonctionne pour nous jour après jour, heure par heure, voire minute par minute».
Vous développerez vos propres habitudes et routines. Il y a tellement de manières de cultiver votre talent artistique, qu’il soit professionnel ou personnel.
- Trouvez le coin spécial de la ville — le petit parc, le banc parfait — où votre corps peut se reposer et votre tête, errer.
- Cuisinez un plat, tranquillement. Mangez-le encore plus lentement.
- Regardez un coucher de soleil, du début à la fin.
- Rendez-vous dans un café, au hasard, dans un coin inconnu de votre ville.
- Passez l’après-midi dans l’appartement d’un·e ami·e pendant qu’il·elle est au travail.
- Cartographiez un projet sur le plancher de votre salon avec des fiches annotées.
«La créativité n’est pas réservée qu’à certaines personnes : nous avons tous accès à ce trait intrinsèquement humain», écrit Dore. Que vous découvriez tout juste votre propre potentiel créatif ou que vous recherchiez à enrichir votre pratique existante, vous donner du temps spécial pour penser, loin, vous aidera à devenir la personne innovatrice et visionnaire que vous savez que vous êtes.
Avant de rejoindre BESIDE en tant que rédacteur en chef adjoint, Mark Mann travaillait comme journaliste et éditeur pigiste. Il aime interviewer les gens et raconter des histoires vraies.
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