Une rencontre avec les designers et entrepreneurs Byron et Dexter Peart.

Pendant plus de deux décennies, les frères  jumeaux et partenaires d’affaires, Byron et Dexter Peart ont connu le succès dans le monde de la mode. Mais ces dernières années, ils ont bifurqué de leur trajectoire pour lancer Goodee World, une boutique en ligne d’articles fabriqués à la main qui prône une culture de production lente et de préservation de l’artisanat.

Enfants d’un couple d’immigrant·e·s jamaïcain·e·s, ils s’estiment choyés d’être parvenus toute leur existence à s’ancrer dans leur milieu de vie. À présent, ils veulent nous permettre d’accéder à ce même sentiment d’enracinement, en nous aidant à établir une connexion avec l’endroit où nous passons la majorité de notre temps.

Dans cette entrevue, Byron et Dexter discutent de l’influence de leurs parents, de l’adage «acheter moins, mais mieux», et de leurs superpouvoirs de jumeaux.

Sur leur enfance dans une famille immigrante originaire de Jamaïque
Byron: Il était très important pour nos parents que nous préservions un lien avec nos racines. En Jamaïque, la sculpture, le travail du bois et la fabrication de meubles sont omniprésents. Nous cultivons des souvenirs mémorables du parfum d’acajou. À ce jour, il y a encore ce type d’objets chez nous : un mélange de haute technologie et de bibelots précieux en provenance de notre mère-patrie. D’après moi, les personnes immigrantes tentent souvent d’établir un pont entre leur domicile actuel et leur terre spirituelle ancestrale.

Sur la création d’un point de rencontre pour la diversité
Dexter: Nous vivons dans un monde complexe. Partout, les gens sont différents, mais l’une des choses qui nous apparaissent claires, c’est que le design est une idée universelle, même si elle est perçue différemment selon l’endroit. J’aime croire que l’avenir sera aussi composé d’une pluralité de points de vue. Certains seront faciles à saisir, d’autres plus difficiles, mais chacun sera nécessaire pour assurer une diversité.

Sur le fait de travailler avec le temps, et non contre lui
Byron: Nous voyons le temps comme un indicateur ou une référence dans le processus de fabrication. Il ne faut pas seulement ralentir notre rythme de vie, mais aussi le rythme de production. Voilà pourquoi nous ne forçons pas nos fournisseurs à produire en masse: nous savons qu’il faut du temps pour bien fabriquer des objets dans le respect des traditions.

Sur les superpouvoirs des jumeaux
Byron: Beaucoup de personnes s’imaginent qu’elles doivent tout faire par elles-mêmes, ce qui devient éprouvant à la longue. En grandissant, nous en sommes venus à prendre conscience de notre pouvoir de jumeaux et de notre capacité à accomplir davantage à deux. Pour nous, la collaboration est fondamentale sur le plan biologique, mais elle nous guide aussi dans la gestion de notre entreprise.

Sur l’aspect résolument humain de l’artisanat
Dexter: Je pense à un voyage que j’ai fait avec Byron au Burkina Faso. Nous visitions un centre de tissage où travaillaient des femmes. Entourées de leurs enfants, elles fabriquaient des étoffes à partir de bobines de fil de toutes les couleurs. Ces femmes créaient des tableaux visuels aussi magnifiques que tout ce que j’ai pu voir dans les écoles de design aux quatre coins du monde.

Cette composante humaine inimitable est tellement puissante. À la vue de ces objets, on se dit parfois : « C’est l’oeuvre de quelqu’un » ou « C’est fait à la main ». Mais au fond, on est carrément devant la vie d’une personne.

Pour lire l’intégralité de notre conversation avec Dexter et Byron Peart, commandez votre exemplaire de notre numéro 11: Des temps nouveaux.

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