L’agrotourisme a ceci de merveilleux: il se pratique à l’année. Dans les métiers de la terre, les saisons se suivent et ne se ressemblent pas. Vergers, vignobles, ruchers, érablières et fermes agrotouristiques foisonnent au Québec. Facile à adapter pour un périple entre ami·e·s, une escapade en amoureux·ses ou une sortie en famille, l’idée de se déplacer pour manger et boire est toujours enthousiasmante.

L’agrotourisme, parfois appelé tourisme agricole ou tourisme à la ferme, est plus populaire que jamais. Élargissez votre répertoire culinaire, faites des rencontres mémorables avec ceux et celles qui cultivent notre terroir, et transformez votre manière de voyager!

Tour d’horizon de l’agrotourisme au Québec.

Les règles d’or
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1. Adapter son alimentation au lieu visité

Profitez de la proximité et de la fraicheur des produits locaux. En Gaspésie, sur la Côte-Nord ou aux Îles-de-la-Madeleine, encouragez la pêche locale: des crevettes nordiques aux pétoncles, sans oublier homard, morue, hareng, turbot, maquereau, crabe des neiges, moules, palourdes et bigorneaux… Dans le Bas-Saint-Laurent, faites le plein de poissons fumés. Il y a aussi les viandes et les fromages (il existe 926 fromages québécois!), les fruits et les légumes de saison. Qui sait, vous découvrirez peut-être ainsi l’argousier, la chicoutai, le premier sel de mer produit au Québec ou encore le safran nordique. Cultivez votre ouverture aux saveurs autant qu’aux parfums du territoire.

2. Choisir son restaurant en fonction de son approvisionnement

Privilégiez les établissements, de plus en plus nombreux au Québec, qui s’approvisionnent localement et encouragent ainsi une alimentation à circuit court. En région, la proximité des fermes facilite souvent la chose. Le restaurant montréalais Candide, avec son menu 100% local, est exemplaire. Renseignez-vous!

3. Prendre le temps de voyager avec tous ses sens

Le gout, l’odorat, le toucher, la vue et l’ouïe — tout compte quand on mange. Imaginez un instant: en lisant un bon roman, entretenir la braise du feu de camp sur lequel cuisent lentement des aliments locaux. Être assailli·e de couleurs et d’odeurs au marché public du village, choisir des produits frais à rapporter au camping. Découvrir une ferme proposant l’autocueillette de fruits et légumes et terminer la journée face au fleuve avec une bière au sapin à la main. Tout cela, c’est voyager.

Les trajets gourmands
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L’attrait de l’agrotourisme réside entre autres dans la possibilité de planifier un roadtrip ou une balade en vélo rythmés par des arrêts gourmands. Découvrez en rafale…

… des circuits à vélo

• La piste cyclable La Montérégiade évolue sur 48 km de paysages champêtres reliant Saint-Jean-sur-Richelieu à Granby. Le parcours sur surface asphaltée et poussière de roche est parsemé de vergers. Ajoutez 54 km et pédalez l’Estriade à Granby pour profiter des magnifiques paysages des Cantons-de-l’Est.
• La Doyenne des vignes, boucle cyclable sportive de 76,5 km, débute à Frelighsburg et traverse de charmants villages comme Stanbridge East ou Farnham. Ne manquez pas le marché de la Station gourmande, à Farnham: fruits et légumes, confitures, fromages. Comme le circuit traverse le noyau viticole des Cantons-de-l’Est, un arrêt s’impose aux cidreries et aux vignobles qui ponctuent le parcours.

• La cycloroute de Bellechasse est une piste linéaire qui débute près de la ville de Québec et se termine au parc des chutes d’Armagh, une région méconnue et paisible. Comme le parcours suit deux anciennes voies ferrées, il est relativement plat. À Saint-Damien-de-Buckland, arrêtez-vous à la fromagerie fermière Cassis et Mélisse. Au marché public de Saint-Malachie, composez-vous un délicieux lunch!
• La boucle Vélo-Popote (46 km) évolue dans les paysages bienaimés des Basses-Laurentides. Elle se connecte, à Oka, à la Virée du terroir (60 km), qui longe le lac des Deux-Montagnes. Non loin de là, l’Abbaye d’Oka vous attend avec ses délicieux fromages.

… des circuits dispersés dans la province

• Chaudière-Appalaches — La Route des délices et des parcs s’étale sur 4 jours et 340 km. Elle propose un accord nature et destinations gourmandes, à tempo lent.
• Chaudière-Appalaches — Dans la même région, l’itinéraire Le brasseur relie Lotbinière—Lévis—La Beauce—Bellechasse—L’Islet—Montmagny et les Îles par un circuit de 350 km. Réalisable en quatre jours, il séduira les mordu·e·s de boissons maltées.
• Cantons-de-l’Est — L’initiative du Circuit Les Têtes Fromagères regroupe quant à elle 14 fromageries de la région.
• Montérégie — Les Virées gourmandes proposent plus de 80 destinations. Cueillette de petits fruits, arrêt chez un vigneron ou circuit incluant dégustation de vins, visite de fromageries et piquenique champêtre. La région, surnommée «le garde-manger du Québec», foisonne de producteur·rice·s agroalimentaires. Vous y trouverez des entreprises familiales comme la fromagerie Au Gré des Champs qui offre, en plus de la boutique fermière, l’occasion de voir les vaches dans leur habitat naturel.

• Laurentides — Le Chemin du terroir met en vedette l’agrotourisme sur un chemin balisé de 226 km. Les visiteur·euse·s y côtoient la culture, le patrimoine et les meilleures adresses gourmandes de la région.
• Lanaudière — Cinq circuits touristiques gourmands composent l’initiative Goûtez Lanaudière. Ne ratez pas le magasin de l’Abbaye Val Notre-Dame. Construit en 2007, le bâtiment a été conçu par l’architecte Pierre Thibault et est situé sur un plateau boisé surplombant la rivière L’Assomption, à Saint-Jean-de-Matha. Le site comprend deux jardins, un potager et des sites de méditation. À Saint-Ambroise-de-Kildare, planifiez une journée d’autocueillette de noisettes au Jardin des Noix.
• Centre-du-Québec — La Route des trouvailles gourmandes vous mène à des fermes, à des vergers, à des fromageries, à des champs de canneberges et à des érablières. Chaque année, la grande région de Victoriaville organise la Balade Gourmande, qui regroupe 33 sites distribués en 6 circuits. L’évènement, qui a habituellement lieu au moment où le feuillage automnal est à son plus flamboyant, est l’occasion de parcourir les routes vallonnées de la région.

Vignobles, distilleries, microbrasseries
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Les options sont multiples dans toutes les régions de la province, et les possibilités d’adapter les circuits sont nombreuses. Pour créer vos propres itinéraires, consultez ce répertoire d’entreprises d’agrotourisme et d’autocueillette.

Plongez aussi dans la liste de la centaine de vignobles et des quelque 150 microbrasseries du Québec. Certaines régions abritent une dizaine de microbrasseries ou distilleries. Quelques coups de cœur en vrac:

• Microbrasserie le jour, salle de spectacle le soir, Les Grands Bois se trouve dans le village de Saint-Casimir, en Mauricie. Le marché villageois s’installe devant la microbrasserie le vendredi, ce qui en fait le lieu idéal pour faire le plein de produits frais et s’installer en bordure de la rivière Sainte-Anne pour les déguster, canette de boisson houblonnée en main.

• La Distillerie du Fjord, aux Monts-Valin, est une histoire de famille longue de cinq générations. Ayant hérité de l’amour que leurs ancêtres portaient au gin, les deux frères Bouchard et leur père ont fondé l’entreprise du Saguenay. Arrêtez-vous à la boutique pour vous procurer des produits aromatisés au thé du Labrador et des gins artisanaux.

• À la boutique du Domaine Bergeville, faites-vous cadeau de bulles biologiques produites suivant une méthode de viticulture dynamique. Un pétillant naturel sec et rafraichissant, idéal pour l’apéro de vacances dans la région de Hatley en Estrie.

• La Distillerie des Marigots, posée au sommet d’une falaise au bord de la baie des Chaleurs à Caplan, en Gaspésie, produit un gin de bord de mer qui est l’excuse parfaite pour faire une pause. La vue est belle et le vent est doux.

• Dans la magnifique région de Charlevoix, la distillerie et brasserie Menaud ouvre ses portes aux visiteur·euse·s pour la dégustation et l’achat sur place.
• Le vignoble Domaine Sainte-Famille, sur une berge de l’ile d’Orléans, se spécialise en viticulture et en pomiculture. À la carte: vins, cidres, liqueurs et digestifs. Allez-y pour profiter de la terrasse, de la boutique et de la vue sur le fleuve!

Hébergements sur la ferme, vous dites?
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Les gens qui souhaitent vivre le territoire gourmand de près ont du choix. Renseignez-vous sur l’offre dans la région visitée et laissez-vous inspirer par ces quelques exemples de gîtes et d’auberges:

• Ile d’Orléans — Confiturerie Tigidou
  Si vous planifiez séjourner sur l’ile, le deuxième étage de la confiturerie, située dans une grange ancestrale, abrite un loft avec vue sur le fleuve Saint-Laurent. Ateliers culinaires offerts pour les touristes à la dent sucrée.

• Estrie — Ferme Au pied levé
  Ferme d’élevage sur pâturage offrant un gite et une table champêtre.

• Brome-Missisquoi — Les Sœurs Racines
  Vignoble et gite viticole situé à Saint-Ignace-de-Stanbridge, Les Sœurs Racines offrent la location d’une grande maison au cœur d’un terrain de jeu incluant 5 km de sentiers forestiers, un jardin l’été, une piscine et un spa extérieur, ainsi que des œufs frais tous les jours et un pain au levain maison le dimanche matin.

• Côte-Nord — Ferme maricole Pulmer
  Située dans l’archipel des Sept Îles, sur la portion ouest de la Grosse Boule, la ferme maricole cultive moules, pétoncles et algues comestibles. Elle ouvre ses portes aux visiteur·euse·s pour des excursions en mer et offre des formules de séjour en plein air d’une demi-journée ou d’une journée, avec hébergement en iourte.

• Gaspésie — Gîte de La Comptonie Voyageuse
  Le gite agroforestier et la micromaison sont situés près du village de Douglastown, entre Gaspé et Percé, face au parc national Forillon. Ouvert à l’année, le gite accueille les visiteur·euse·s sur le site de Gaspésie Sauvage, petite entreprise familiale se spécialisant dans la cueillette et la transformation responsable de produits forestiers. Le gite est situé dans un bâtiment autoconstruit avec le bois du terrain au cœur d’un lot forestier de 25 hectares. La micromaison, quant à elle, est un ancien camp de chasse réaménagé en habitation hors réseau (sans électricité ni internet) nichée au cœur de la forêt. On peut participer aux activités de la ferme: nourrir les animaux, ramasser les œufs frais et cuisiner des produits sauvages.

• Saguenay — La Vieille Ferme
  Situé à Saint-Fulgence, l’écogite aménagé au-dessus du petit marché où les propriétaires de la bergerie vendent leurs produits offre une vue imprenable sur le fiord. On peut visiter les agneaux, les brebis, marcher sur le sentier d’interprétation et cueillir des citrouilles et des pommes. Ouvert à l’année.

• Mauricie — Le Baluchon, écovillégiature
  La valeur fondamentale du site, l’écoresponsabilité, se manifeste à travers toutes les facettes de ce gite situé dans la municipalité de Saint-Paulin. L’écovillage comprend quatre auberges, deux chalets et un spa. Vous pourrez y manger des aliments locaux à la table gastronomique, au café ou à la cabane à sucre. Le site comprend 35 km de sentiers aménagés en forêt et en bordure de rivière pour la randonnée pédestre et le vélo de montagne. Le territoire abrite également quelques groupements forestiers, comme une pinède et une érablière.
• Terego n’est pas une ferme à proprement parler, mais plutôt un réseau de stationnements gratuits pour les véhicules récréatifs. Quelque 205 producteur·rice·s québécois·es y sont inscrit·e·s. Une alternative gourmande au camping pour les amateur·rice·s de vanlife. Devenez membre et réservez en ligne!

Outils de l’agrotouriste
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Autocueillette — Le site Mangez Québec propose une liste de producteur·rice·s où l’on peut pratiquer l’autocueillette ou s’approvisionner à un kiosque sur place.

Marchés publics — Allez à la rencontre des producteur·rice·s et faites des provisions pour un festin. Consultez le répertoire des marchés publics afin de faire le plein de produits locaux sur la route des vacances.

À Montréal, visitez ou redécouvrez le marché Jean-Talon ou le marché Atwater. Prenez le temps de discuter avec les productrices et les producteurs et, au fil de vos rencontres, préparez un piquenique 100% québécois composé de produits des quatre coins de la province (petits fruits, poissons fumés, fromages bio, maïs frais, saucissons artisanaux, etc.) à déguster dans un parc urbain de votre choix.

Cuisiner en camping — Le concept peut sembler intimidant. N’ayez crainte!

• Consultez notre guide Cuisiner sur le feu pour devenir pro en moins de deux.
• Pour ceux et celles qui visiteront des destinations maritimes, profitez de l’occasion pour apprendre à cuire du poisson à la finlandaise. 
• Quand vous maitriserez le feu, adaptez l’extraordinaire recette de Ralph Alerte Desamours pour impressionner vos voisin·e·s de tente.
• Manger local, c’est bien, c’est très bien, mais n’oubliez pas de boire local. Laissez-vous inspirer par le terroir et voyagez une gorgée à la fois.

Piqueniques parfaits — Le Québec fourmille de lieux idéaux pour manger en plein air. Recommandations de l’équipe Beside:

• Ile d’Orléans — Le parc maritime dans le village de Saint-Laurent offre une aire de piquenique ombragée face au fleuve. À Sainte-Pétronille, belle vue sur la chute Montmorency et la ville de Québec.
• Le lac Massawippi dans les Cantons-de-l’Est. Super pour l’observation des oies blanches, des hérons et des outardes à l’automne, et idéal pour une baignade en été.
• Le sommet du Mont-Ham en Estrie pour la vue spectaculaire des alentours. Les chiens sont admis certains weekends pendant l’année!
• Le parc de la Gatineau est surnommé le poumon vert de l’Outaouais. On y trouve de magnifiques endroits pour piqueniquer à l’ombre ou sur la plage (certains sites sont dotés de barbecues). Avant ou après le lunch, partez faire de la randonnée, du kayak, du vélo ou de l’escalade.

Festivals et évènements gourmands — La province compte bon nombre de gourmand·e·s si on se fie à la quantité impressionnante d’évènements agrotouristiques qui ont lieu chaque année. Consultez la liste et enchantez vos papilles!

Circuits sur mesure — Pendant les aléas de la crise sanitaire au printemps 2020, l’Union des producteurs agricoles (UPA) a instauré un mouvement de sensibilisation afin d’encourager les Québécois·es à consommer des produits locaux. Depuis, l’initiative a vu naitre une application mobile — Mangeons local plus que jamais! — qui permet de découvrir des producteurs qui pratiquent la vente directe. On peut ainsi créer des circuits pour s’approvisionner à proximité de chez soi tout comme pour se familiariser avec les attraits d’une région visitée.

Terroir et Saveurs — Vecteur de l’agrotourisme au Québec, le réseau répertorie des évènements gourmands dans les différentes régions du Québec et compte plus de 300 établissements certifiés, incluant productrices et producteurs, tables gastronomiques ou fermières et marchés publics.

Si l’envie vous prend de partager votre richesse, pensez à offrir de votre temps. Plusieurs initiatives de réemploi alimentaire et de récolte de surplus aux champs voient le jour dans la province. Une occasion en or de laisser vos écrans de côté et de vous plonger les mains dans le territoire. Pour un survol de toutes les initiatives semblables qui existent, cliquez ici.

Au Québec, environ 300 fermes ouvrent leurs portes au public. Il y en a pour tous les gouts! Les économusées soutiennent eux aussi les artisan·e·s agroalimentaires de toutes spécialités.

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Les circuits sont nombreux et il est tentant de combiner les itinéraires afin de découvrir le plus de régions possible. Mais l’agrotourisme permet aussi de ralentir afin de mieux sentir, gouter et toucher le territoire. Flâner à la ferme, c’est voir le terroir et s’en imprégner.