Sous le soleil de Rosemont—La Petite-Patrie avec La Bronze

Illustration—Florence Rivest

Artiste multidisciplinaire engagée, La Bronze (Nadia Essadiqi) préfère de loin la curiosité à la rigidité des petites cases. À la fois autrice, chanteuse, musicienne et comédienne — et mère d’un husky à qui elle dédierait des poteries, si seulement elle savait comment —, elle tiendra un rôle dans la série Doute raisonnable, qui sera diffusée sur ICI TOU.TV Extra en 2021-2022. Un nouvel album est aussi en préparation.

Elle répond au Questionnaire BESIDE lors d’une journée ensoleillée, dans Rosemont—La Petite-Patrie, à Montréal.

Ton plus grand paradoxe. 
J’adore dormir dans un très grand lit d’un hôtel de luxe, soule de champagne et de bling… et j’adooore dormir sur un tapis de paille dans une maison de terre cuite sans eau courante, n’ayant mangé que des fruits et de l’amour.

Ton plus beau souvenir d’enfance en nature. 
C’était une sortie organisée par l’école… On avait été voir les outardes rassemblées avant de prendre leur envol pour l’hiver. Il y en avait des centaines et je ressentais la fébrilité palpable du fabuleux trip de gang qu’elles s’apprêtaient à faire. Je les enviais et elles m’ont touchée.

La connaissance ou le savoir-faire que tu aimerais acquérir. 
Je veux apprendre à bien faire pousser un jardin d’aliments comestibles, de fines herbes, de fleurs et de plantes. Je pense que j’ai le pouce vert… pourtant, l’été dernier, je dois être la seule personne au Québec à avoir eu trois plants de tomates n’ayant produit AUCUNE tomate.

Un livre qui a changé ta vie. 
Toute la bibliographie d’Abraham-Hicks.

L’endroit qui te rend le plus heureuse. 
La scène ou la nature, près des gens qui incarnent pour moi un safe space, des gens que j’aime et qui m’accueillent dans tout ce que je suis avec une bienveillance radicale.

Un projet architectural qui t’inspire. 
Toute l’architecture d’Europe et d’Afrique du Nord. Le simple fait de marcher dans des rues bordées de constructions qui portent une telle histoire, cela m’emplit d’un plaisir esthétique inouï.

Un enjeu qui te préoccupe dans ton quartier, ta ville ou ton pays. 
L’injustice envers toutes les communautés stigmatisées, ancrée dans le manque d’empathie, le manque de curiosité intellectuelle et le capitalisme.

Un documentaire que tout le monde devrait voir. 
N’importe quel documentaire sur la Palestine, l’islamophobie et la campagne médiatique de démonisation des mondes arabes.

Un·e photographe ou un·e artiste visuel·le qui t’inspire.
Ismail Zaidy (@l4artiste)

Une personne qui te donne espoir. 
Jessica Prudencio (@jessicaprdnc)

Quel aspect de la nature attire le plus ton attention? 
Sa vibration très haute, la vie foisonnante et paisible à la fois qu’elle incarne, sa force tranquille. Ce que sa seule présence nous enseigne, avec ses éléments qui n’ont rien à prouver à qui que ce soit et qui existent simplement, entièrement.

Es-tu plutôt forêt ou océan? 
Les deux! L’apogée, pour moi, est une jungle près de l’océan.

Quelles petites habitudes te permettent de rester ancrée dans le moment présent? 
La méditation, la respiration consciente, la visualisation.

Quel est ton endroit préféré pour aller marcher? 
Natashquan. Dès que la téléportation sera au point, vous pourrez m’y retrouver quotidiennement pour mes promenades avec mon husky.

Quel est ton degré d’optimisme face à la crise climatique? 
Très optimiste. Dans le pire — ou le meilleur — des cas, la race humaine s’éteindra et la planète pourra, avec sa puissance inébranlable, se reconstruire en toute liberté.

Dans quel petit coin du monde naturel es-tu particulièrement investie? 
Ma ruelle. C’est une ruelle verte et la communauté y est très respectueuse de la végétation. Il y a tant d’oiseaux qui y habitent que parfois, sur ma terrasse, je me sens au chalet.

Raconte-nous une expérience en nature qui t’a ramenée à ta propre mortalité. 
J’ai failli mourir deux fois dans l’océan. Une fois au Panama et une fois au Costa Rica. Ce moment où tu n’as subitement plus pied et où les vagues te submergent et te tirent vers le large, peu importe les efforts que tu déploies. Tu te dis «ça y est, c’est peut-être maintenant que ça se termine», et c’est une belle leçon d’humilité qui rappelle que la nature est plus forte que nous et que nous lui devons un immense respect.

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